Publié14. mai 2025, 09:00

Emploi au Luxembourg: Le succès économique du Luxembourg met ses routes à l’épreuve

Record d’emplois, explosion du nombre de frontaliers: le Luxembourg attire, mais ses routes saturent et ses communes peinent à suivre.

Frannie Andrien
Le but des Centres de Développement et d’Attraction (CDA) est de désengorger les axes routiers, limiter l’impact environnemental et rapprocher les lieux de vie et de travail.

Le but des Centres de Développement et d’Attraction (CDA) est de désengorger les axes routiers, limiter l’impact environnemental et rapprocher les lieux de vie et de travail.

Editpress/Sdidier

Luxembourg-Ville, cœur économique du pays, concentre à elle seule plus d’un tiers des emplois nationaux. Mais son attractivité dépasse largement ses frontières communales: seules 24% des personnes actives travaillent dans leur commune de résidence, selon une étude de l’Observatoire du développement territorial et du Liser. Cette centralisation de l’emploi allonge les trajets domicile-travail des travailleurs frontaliers, qui parcourent en moyenne 44,7 km pour les Français, 53,9 km pour les Belges et 48 km pour les Allemands. Un employé du Luxembourg parcourt donc 30,6 km en moyenne pour se rendre sur son lieu de travail, les résidents parcourant, eux, seulement 16,7 km.

Cette dynamique contribue à faire du Luxembourg le champion européen du nombre d’emplois par habitant. En 2023, le pays affichait un ratio de 0,76 emploi par habitant, contre une moyenne de 0,44 dans l’Union européenne. Une performance quotidienne portée en grande partie par l’arrivée quotidienne de plus de 216 000 frontaliers, soit 47% de la main-d’œuvre, dont plus de la moitié viennent de France.

Réduire les déplacements reste un vrai défi

Pour limiter cette mobilité excessive, les autorités veulent mieux répartir les emplois sur le territoire. Cela passe par le développement d’autres centres économiques en dehors de la capitale, le soutien au télétravail et une coopération renforcée avec les pays voisins. L’objectif est de réduire le trafic, protéger l’environnement et rapprocher les logements des emplois.

Mais le défi est de taille. Malgré les investissements dans le tram, les parkings relais ou les pistes cyclables, la dépendance à la voiture reste forte. Pour inverser la tendance, il faudra plus que des infrastructures: il faudra un changement de paradigme dans l’organisation de l’espace, des horaires et des pratiques professionnelles.

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