La discussion s’est ouverte sur les positions du Conseil et de la Commission, qui a envoyé pour l’occasion son commissaire… de l’Equité intergénérationnelle, Glenn Micallef. Celui-ci a exprimé la “profonde préoccupation” de l’exécutif européen face à la situation humanitaire à Gaza, où l’aide a été bloquée 80 jours. “Au moins 100 enfants sont morts de malnutrition, 70.000 autres sont à risque”, a-t-il averti. Il s’est également opposé à tout durcissement israélien dans l’acheminement de l’aide.

“C’est de la folie”, “Crime odieux”: la communauté internationale s’insurge contre Israël après un nouveau scandale, un diplomate belge impliqué

Au PPE, le Belge Wouter Beke a salué l’enquête européenne sur les violations des droits humains à Gaza dans le cadre de la révision de l’accord d’association UE-Israël. Il a dénoncé une “famine organisée” et des bombardements d’hôpitaux. Tout en rappelant les attaques du 7 octobre, il a estimé que seule une suspension rapide de l’accord d’association serait une réponse appropriée.

Hilde Vautmans (Renew) a, elle, jugé insuffisante la simple révision de l’accord au vu de la situation sur le terrain. Elle a dénoncé les tirs israéliens contre un convoi de diplomates européens, dont un Belge, en Cisjordanie, et appelé à accroître la pression sur le Hamas pour la libération des otages, ainsi que sur Netanyahou “pour mettre fin aux atrocités”.

À gauche, le ton était plus dur. “Quelle valeur le droit international a-t-il si nous ne l’appliquons que lorsqu’il nous arrange?”, s’est indignée Iraxte Garcia, pour les Socialistes et démocrates. Son pays, l’Espagne, réclamait la révision de l’accord d’association depuis février 2024, a-t-elle déploré.

Situation à Gaza: “La Belgique veut pouvoir larguer du matériel et rapatrier des blessés”

Dans une déclaration transmise à Belga, le socialiste belge Elio Di Rupo a plaidé pour la suspension de l’accord d’association, l’imposition d’un embargo sur les armes et l’interdiction d’importer les produits issus des colonies israéliennes en Cisjordanie. “Le projet génocidaire de Netanyahou ne fait plus de doute. Et il est impératif qu’il soit jugé pour ses actes”, a-t-il estimé.

La députée Saskia Bricmont (Ecolo) a elle aussi appelé à suspendre l’accord d’association UE-Israël et à prendre des sanctions face au “génocide” en cours. “L’Union européenne ne peut plus fermer les yeux. Elle est le premier partenaire commercial d’Israël. Elle a déjà sanctionné plus de 30 pays pour des violations similaires. Pourquoi pas Israël?”, s’est-elle interrogée.

Le débat a été émaillé de passes d’armes, notamment lorsqu’une députée de La Gauche a accusé un élu d’extrême droite de justifier le massacre d’enfants. Sophie Wilmès, qui présidait, a rappelé à l’ordre plusieurs députés pour des écarts de conduite ou dépassements de temps de parole, et a réprimandé ceux arborant des symboles palestiniens ou des t-shirts militants, en principe interdits dans l’hémicycle.