Y aura-t-il de nouveaux pourparlers entre Moscou et Kiev ce lundi 2 juin en Turquie ? A la veille de la date du rendez-vous proposé par la Russie, la réunion est toujours incertaine, l’Ukraine, qui accuse Vladimir Poutine de ne chercher qu’à gagner du temps, n’ayant pas encore dit si elle acceptait. Elle demande notamment à recevoir à l’avance le “mémorandum” exposant les conditions de Moscou pour une paix durable, ce que le Kremlin a refusé. La composition de la délégation russe lors du premier cycle de discussion, menée par un conseiller de second plan connu pour ses positions nationalistes, avait été interprétée par Kiev comme un signe du manque de sérieux de la démarche russe.

Les infos à retenir

⇒ Deux ponts s’effondrent en Russie après des “explosions”

⇒ Sanctions contre Moscou : Paris rappelle la nécessité d’une “coordination” avec les Etats-Unis

⇒ Londres va accroître ses capacités de production d’armes

Deux ponts s’effondrent en Russie après des “explosions”

Deux ponts se sont effondrés dans la nuit de samedi à dimanche dans le sud-ouest de la Russie, près de la frontière ukrainienne, provoquant des déraillements de trains dont l’un a fait au moins sept morts et 66 blessés, selon les autorités. L’effondrement a été provoqué par “des explosions”, ont déclaré les enquêteurs russes.

Dans la région de Briansk, à 22h50 (21h50 en France) samedi, où au moins sept personnes ont été tuées, “un pont routier s’est effondré à la suite d’une explosion”, a déclaré le Comité d’enquête de Russie dans un communiqué. Dans celle de Koursk, dimanche vers 03h00 (02h00 en France), “un pont ferroviaire a également été détruit par une explosion”, a ajouté le Comité. “Ces actions ont été classées comme des actes de terrorisme”, a déclaré Svetlana Petrenko, porte-parole de celui-ci, citée par l’agence de presse d’État RIA.

Un peu plus tôt, la compagnie ferroviaire avait évoqué une “interférence illégale” comme cause de la première catastrophe.

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Les régions de Briansk et de Koursk sont toutes deux frontalières de l’Ukraine, contre laquelle la Russie a lancé une offensive d’ampleur depuis février 2022. Des cas de sabotages de voies ferrées russes se sont produits dans les zones à proximité de l’Ukraine. La plupart des attaques de ce type sont menées par des jeunes individus, parfois mineurs. L’Ukraine ne commente généralement pas les sabotages sur le territoire russe. Mais il peut arriver qu’elle s’en félicite, considérant qu’il s’agit de ripostes légitimes aux offensives de la Russie contre son propre réseau ferroviaire.

Sanctions contre Moscou : Paris rappelle la nécessité d’une “coordination” avec les Etats-Unis

Les ministres français des Finances et des Affaires étrangères ont rappelé samedi “la nécessaire coordination” entre les Etats-Unis et l’Europe pour mettre fin au conflit en Ukraine en recevant des sénateurs américains porteurs d’un projet de sanctions contre Moscou.

Eric Lombard et Jean-Noël Barrot ont reçu les sénateurs républicain Lindsey Graham et démocrate Richard Blumenthal, indique le gouvernement français dans un communiqué. Les deux parlementaires poussent au Congrès à l’adoption de sanctions dites “secondaires” extrêmement dures, avec notamment 500 % de droits de douane sur les pays qui importent des hydrocarbures et matières premières russes.

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“Les ministres ont insisté sur la nécessaire coordination entre les Etats-Unis et l’Europe pour que les efforts en cours aboutissent à une paix juste et durable”, affirme-t-il. Les deux sénateurs, de retour d’Ukraine, ont de leur côté fait part de leur intention de prendre des “dispositions législatives” pour “obtenir le retour en Ukraine des milliers d’enfants déportés par la Russie”, ajoute le gouvernement.

L’Union européenne prépare un 18e paquet de sanctions à l’encontre de la Russie pour la convaincre d’accepter un cessez-le-feu. Le président américain Donald Trump affiche de son côté une attitude ambivalente, affichant son impatience et brandissant les menaces de sanctions, sans passer aux actes.

Londres va accroître ses capacités de production d’armes

Le Royaume-Uni va investir 1,5 milliard de livres (1,8 milliard d’euros) pour construire de nouvelles usines de production d’armes et de munitions, a annoncé samedi le gouvernement à quelques jours de la publication de sa nouvelle stratégie de défense.

L’actualisation de la stratégie de défense est un document qui définit les menaces auxquelles fait face le Royaume-Uni et détaille comment le gouvernement entend s’y préparer sur le plan militaire. La nouvelle stratégie de défense “recommande de créer une capacité de production de munitions ‘toujours active’au Royaume-Uni, permettant d’augmenter rapidement la production si nécessaire” et de “jeter les bases industrielles d’une augmentation des stocks de munitions afin de répondre à la demande d’une guerre à rythme élevé”, selon un communiqué du ministère de la Défense.

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“Nous renforçons la base industrielle du Royaume-Uni pour mieux dissuader nos adversaires et rendre le Royaume-Uni plus sûr sur le plan intérieur et plus fort à l’étranger”, a déclaré le ministre de la Défense John Healey, cité dans le communiqué. “Les leçons durement tirées de l’invasion illégale de l’Ukraine par (le président russe Vladimir) Poutine, montrent qu’une armée n’est forte que si l’industrie qui la soutient l’est aussi”, a-t-il insisté.