Sous un soleil éclatant, dans l’air encore frais du matin, Volodymyr Zelensky a accueilli ce samedi 10 mai ses homologues européens, sur la place de l’Indépendance, le Maïdan de Kyiv. Le président français, Emmanuel Macron, le chancelier allemand, Friedrich Merz, et le Premier ministre britannique, Keir Starmer, sont venus dans la capitale ukrainienne pour afficher, avec le chef du gouvernement polonais, Donald Tusk, leur soutien à l’Ukraine.

Dans un silence solennel, les dirigeants européens se sont recueillis devant le mémorial aux soldats ukrainiens tombés dans la guerre contre la Russie − un parterre de drapeaux jaune et bleu, qui ne cesse de s’étendre depuis trois ans, en coin de la grande place.

«Ce qui est en train de se faire avec la Pologne, l’Allemagne, la Grande-Bretagne c’est un moment historique pour une Europe de la Défense et une plus grande indépendance pour notre sécurité. Evidemment pour l’Ukraine mais pour nous tous. C’est une nouvelle ère. C’est une Europe qui se pense comme puissance», a lâché Emmanuel Macron, avant de s’engouffrer dans l’un des véhicules de l’imposant cortège. Pendant son voyage en train, le président français a également appelé à des discussions directes Ukraine-Russie.

Dans le cas d’une trêve de 30 jours, «on engage des discussions directes Ukraine-Russie. Nous, on est prêt à aider», a dit le président français et si Moscou n’accepte pas le cessez-le-feu, «il y aura des sanctions supplémentaires […] beaucoup plus dures».

Après avoir embarqué dans le même train en Pologne près de la frontière avec l’Ukraine, Macron, Starmer et Merz, en tenue décontractée, ont eu un échange à trois durant le voyage. Rejoints par Tusk, ils ont été accueillis samedi matin à la gare de Kyiv par le chef de l’administration présidentielle ukrainienne, Andriï Iermak, et le ministre des Affaires étrangères, Andriï Sybiga.

Ils sont là pour exprimer leur «solidarité avec l’Ukraine contre l’invasion barbare et illégale de la Russie», selon leur communiqué commun diffusé vendredi soir tard pour des raisons de sécurité. Cette visite d’une journée permettra aux quatre nations de réclamer, dans le sillage des Etats-Unis, un «cessez-le-feu complet et inconditionnel de 30 jours» à la Russie. C’est la première fois que les dirigeants de France, de l’Allemagne, du Royaume-Uni et de la Pologne se rendent ensemble en Ukraine.

Zelensky avait annoncé vendredi la tenue ce samedi à Kyiv d’une réunion des dirigeants de la «coalition des volontaires», sans préciser qui serait présent dans la capitale ukrainienne. Créée au début du mois de mars, cette dernière regroupe une trentaine de pays − essentiellement européens − autour de deux missions : apporter un soutien militaire à l’Ukraine et lui éviter, une fois un éventuel accord de paix conclu, une nouvelle invasion russe.

Mise à jour à 9 h 30 avec précisions sur l’arrivée et déclaration d’Emmanuel Macron.