AboAmbassadrice des États-Unis en Suisse –

Callista Gingrich ne tarit pas d’éloges sur la Suisse

Femme en robe bleue s’exprimant devant les drapeaux américain et suisse.

Callista Gingrich, ambassadrice des États-Unis en Suisse, lors de la convention du Parti républicain en juillet 2024.

Keystone – Montage – Tamedia – AS

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En bref:Callista Gingrich est une proche de Donald Trump.La famille de sa mère est originaire de l’Emmental.Avec son mari, Newt Gingrich, elle fait partie du cercle d’influence des Républicains.Elle plaide en faveur de relations apaisées entre la Suisse et les États-Unis.

On aurait pu croire qu’il n’y avait pas de différend sur les droits de douane entre Donald Trump et la Suisse lorsque son ambassadrice à Berne a pris la parole jeudi. C’était la première fois que Callista Gingrich s’exprimait sur sa future mission après que Donald Trump l’a proposée pour ce poste à la mi-décembre.

«Les États-Unis jouissent de relations fortes avec la Suisse et le Liechtenstein», a déclaré la diplomate. Elles s’appuient sur des valeurs démocratiques communes, des liens économiques solides et un respect mutuel, a-t-elle souligné devant la commission des affaires étrangères du Sénat des États-Unis. Cette commission auditionne tous les futurs ambassadeurs avant que l’ensemble du Sénat ne valide les noms. Elle fait partie du cercle des intimes de Donald Trump, avec son mari Newt Gingrich, architecte du retour populiste des Républicains dans les années 90, toujours invité permanent de Fox News à 81 ans.

Des liens économiques étroits avec la Suisse

Callista Gingrich a listé les points essentiels. La Suisse est le sixième investisseur étranger aux États-Unis, avec 350 milliards de dollars, et près de 500’000 emplois créés à travers le pays. Les entreprises suisses ont investi 15 milliards de dollars. Aucun autre pays n’envoie plus de touristes aux États-Unis, proportionnellement à sa population. Inversement, les États-Unis sont le plus grand investisseur direct avec 1200 sociétés américaines sur le sol helvétique. La Suisse s’est engagée à acquérir 36 avions de combat F-35 pour 6 milliards de dollars et des missiles Patriot pour 2 milliards. Elle fournit des services diplomatiques en tant que puissance protectrice des États-Unis en Iran.

Ce sont les atouts que l’ambassade suisse à Washington répète comme un mantra. Son discours a du succès. Le ton est nettement différent de celui que le président avait lui-même employé lors de son «Liberation Day». Il avait lancé début avril la mère de toutes les batailles commerciales avec de nouveaux droits de douane censés inaugurer un «âge d’or» de l’Amérique mais qui pourraient faire chavirer l’économie mondiale. Il avait alors annoncé 31% de droits de douane pour la Suisse. L’agitation s’est depuis quelque peu calmée. La Suisse fait partie d’un groupe de pays avec lesquels le gouvernement américain souhaite trouver un compromis le plus rapidement possible. En fin de semaine, le secrétaire américain au Trésor, Scott Bessent était en Suisse pour rencontrer la présidente de la Confédération, Karin Keller-Sutter et le ministre de l’Économie Guy Parmelin, ainsi que le vice-premier ministre chinois, He Lifeng. À Genève, Chinois et Américains tentent une première désescalade dans la guerre commerciale.

La Suisse, un «partenaire proche» des États-Unis

La Suisse peut se réjouir que la nouvelle représentante des États-Unis semble dans de bonnes dispositions à son égard. Elle a grandi dans le Wisconsin dans une famille aux racines polonaises et suisses. Les ancêtres de sa mère étaient originaires des cantons de Berne et des Grisons. Callista Gingrich semble susciter l’unanimité, même auprès du camp démocrate. Le vote de la commission est attendu prochainement.

James Elroy Risch, membre du Parti républicain et sénateur de l’Idaho, a lui aussi un discours élogieux envers la Suisse, qu’il qualifie de «célèbre pour sa neutralité et de proche partenaire des États-Unis». Face à la guerre en Ukraine, aux tensions au Proche-Orient et à la menace croissante de la Chine, les pays libres doivent se serrer les coudes. Il est convaincu que Callista Gingrich y contribuera.

Le poste d’ambassadeur à Berne n’est pas occupé par des diplomates de carrière, mais par des figures politiques. Lors de son premier mandat, Donald Trump avait envoyé à Berne l’homme d’affaires Edward McMullen, originaire de Caroline du Sud. Il a ensuite servi de médiateur lors du conflit douanier entre Berne et Washington.

Celle qui représentera bientôt les États-Unis à Berne est une femme d’influence. Callista Gingrich a été ambassadrice américaine au Saint-Siège de 2017 à 2021. Son mari, Newt Gingrich, a été président de la Chambre des représentants de 1995 à 1999. En 2012, il s’est présenté sans succès à la présidence. L’ancien élu de l’État de Géorgie est l’un des principaux artisans du virage populiste du Grand Old Party au mitan des années 1990. Vingt ans plus tard, il sera l’un des premiers à croire en la reconversion politique de Donald Trump.

Diplomate américaine et femme d’affaires

Le couple s’est lancé dans le conseil politique. Il est aussi à la tête d’une maison d’édition et de production. Callista Gingrich a même publié une série de livres pour enfants intitulée «Ellis the Elephant». Son dernier ouvrage paraîtra en juin sous le titre «Trump’s Triumph: America’s Greatest Comeback». Ils vivent tous deux dans l’agglomération de Washington ainsi qu’en Floride, le fief des Républicains de Donald Trump. Catholique pratiquante, elle a incité son mari à se convertir. Elle vient de publier sur Instagram une série de photos la montrant en compagnie du pape François et à ses funérailles à Rome.

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Callista Gingrich n’a pas souhaité s’exprimer sur ses nouvelles fonctions, pas plus que Kenneth Howery, l’ambassadeur désigné au Danemark, à qui les journalistes danois auraient bien voulu arracher quelques déclarations sur l’avenir du Groenland. Newt Gingrich a également éludé la question. «Ma femme s’y connaît en politique étrangère», a-t-il fait savoir, alors qu’il n’est jamais à court de répliques cinglantes.

Traduit de l’allemand par Emmanuelle Stevan

Relations bilatérales Suisse-États-Unis

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