Le parquet fédéral belge enquête sur ldes membres du personnel d’une agence d’approvisionnement de l’OTAN basée au Luxembourg, dans le cadre de contrats portant sur des drones et des munitions.

Sans nommer les entreprises impliquées, le parquet belge a indiqué mercredi 14 mai qu’il soupçonnait des irrégularités dans l’attribution de contrats par l’Agence OTAN de soutien et d’acquisition (NSPA), laissant entendre que plusieurs membres du personnel pourraient être impliqués dans des faits de corruption et de pots-de-vin.

« L’enquête porte sur d’éventuelles irrégularités dans l’attribution de contrats aux entreprises de la défense pour l’achat de matériel militaire destiné à l’OTAN, tels que des munitions et des drones », peut-on lire dans un communiqué.

La NSPA, qui emploie environ 1 500 personnes, a récemment attiré l’attention en raison d’un important contrat de 5,5 milliards d’euros pour l’acquisition de 1 000 missiles Patriot par plusieurs pays membres, auprès d’un fabricant américain.

Bien que le parquet ne fournisse pas de détails sur les marchés visés par l’enquête, le parquet fait savoir que des membres du personnel de la NSPA, y compris d’éventuels anciens employés, sont soupçonnés d’avoir transmis des « informations confidentielles […] à des entreprises de la défense entrant en ligne de compte pour remporter ces contrats ».

Le fait de divulguer ce type d’information à des entreprises candidates à des appels d’offres est illégal pour toute personne impliquée dans la passation des marchés.

De plus, le parquet ajoute que l’argent obtenu par le personnel de la NSPA par ce biais aurait « été blanchi, en partie par la création de sociétés de consultance ». Selon la VRT, les montants en jeu pourraient atteindre plusieurs centaines de milliers d’euros.

L’Office central pour la répression de la corruption (OCRC) de la police fédérale belge a effectué des perquisitions lundi 13 mai à Bredene, en Flandre occidentale, précise le parquet dans son communiqué.

Deux personnes ont été arrêtées en Belgique et interrogées par la police. La police a également émis un mandat d’arrêt à l’encontre d’une personne et a relâché l’autre. Entre-temps, l’enquête se poursuit, précise le communiqué.

Trois autres personnes ont été arrêtées par le ministère public néerlandais, selon un communiqué. Un ancien employé du ministère néerlandais de la Défense, responsable des contrats d’achat internationaux, a été arrêté pour corruption.

La Belgique coopère avec d’autres membres de l’OTAN dans cette affaire, notamment le Luxembourg, où se situe le siège de la NSPA. L’Espagne, les Pays-Bas, l’agence européenne Eurojust, ainsi que les États-Unis et l’Italie sont également impliqués dans l’enquête.