Et si l’univers n’était pas né d’un unique Big Bang, mais d’une série de « soubresauts » discrets et invisibles ? C’est l’idée audacieuse avancée par le physicien britannique Richard Lieu, professeur à l’Université de l’Alabama à Huntsville, dans une récente étude publiée dans la revue Classical and Quantum Gravity .

Image du big bang

Une alternative au Big Bang : les « singularités temporelles »

Depuis près d’un siècle, le modèle du Big Bang domine la cosmologie. Il postule que l’univers est né d’un événement initial extrêmement dense et chaud, suivi d’une expansion rapide. Mais ce modèle repose sur deux entités jamais observées directement : la matière noire et l’énergie noire, censées représenter 95 % de l’univers .

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Richard Lieu propose une vision radicalement différente. Selon lui, l’univers serait le résultat d’une série de « singularités temporelles transitoires » : des événements extrêmement brefs et localisés dans le temps, qui injecteraient soudainement de la matière et de l’énergie dans l’espace. Ces singularités, bien que fugaces, affecteraient uniformément l’ensemble de l’espace, provoquant des « sauts » d’expansion cosmique .

Une expansion par à-coups, sans matière ni énergie noires

Dans ce modèle, chaque singularité génère une « pression négative », une force répulsive qui dilate l’espace, similaire à l’effet attribué à l’énergie noire. Contrairement aux théories précédentes, cette approche n’implique pas de concepts exotiques comme la masse ou la densité négative, et respecte les lois de conservation de l’énergie .

Lieu suggère que ces singularités, bien que non observables directement en raison de leur brièveté, pourraient expliquer l’accélération de l’expansion de l’univers sans recourir à des entités hypothétiques. Il compare leur effet à celui d’un champ magnétique le long d’une ligne de champ, une idée déjà envisagée par Einstein en 1917 .

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Vers une validation observationnelle

Pour tester cette théorie, Lieu propose d’utiliser de grands télescopes terrestres, comme ceux de l’observatoire Keck à Hawaï ou du groupe Isaac Newton aux îles Canaries. En analysant la lumière de galaxies très lointaines, il espère détecter des variations brutales du décalage vers le rouge, des « sauts » qui pourraient être les traces laissées par ces singularités .

Si ces observations confirment le modèle, cela pourrait remettre en cause les bases de la cosmologie moderne. La matière noire et l’énergie noire, jamais détectées directement, pourraient être remplacées par des phénomènes transitoires plus conformes aux lois physiques établies.

Une révolution cosmologique en perspective

La théorie des singularités temporelles de Richard Lieu offre une alternative intrigante au modèle du Big Bang. En éliminant le besoin de composants non détectés et en s’appuyant sur des principes physiques établis, elle propose une nouvelle façon de comprendre l’expansion et la structure de l’univers.

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Reste à savoir si les futures observations astronomiques viendront appuyer cette hypothèse audacieuse. Si tel est le cas, notre compréhension de l’univers pourrait être profondément transformée.