En attendant le verdict, le club nous a ouvert ses portes le jeudi 15 mai dernier pour l’enregistrement d’un “Décrassage” inédit, le podcast hebdomadaire du DH Football Club. Avec, en invités, les joueurs Matthieu Epolo, Nathan Ngoy et l’entraîneur adjoint Jérémy Taravel. Ça tourne !


Pour sa première saison comme adjoint au Standard, Jérémy Taravel (à g.) a énormément appris avec Ivan Leko. ©BELGA
Un bilan sportif à scinder
Premier thème, le bilan de la saison. “Un peu mitigé, résume Taravel. La phase classique a été plutôt réussie. Personne ne nous attendait là, à tutoyer les Champions Playoffs jusqu’à quelques journées de la fin pour terminer septièmes. Après, les Europe Playoffs sont plus difficiles à gérer…” Six points sur vingt-sept.
Vient cette question : le Standard n’aurait-il pas surperformé durant la phase régulière ? “Non je ne crois pas, réfléchit l’adjoint français d’Ivan Leko. Si cela avait été le cas, on aurait sombré physiquement à un moment donné.” C’est le cas ces dernières semaines, dirait-on. “On a parfois eu de la réussite, c’est vrai, mais on l’a provoquée. Le coach a su mettre ses principes de côté et s’adapter à l’effectif. C’est son mérite, celui du staff et des joueurs, qui ont adhéré en voyant que cela fonctionnait.”
Gardien de la saison ? Coosemans. Il a répondu présent alors que personne ne croyait franchement en lui.
De temps en temps, cela a toutefois pu provoquer des grincements de dents et des froncements de sourcils dans le vestiaire. Car Leko est extrêmement exigeant et ses séances très énergivores, physiquement, ce qui a pu amener quelques lésions. “Usant ? Il y a pire, tempère Jérémy Taravel. Mais émotionnellement, oui, ça a pu être dur à gérer. Le match bascule a peut-être été le Clasico, qu’on ne méritait pas de perdre. Ça nous a mis un coup.”
Auditeurs attentifs des réponses de l’adjoint, Epolo et Ngoy acquiescent. “Oui, la phase classique a été positive. On a fait le job. Les playoffs, voilà quoi…”, souffle le gardien liégeois, tandis que Ngoy a dribblé la question. “J’ai très peu joué en phase classique à cause des blessures.” Effectivement. Six apparitions dont quatre comme titulaire.

Matthieu Epolo a vécu les montagnes russes, cette saison à Liège.
Des mois à oublier
Epolo reprend la parole pour se remémorer les deux matchs victorieux contre le Club Bruges qui sont, selon lui, ceux à retenir de la saison d’un point de vue collectif, tandis que l’élimination en Coupe de Belgique, à Genk après prolongations, reste un petit regret. “Individuellement, je dirais peut-être le déplacement au Beerschot (0-0, le 14 décembre). J’ai été bon et puis après, on est parti profiter d’un team building en équipe à Londres.”
La sortie de Matthieu la tête la première au Beerschot ? Il a été un peu taré quand même, sur le coup.
Lors de ce match, celui que l’on surnomme “Bébéto” dans le vestiaire avait réalisé une sortie audacieuse, la tête la première, juste en dehors du grand rectangle, devant un attaquant anversois. “Cela fait partie du boulot, c’est une preuve de confiance et tant mieux si cela a pu aider l’équipe”, sourit Epolo. Ça chambre, à côté. “Il a été un peu taré quand même, sur le coup. Mais d’un autre côté, ça rassure, ça veut dire qu’il est prêt à tout donc, en tant que défense, je suis tranquille”, salue Ngoy.
Cela confirme l’idée qu’il faut être définitivement un peu fou pour être gardien de but. Nathan Ngoy éclate de rire. Mais ne provoquerait-il pas lui aussi quelques frayeurs à son gardien lorsqu’il s’aventure balle au pied ? “Non non, cela fait partie de ses qualités”, le défend Epolo. On valide. Taravel aussi. Et ajoute, sourire en coin : “Euh oui, j’aurais bien aimé jouer dans cette équipe défensive et hargneuse, même si j’aimais aussi jouer au ballon.”


