Présidentielle en Côte d’Ivoire : le paysage politique morcelé • FRANCE 24

Présidentielle en Côte d’Ivoire : le paysage politique morcelé • FRANCE 24

À 5 mois d’une présidentielle cruciale, la Côte d’Ivoire est à la croisée des chemins. L’opposition peine à s’unir. Tidan Cam vient d’être déclaré inéligible. Le pouvoir entretient le flou sur une éventuelle candidature du président. Le climat politique est tendu et les électeurs attendent des garanties sur la transparence du scrutin. Notre invité pour en parler est Jaid Quao, politologue essayé, auteur de violence électorale et apologie de l’impolitique faut-il désespérer de la Côte d’Ivoire aux éditions Camite. Merci à vous d’être notre invité. Jeffrois quao. Merci beaucoup d’être avec nous et j’aimerais commencer par une question d’actualité brûlante si vous voulez bien Tane Cam qui vient d’être réélu à la tête du PDICI. dont il avait démissionné. Pouvez-vous nous expliquer en quelques mots qu’est-ce qui s’est passé ? Alors, vous savez que en décembre 2023, monsieur Tiam avait été élu euh comme président du BDCI RDA et dans la foulée, il a même été désigné comme le candidat du BDCI RDA à la présidentielle de 2025. Entre-temps, une décision euh judiciaire a été rendue et a demandé sa radiation de la liste électorale pour défaut de nationalité au moment où il s’inscrivait à sur cette liste en 2000 euh 22. Et euh aujourd’hui, devant euh la même justice, il y a une affaire pendante euh demandant euh sa destitution en tant que président du PDCIRDA pour le même objet, c’est-à-dire qu’au moment où d’après les plaignants, monsieur Tiam euh était désigné comme le président du PDCI, il n’était pas euh euh ivoirien et comme on récemment, il vient de renoncer à sa nationalité française, il est aujourd’hui exclusivement euh ivoirien et donc c’est une stratégie politique mise en place par le PDCI. En démissionnant, monsieur Tiam euh donne une réponse à ses adversaires en ce sens que la justice ne peut plus le euh le destituer en tant que président du du PDCI. D’accord. Donc en fait, il a aussi remis les compteurs à zéro si je comprends bien en faisant cette tactique politique. Euh mais plus loin que ça, il y a aussi Est-il encore légitime à la tête du PDCI ? Alors, il a gagné largement hein, mais la démission par exemple de son ancien euh bras droit euh met en lumière des tensions internes profondes he au sein du PDCI. Peut-on parler justement euh d’un parti en crise tout du moins ? Quand on sait qu’en 2023, monsieur Tiam a été élu à 96 % et tout dernièrement, il a été élu euh à 99 %. Donc district point de vue légal, il a une légitimité au sein du PDC. Cependant, il y a des sons discordants. Madame Valérie Au d’abord monsieur Maurice Digaoué, un Irak du PDCI RDA qui vient de claquer la porte. Tout cela montre très bien que il y a un certain une certaine crise interne au niveau du PDCI RDA et cela remet en cause la légitimité de monsieur Tidan Tiam à dirigé ce ce parti du strict point de vue politique. Parlons du pouvoir à présent parce que la présidentielle ivoirienne est pleine de surprise. En attendant euh Alassan Ouattara laisse planer le doute en tout cas ses partisans aussi. Euh après les trois mandats, peut-il envisager une nouvelle candidature sans mettre en péril tout simplement la stabilité politique du pays. Sur le plan légal, il a le droit de euh se représenter parce que selon la décision de du Conseil constitutionnel, euh monsieur Watra serait euh s’il désire d’être candidat euh à son 2e mandat de euh la 3e la 3e République. Maintenant, sur le plan politique, cela ferait quatre mandats. Cela paraît un peu un peu trop, mais euh il appartiendra certainement au RHDP de dire qui sera son euh son candidat. Euh quit des autres candidats potentiel dont on parle plus ou peu. Laurent Bacbo, qu’est-ce qu’il devient dans tout ça ? Laurent affirme toujours que il est candidat à l’élection présidentielle. Il a mis en place euh euh une stratégie politique consistant à aller vers les militants et il a lancé un slogan trop euh c’est trop. Pour l’instant, il va à la rencontre des des militants et sa revendication demeure la même. Sa réinscription sur la liste électorale, il en est de même de Charles Bgouet de et de monsieur Soro. Votre dernier essai, vous dénoncez une apologie de l’impolitique. Qu’est-ce que vous voulez dire par là ? Et est-ce que cette présidentielle illustre cette dérive que vous décrivez ? Oui. Euh je vais dénoncer le fait que depuis l’instauration du multipartisme en 1990, nous avons connu des élections présidentielles extrêmement euh violente. Euh on a connu euh 30 morts en 1995, 300 morts en 2000. L’élection de 2010 a fait euh 3000 morts, celle tout récemment de 2020 a fait 87 morts et aujourd’hui nous sommes dans une crise en évidence euh pré électorale. Donc c’est tout cela que je je dénonce parce que la Côte d’Ivoire certainement a un problème avec l’élection présidentielle. Mais je crois quo les attentes sociales sont immenses notamment chez les jeunes emploi éducation coup de la vie. Peut-on espérer une campagne euh centrée sur ces enjeux ou seront-ils à nouveau relégués derrière les rivalités de personnes ? Oui, malheureusement les élections en Côte d’Ivoire ne sont pas centrées sur les questions idéologiques. Les idées n’intéressent pas euh les acteurs politiques, encore moins euh les populations. Et ici, ce qui intéresse les uns et les autres, ce sont les égos, les personnalités et donc malheureusement toutes ces questions seront euh éludées à défaut d’être élucidé. Et enfin, une question de clé. Euh, j’ai envie de dire, vous en avez parlé un petit peu, mais il y a la commission électorale. Est-ce qu’elle peut aujourd’hui garantir un scrutin libre, transparent et pacifique ou faut-il craindre, comme vous l’avez dit, un nouveau cycle de contestation post-lectorale ? En 2010, la crise post-lectorale euh arrivé à cause du dysfonctionnement de la commission électorale indépendante et du Conseil constitutionnel. Euh dans tous les cas de figure pour cette élection, l’opposition euh décrit euh la méthode utilisée par la commission et lesal euh indépendance et demande une nouvelle révision de la liste euh électorale. Ce que refuse le président de la CEI. Il y a donc une crise de confiance entre l’opposition et la CEI et tout ceci peut compromettre la bonne tenue des élections en octobre 2025. M.

À cinq mois d’une élection présidentielle cruciale, la Côte d’Ivoire se trouve à la croisée des chemins. L’opposition peine à s’unir, Tidjane Thiam vient d’être déclaré inéligible, et le pouvoir entretient le flou autour d’une éventuelle candidature du président Ouattara. Le climat politique est tendu, et les électeurs réclament des garanties quant à la transparence du scrutin. Pour en parler, Geoffroy-Julien Kouao, politologue, essayiste et auteur de “Violences électorales et apologie de l’impolitique – faut-il désespérer de la Côte d’Ivoire ?”, était l’invité du journal Afrique de France 24, dimanche 18 mai.
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