Les établissements hospitaliers de Haute-Savoie subissent de plein fouet la proximité et l’attractivité économique de la Suisse. Nombreux sont les soignants qui partent travailler de l’autre côté de la frontière. Le centre hospitalier Annecy Genevois enregistre, par exemple, un taux de rotation de 20% parmi ses infirmiers et aides-soignants. «Après leur formation, certains choisissent de travailler en Suisse pour des salaires plus attractifs», explique Vincent Delivet, directeur de l’établissement à l’antenne d’ici Pays de Savoie.
Plusieurs solutions sont à l’étude pour limiter ces départs. Un mécanisme de compensation financière impliquant les employeurs suisses est envisagé. La question du logement et la protection des soignants contre les agressions – avec 100 incidents recensés en 2024 au CHANGE – font également partie des priorités. Il évoque aussi la possibilité d’instaurer une période minimale d’exercice d’un certain nombre d’années en France avant un départ durable pour la Suisse, une mesure qu’il juge compatible avec la libre circulation.
Le ministre de la Fonction publique Laurent Marcangeli a abordé ces sujets lors d’une récente visite en Haute-Savoie. Un projet de loi pourrait permettre aux hôpitaux de porter plainte en cas d’agression contre leur personnel.