“Le Voyage d’Anton” : peintre et porteur de handicap, sa vie filmée par sa mère • FRANCE 24
Une histoire maintenant à vous raconter, celle d’Anton Hfeld. Il est artiste peintre. Il est né il y a 33 ans. Ce jeune homme porteur de handicap mental n’aurait sans doute jamais eu le parcours qu’il a eu sans la détermination de ses parents, de sa sœur, de ses grands-parents et puis des rencontres qu’il a eu la chance de faire plus tard. On va y revenir. Mais d’abord ce récit, c’est à vous qu’on le doit. Marianna Loupan. Bonjour à vous. Vous êtes la réalisatrice du voyage d’Antone. Bienvenue sur le plateau de France 24. Euh vous avez filmé votre fils Anton dès le plus jeune âge, ce qui a ensuite permis de constituer, de réaliser ce film. On va regarder une bande annonce et puis on se reparle juste après. J’avais suffisamment d’expérience pour comprendre que quelque chose n’était pas normal. Prononcer le mot handicapé pour moi, ça a été très très très difficile de dire ce mot. J’avais l’impression qu’Anton était dans une cage quand on disait qu’il était handicapé. Je suis le chap. Et là ce à quoi aspirent tous les artistes créé comme une évidence comme il respire. On dirait que pour Anton tout cela est facile. Il a un don et en toute confiance il donne. Bon ces images vous les connaissez par cœur. Je les connais. Je connais je vous vois sourire si vous les revoyez. Oui il y a il y a un joli choix à travers le film ou bravo à vous. C’est à vous qu’on le doit. Je le disais vous avez filmé votre fils depuis sa naissance. Nous sommes toutes c’est ce que font un petit peu toutes les mamans de vouloir capter peut-être les premiers instants de vie de leurs enfants. Mais à quel moment pour vous l’idée du film elle est elle est arrivée ? est né. Alors, l’idée du film est née, je pense à partir du moment où euh Anton a commencé à peindre et l’idée de véritablement construire une histoire autour de ça a cheminé avec l’éclosion de son talent de peintre. Euh, ça m’a frappé en fait assez tôt que ce qui faisaient sa différence dans la vie devenait une force quand il travaillait dans son atelier, quand il peignait. déjà c’est quelque chose d’assez inattendu. Et puis ce qui fait cette différence, ce sont principalement ces perceptions. Donc ces perceptions, c’est le rapport au son, c’estàdire hypercuité auditive, à la lumière, au mouvement, au détails qui passent totalement inaperçu pour tout un chacun. Euh et euh et en fait ça nourrit son travail et avant et ça nourrit euh l’aspect cinématographique en fait si on a envie de de faire un film avec tout ça. Et avant j’ai envie de dire cette révélation de l’artiste peintre qu’il est. Vous revenez dans ce film aussi sur ce combat cette errance peut-être médicale, est-ce qu’on peut l’appeler comme ça pour pouvoir mettre un mot sur Vous parlez de différence, vous avez mis beaucoup de temps à prononcer le mot handicap. cap mais parce qu’en soit il ne définit pas grand-chose. Il dit en fait il fiche dans un état de différence. Ma fille préfère dire décaler par exemple ce qui nous relie parce qu’on on peut tous être décalé à un moment de sa vie. Voilà. Et on peut tous être différent aussi. Voilà. Et mais effectivement c’était une Oui. Ça a été une sorte de de d’érance médicale. Pas de diagnostic véritable. néanmoins un syndrome neurologique, pas de prise en charge éducative véritablement puisque l’école n’avait pas de place pour ce type d’élèv et bon on est quand même 30 ans il y a 30 ans. Donc pas d’ pas de possibilité d’avoir une aide dans une classe. Donc une grande solitude je dirais c’est surtout ça une solitude. Vous lui avez fait un temps l’école à la maison avec votre maman qui vous accompagne mère avec Oui. Oui. Ouais. Avec tout le reste de la famille et on a vu derrière vous ces images, cette séquence du film à Jérusalem. Je vais pas en dire plus, il faut aller voir ce film, mais c’est lors de ce séjour que votre vie et celle d’Anton bascule en quel Exactement. C’est-à-dire, c’est vraiment un sur de retournement de situation. C’est la rencontre avec un pédagogue remarquable qui s’appelle qui s’appelait Ren Feuerstein puisqu’il est décédé maintenant et qui a mis au point une pédagogie de comment dire de de remédiation des fonctions cognitives des enfants ou des adultes qui avaient des difficultés dans ce domaineelà. Donc on a eu le la chance d’en bénéficier, ce qui a permis à Antoine de retrouver l’école tout simplement. Et puis c’est vrai que ce professeur vous avait dit il faut réintégrer Antoine à la vie normale tout de suite. Il était contre les classes spéciales, il était contre les institutions pour enfants handicapés. Il trouvait qu’il fallait absolument intégrer l’enfant dans la vie normale. La vie normale pour un enfant, c’est l’école. Ouais. Et vous êtes accompagné de de tout l’ensemble de votre famille, de votre fille aussi qui est donc la petite sœur. Ouais. Qui qui qui