3.500 personnes détenant au moins un million de dollars ont disparu des radars des ultra-riches au Luxembourg en 2024, selon la nouvelle édition du World Wealth Report de Capgemini. Principalement des HNWI qui détenaient de 1 à 5 millions de dollars (soit plus de 90% des ultra-riches présents au Luxembourg), mais les trois catégories (1-5, 5-30, plus de 30 millions) ont perdu des personnes.
Une tendance à contre-courant de la tendance mondiale puisque le nombre de particuliers fortunés (HNWI)1 dans le monde a progressé de 2,6 % en 2024. Cette croissance est principalement portée par l’augmentation du nombre de particuliers ultrafortunés, en hausse de 6,2 %, leur patrimoine ayant bénéficié de la performance des marchés boursiers et de l’optimisme autour de l’IA. Les investissements alternatifs, tels que le capital-investissement et les cryptomonnaies, représentent désormais 15 % du portefeuilles des particuliers fortunés.
Le Luxembourg n’est pas le seul dans ce cas, selon le rapport, le nombre de particuliers fortunés en Europe recule de 2,1 %, en raison de la stagnation économique dans les principales économies: le Royaume-Uni, la France et l’Allemagne perdent respectivement 14.000, 21.000 et 41.000 millionnaires. En revanche, le nombre de particuliers ultrafortunés progresse de 3,5 % en Europe, traduisant une concentration accrue de la richesse.
Les sociétés de gestion de patrimoine se préparent à une nouvelle ère de transmission de richesse, qui verra 83.500 milliards de dollars changer de mains au cours des deux prochaines décennies, donnant ainsi naissance à une nouvelle génération de particuliers fortunés. Cette transmission se déroulera en trois phases: 30 % d’entre eux hériteront d’ici fin 2030, 63 % d’ici fin 2035, et 84 % d’ici 2040.
«La grande transmission de patrimoine sera un moment charnière pour le secteur. Bien que la richesse mondiale soit en hausse, 81 % des héritiers prévoient de changer de société de gestion dans l’année ou les deux ans suivant l’héritage. Perdre cette clientèle insatisfaite est un risque majeur pour le secteur de la gestion de patrimoine», a commenté le CEO du département Services financiers de Capgemini et membre du Comité de direction générale du Groupe, Kartik Ramakrishnan. «La nouvelle génération de particuliers fortunés arrive avec des attentes très différentes de celles de leurs parents. Cela impose d’évoluer des stratégies traditionnelles pour répondre à leurs nouveaux besoins patrimoniaux. Les sociétés doivent également doter leurs conseillers de capacités numériques, potentiellement renforcées par l’IA générative ou agentique, afin de limiter les risques de perte de clients et de talents.»
Le chiffre est d’ailleurs encore plus élevé au Luxembourg où 94% des héritiers prévoient de changer de société de gestion dans les deux ans où ils ont auront reçu leur héritage. Avec un autre phénomène qui pointe, au niveau mondial, selon le rapport: d’ici 12 mois, un conseiller sur quatre prévoit de changer d’entreprise, la majorité rejoignant un concurrent, certains lançant leur propre structure. De plus, 20 % des conseillers prévoient de prendre leur retraite d’ici 2035, et 48 % d’ici 2040.
Les États-Unis comptent toujours, et de loin, le plus grand nombre de millionnaires en dollars, avec 7,993 millions de personnes recensées en 2024 (contre 7,431 millions en 2023). Le Japon suit avec 3,990 millions de particuliers fortunés (contre 3,777 millions en 2023).
Pour établir son rapport, Capgemini a analysé 71 pays représentant 98 % du PIB mondial et 99 % de la capitalisation boursière mondiale. Le calcul du patrimoine prend en compte les actions, obligations, investissements, liquidités et biens immobiliers hors résidence principale. Les collections d’art et les biens de consommation tels que les voitures et bijoux ne sont pas pris en compte dans cette estimation.