Alors que les efforts diplomatiques peinent à faire émerger un cessez-le-feu en Ukraine, le Sénat américain hausse le ton. Plus de 80 sénateurs, issus des deux partis, ont apporté mercredi leur soutien à une proposition de loi visant à imposer de nouvelles sanctions massives contre la Russie. Ce texte bipartite, cosigné par 81 des 100 membres du Sénat, entend faire pression sur Vladimir Poutine pour qu’il engage des négociations « de bonne foi » avec l’Ukraine.

« Ces sanctions seraient imposées si la Russie refusait de s’engager dans des négociations sérieuses en vue d’une paix durable », ont déclaré les sénateurs Lindsey Graham (républicain) et Richard Blumenthal (démocrate), coauteurs du projet. En plus de frapper directement Moscou, la proposition inclut également des droits de douane de 500 % sur les importations provenant de pays continuant à acheter des ressources énergétiques ou stratégiques à la Russie – notamment pétrole, gaz et uranium.

Un avenir incertain pour ce texte

Cet élan bipartisan survient deux jours après un appel téléphonique entre Vladimir Poutine et Donald Trump, qui n’a pas permis d’avancer vers un cessez-le-feu, contrairement aux attentes de Kiev, de ses alliés européens et de l’actuel président américain. Mais malgré ce large soutien, l’avenir du texte reste incertain. Le chef de la majorité républicaine au Sénat, John Thune, a indiqué vouloir attendre les directives de la Maison-Blanche avant de le soumettre au vote.

Notre dossier sur la guerre en Ukraine

Dans l’hémicycle, Lindsey Graham a haussé le ton : « C’est la Russie l’agresseur. C’est la Russie qui doit mettre fin à ce bain de sang. » S’il a salué les « efforts sincères » de Donald Trump pour rapprocher les deux camps, il a dénoncé une asymétrie dans les intentions : « Je pense que Volodymyr Zelensky est prêt à faire des concessions pour mettre fin à cette guerre. Vladimir Poutine semble vouloir davantage parler qu’agir. » Et de conclure : « Il est temps désormais d’accroître le coût de cette guerre sur Poutine. »