Le succès était au rendez-vous l’an dernier pour la première croisière consacrée à Claude François, c’est donc en toute logique que son fils, à l’origine du projet et qui est présent sur le bateau toute la semaine, renouvelle l’expérience pour le plus grand bonheur des fans du chanteur. “Je voulais en faire un rendez-vous régulier donc on réitère cette année”, raconte Claude François Junior. Nous l’avons rencontré à Marseille, dans une brasserie de la Canebière, pour en savoir un peu plus sur cette nouvelle aventure qui se déroule du 11 au 18 octobre, et qui “est déjà réservée à 40%”. Et aussi sur ses liens avec Jonathan Dassin, invité sur la croisière, et les autres projets autour de Cloclo.
Le départ de la “Croisière Claude François” a lieu cette année encore à Marseille. Y a-t-il un lien particulier entre la ville et votre père ?
C’est l’étape française la plus pratique pour les croisières et il y a autour de Marseille un public historique de mon père.
Il le considérait comme spécial ?
Oui. Il dit dans pas mal d’interviews que le public de Marseille, soit il vous encense soit il vous fracasse ! C’est un public entier, animal, qui ressent la sincérité.
Quel a été le moment le plus marquant pour vous lors de la première croisière ?
Pour la première soirée disco, on avait demandé à tout le monde de venir avec une touche de paillettes. Et quand je suis entré dans la salle pour dire bonsoir, j’ai vu 400 personnes avec des looks pas possibles et j’ai compris que j’avais une vraie équipe de champions !
Comment vivez-vous cette semaine entouré de fans de votre père qui viennent vous parler de lui ?
Moi ce qui m’étonne c’est qu’il y a encore des fans qui viennent me parler 47 ans après le départ de mon père. C’est un phénomène unique, les gens ont encore les yeux qui brillent, ils me prennent la main, je sens qu’ils tremblotent un peu, il y a une émotion. C’est impressionnant.
Quel est votre top 3 des chansons de votre père ?
En ce moment, c’est Magnolias for ever, car j’ai redécouvert ce morceau de l’intérieur, piste par piste, quand on a fait un remix, il y a deux ans. J’ai pris conscience du bijou d’orfèvrerie que c’était, tant dans la structure que dans les arrangements ou la performance vocale. La fin est très dure : je me rappelle M. Pokora me dire “waouh la fin” (il a sorti un album de reprises de Cloclo en 2017, Ndlr). Cette chanson a une élégance, une singularité, c’est un ovni. J’aime aussi Un jardin dans mon cœur, une merveille de chanson. Je l’ai suggérée pour le spectacle Spectacul’Art qui va chanter Cloclo avec 4 000 choristes le 1er juillet à l’Accor Arena de Paris (et qui démarre à Orange les 6 et 7 juin puis le 12 juin à Aix, Ndlr). Et une autre moins connue, Les roses, les anges et la pluie.
Quelles sont les nouveautés de la Croisière cette année ?
La nouveauté principale c’est la présence d’un invité : Jonathan Dassin, le fils de Joe Dassin. Il chante sur scène toutes les chansons de son père et j’ai été très surpris par sa voix, quand je l’ai vu en concert à Lisbonne. Elle est très proche de celle de son père et ça crée une émotion. On s’est rencontré et il a accepté mon invitation. On a des points communs, on est dans la même démarche par rapport à nos pères. Et c’est un garçon généreux sur scène.
Vos deux pères ont un public commun ?
C’est un public qui aime bien le répertoire de cette époque, sans être des fans. En élargissant l’univers de la croisière avec Jonathan Dassin, je pense aussi aux accompagnants qui ne sont pas des fans et qui sont là pour faire plaisir à leur maman, leur mari…
Cloclo et Joe Dassin se connaissaient-ils ?
Pas vraiment. On n’a pas de photos, on a juste une télé où mon père lance Joe Dassin sur la BBC je crois. Ce n’était ni des grands potos ni des frères ennemis. En tout cas, ils ont désormais en commun d’être deux monuments de la culture populaire, dont les répertoires se retrouvent dans les soirées, les stades…
Jonathan Dassin va-t-il aussi chanter du Cloclo ?
Ce n’est pas exclu ! (Rires). En vrai, il a déjà une chanson en tête. Il va s’attaquer à quelque chose de grand. Et pour la petite anecdote qui fait le lien, mon père avait refusé L’été indien ! Bon, ça arrive souvent dans ce métier, il avait refusé Comme d’habitude la première fois. Et cette année, c’est à la fois les 50 ans du Téléphone pleure et de L’été indien. C’était la même année, à six mois près.
Comment expliquez-vous la nostalgie qui entoure l’époque de vos pères ?
Je pense qu’on ne vit pas la période la plus bisounours des 50-60 dernières années. Les gens rament, il y a de l’insécurité, un problème de pouvoir d’achat, des conflits internationaux qui nous menacent, l’lA qui rend l’avenir incertain, bref on ne sait pas où on va… On a l’impression qu’on va dans le mur et que ça n’inquiète personne ! On a l’impression que l’horizon était plus clair dans les années 70 et, de fait, j’ai le sentiment que la nostalgie n’a jamais eu autant d’avenir ! Cela devient un truc sociétal nécessaire, un refuge, et nous, on crée une vraie bulle temporelle sur la croisière.
Pouvez-vous nous parler des autres nouveautés de l’édition ?
Il y a aussi un documentaire qui n’a jamais été diffusé à la télé avec beaucoup d’images de scène. Et seul mon père le commente pendant 90 minutes. Le grand public le connaît beaucoup par la télé, mais sur scène ce n’est pas le même. Il est transpirant, il est habité par la musique, il est beaucoup plus animal et plus proche de sa vraie vibration artistique.
Avez-vous de nouveaux projets autour de Cloclo ?
Oui, une comédie musicale. Elle est écrite, on est sur la phase d’optimisation de l’écriture. C’est uniquement autour du répertoire, pas du tout sur l’histoire de mon père. On est plus sur un format à la Mamma Mia. Dans le meilleur des mondes, c’est pour dans 18 mois.
Du 11 au 18 octobre, 8 jours/7 nuits. Départ de Marseille, Barcelone, Cagliari, Naples, Rome, Gênes, retour à Marseille. À partir de 1390 €. www.lacroisiereclaudefrancois.fr.