« Depuis le début du mois, je n’ai eu qu’un dimanche » : pour les pêcheurs de Concarneau, la difficulté du métier est largement sous-estimée

La dernière étude de l’institut de sondage Ipsos, commandée par le Comité national des pêches maritimes, assure que 94 % des Français déclarent avoir de la sympathie pour les pêcheurs. Sur le port de Concarneau, ce jeudi matin, tandis que les premiers bateaux rentrent sous le soleil, la statistique ne semble pas surprendre. « On le constate surtout l’été, quand les touristes sont là. Ils s’intéressent, nous posent des questions », affirme Florian Bruger, pêcheur.

À bord de son bateau, amarré quelques mètres plus loin, Maxime (*) confirme. « Je pense que les gens aiment l’artisanat en général », ajoute-t-il, en déchargeant le poulpe fraîchement pêché.

En revanche, alors que 71 % des Français définissent d’abord les pêcheurs comme courageux, ce dernier assure que les « gens ne peuvent pas se rendre compte de la difficulté du métier. Être pêcheur, c’est passé dix-douze heures en mer, sous le mauvais temps, avec des restrictions… Depuis le début du mois, je n’ai eu qu’un dimanche », illustre-t-il en souriant.

Derrière le port, dans les ateliers de mareyage où les poissons sont nettoyés et préparés, Maxime Le Tellec confirme la pénibilité des métiers de la pêche. « On porte des bacs de 40 kg, l’odeur n’est pas forcément agréable, on peut faire des journées de 14 h… », énumère le mareyeur de Sogymar.

De son côté, Lionel Peteau, directeur du site de mareyage Gallen, attribue les chiffres d’Ipsos à la sympathie dégagée par le métier de pêcheur. Mais il regrette la méconnaissance générale de la diversité des métiers du secteur. « Nous, par exemple, personne ne nous connaît. On est le maillon invisible de la filière. On souffre d’un déficit d’image : les gens pensent que le poisson est pêché et arrive directement en magasin », assure-t-il.