prend la parole et qui témoigne aussi. Ça encore je vous laisserai le découvrir dans ce film. Je voudrais en tous les cas qu’on revienne sur une phrase prononcée par votre mari qui dit quand on regarde un enfant handicapé, on ne voit pas le potentiel en lui. Son potentiel n’est pas reconnu, n’est pas stimulé, n’est pas cultivé et n’est pas autorisé. C’est lourd de sens. C’est lourd de sens et c’est la vérité. C’est ça. Nous l’avons vécu. D’autres familles le vivent bien évidemment. Bien évidemment. Anton par exemple malgré ses difficultés par exemple le table du langage. Donc ça vient pas naturellement de construire des phrases et de d’exprimer des idées. Euh mais il écrit très bien. On voit danser et on le voit danser écrire et ensuite ou son univers mais il écrit très bien. Il a un niveau de lecture pratique extrêmement développé et ça a totalement changé sa vie. Euh j’ai rencontré plein de jeunes qui étaient plus performants que lui dans leur langage qui n’ont pas appris à lire et à écrire, qui sont restés à l’oral. Il y a un travail qui n’a peut-être pas été fait, voyez, on n’y a pas cru, on a pensé que c’était pas possible et donc de fait souvent ce n’est pas possible quand on y croit pas. Oui, vous y avez cru. Aujourd’hui, c’est un artiste peintre reconnu, fait de l’art brut, il est exposé aussi. Est-ce qu’il Il est il est représenté par une galerie d’art brut à Paris. Ou ouais. Est-ce qu’il a vu le film ? Quel regard lui il porte ? Oui, il a vu il a vu le film plein c’est son film hein. Ou il l’a vu plein de fois et donc il en parle comme si c’était son film, ce qui est la vérité en même temps. Euh c’est important pour lui. C’est important non seulement parce qu’il y a eu une une interaction avec le public, donc il est venu avec moi dans les dans les échanges avec avec le public. Euh le regard des autres a changé aussi. Ils l’ont vu aussi dans ce qui n’est pas toujours apparent, c’est-à-dire son travail dans l’atelier. Les gens l’ont découvert en fait. On peut s’imaginer que il y a pas grand-chose comme activité professionnelle lorsqu’on rencontre un jeune homme comme Antone. C’était la surprise. Donc c’est une ouverture sur le monde. Voilà. La maman que vous êtes et tout ce combat que vous avez mené à Mariana Loup pour les parents qui peut-être se reconnaissent dans votre histoire. si vous deviez leur adresser un message. Il y a pas vraiment de message. Moi, je dirais que il faut y croire. Il faut regarder de très très près nos enfants. Il faut leur ouvrir des portes et puis lorsque des envies ou des talents ou des possibilités se manifestent, les soutenir, faut y aller. C’estàdire la vie n’est pas que l’école. La vie n’est pas que des aptitudes scolaires, bien évidemment. Donc faut rêver quoi, faut y aller, faut Ouais. Mais vous parlez de l’aut sentir libre un peu aussi par rapport à à un système qui est enferme. Il faut le dire quand même. Ouais. Et c’est pas toujours simple. Au moment on parle de l’école inclusive, on sait à quel point les moyens sont limités et les formations absentes. Ouais. Ça c’est quelque chose que vous regrettez. Je regrette beaucoup mais par rapport à nous, c’est-à-dire il y a 30 ans quand Anton était à l’école maternelle, énormément de choses ont bougé pour le mieux bien évidemment. C’est jamais assez. Mais voilà, les choses bougent. Moi, je dirais que ce qui manque surtout c’est des véritables pédagogies alternative qui permettrait au au à ces jeunes avec des profils très divers d’avoir plus de compétences. Vous voudraz dire sortir un petit peu du cadre, ne pas hésiter peut-être à eux les sortir d’un cadre très C’est-à-dire que le le ce qu’on enseigne à l’école, c’est un programme normal revu à la baisse. C’est pas assez. Voyez, ce n’est pas ça qu’il faut. Il y a des pédagogies spécifiques qui permettent à à toutes sortes de profils d’enfants d’avancer dans les connaissances, dans les apprentissages. Merci pour votre témoignage. Le voyage d’Anton est en ce moment même en salle, un peu partout en France. Est-ce qu’il va être proposé à l’étranger pour ceux qui nous regardent ? Ça, je ne sais pas, pas encore mais à Paris par exemple dimanche prochain à l’Escurial, il faudrait l’envisager. Voilà l’affiche du film. Merci beaucoup d’être passé sur le plateau de France 24 et pour ce témoignage
Dans Le Voyage d’Anton, une mère filme avec tendresse et lucidité le quotidien de son fils, Anton, jeune homme porteur de handicap et artiste peintre. À travers ce film intime, elle retrace son parcours, ses luttes, mais aussi sa créativité débordante et sa quête d’autonomie. Le film est à la fois un témoignage d’amour, une réflexion sur la différence, et une ode à la résilience.
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1 comment
J'ai essayé d'expliquer au gars pourquoi je riais si fort et nous avons fini par rire seuls👅
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