Longtemps blessé durant la phase classique, Nathan Ngoy (ici au duel avec Zeefuik, OHL) enchaîne enfin les matchs en playoffs.
Les Pro League Awards
La discussion bascule sur les Pro League Awards, qui seront décernés lundi soir à Anvers. Les joueurs du Club Bruges et de l’Union sont plébiscités par les trois Rouches. “J’ai apprécié la saison de Tzolis et Jashari mais je voterais pour Tzolis, s’avance Taravel. Je dois aussi dire que j’ai été très surpris par les prestations régulières de Charles Vanhoutte avec l’Union. Je l’ai côtoyé au Cercle Bruges et, j’avoue, il m’a surpris. Je ne pensais pas qu’il atteindrait ce niveau-là”.
Epolo vote Jashari. “J’ai hésité avec Vanaken mais ça change une fois.” Ngoy, lui, mise sur le buteur unioniste Promise David.
L’Espoir de la saison, Messieurs ? “Je mets Bébéto”, rigole Ngoy. “C’est un Anderlechtois mais je voterais pour Mario Stroeykens”, enchaîne Epolo, passé par Neerpede en formation. “Je dirais Matte Smets”, assume Taravel.
Matthieu a vécu une saison compliquée mais il n’a jamais lâché et a tout surmonté.
Suite logique dans le raisonnement de Nathan Ngoy, lui aussi formé partiellement à Anderlecht, il désigne Epolo comme Gardien de la saison. Taravel appuie : “Ce n’est pas parce qu’il est assis ici mais il a vécu une saison compliquée entre la pression, la concurrence et les blessures. Être gardien au Standard, c’est particulier. Il a commis quelques erreurs mais je l’ai vu bosser au quotidien, il n’a jamais lâché et a tout surmonté. On voit sur les derniers matchs qu’il a gagné en sérénité. Il a grandi, cette saison.”
Epolo, lui, opte pour Colin Coosemans. “Il a été très bon et, surtout, il a répondu présent alors que personne ne croyait franchement en lui. Cela aurait pu être Anthony Moris aussi, mais je crois que Coosemans a plus souvent été mis à contribution.”
Pocognoli a toujours été bienveillant avec les jeunes et dégageait déjà ce charisme pour être coach.
Pour désigner l’Entraîneur de la saison, Jérémy Taravel est logiquement un peu mal pris. “Difficile de dire quelqu’un d’autre qu’Ivan Leko. Lui aussi je l’ai vu bosser comme un fou au quotidien. Chaque jour, chaque détail était vu et revu. Il a su se remettre en questions et tirer le maximum de son équipe. Tous ceux qui ont voulu monter dans le train avec lui sont encore là et ne le regrettent certainement pas.”
Epolo et Ngoy préfèrent cocher Sébastien Pocognoli. “Quand il a repris l’Union, il y a eu beaucoup de doutes à son sujet, affirme le défenseur liégeois. C’était compliqué au début mais il a su relever la pente. Je l’ai côtoyé ici, un peu, en jeune. Il a toujours été bienveillant et dégageait déjà ce charisme pour être coach. Il mérite de réussir.”
“La Panenka d’Andi, il fallait oser”
On a également soumis Matthieu Epolo et Nathan Ngoy à un petit questionnaire interne, plus léger. Les Pro League Awards décalés, du Standard, en quelque sorte.
Votre joueur de la saison ?
Epolo : “Ibe Hautekiet. Je suis très heureux pour lui, peu l’imaginaient capable d’être titulaire sur la durée. Il a été régulier et solide. Il défend comme un chien.”
Ngoy : “Ilay Camara. Faire ce qu’il a fait, en venant du RWDM, c’est fort. Il créait du danger devant et défendait bien. Bravo !”
Le plus beau but ?
Epolo : “La Panenka d’Andi Zeqiri en début de match contre Dender ! C’est vu par certains comme un geste un peu arrogant mais il faut oser. Moi, j’ai déjà tiré des penalties en jeunes et, en Coupe à Genk, j’y serais allé, mais jamais de Panenka (sourire).”
Le plus râleur ?
Epolo montre Ngoy du doigt. “C’est vrai que je râle tout le temps sur le terrain mais ce n’est pas négatif ni envers les autres. J’assume, allez…”
Le plus gros dormeur ?
Epolo : “Peut-être moi. J’adore les siestes.”
Ngoy : “Daan Dierckx, largement. On a une application partagée où on voit ce que font les autres. Lui, chaque fois que je regarde, il dort.”
La plus grosse frappe ?
Epolo et Ngoy : “Bulat, c’est sûr ! Trop puissant.”
Le plus rapide ?
Epolo : “Andréas Hountondji. De loin.”
Ngoy : “Quand je défends sur lui, j’essaie d’anticiper un peu mais, en vitesse pure, il me mange. Plus de 36 km/h je crois…”
Le meilleur chanteur ?
Epolo : “Moi”
Ngoy : “Attila Szalai quand même…”
Epolo : “Tu es fou ? ! Moi, je vais au studio de temps en temps. Avec mes frères et des amis, on fait un peu de chant, de rap… J’écris beaucoup de textes aussi. Comme dans l’émission ”1 son en 1 heure””
Ngoy : “C’est vrai qu’en bizutage, il a sorti un beau texte.”