Le pilote français, qui s’apprête à disputer sa 8e participation aux 24 Heures du Mans, dresse un premier bilan de l’alliance récemment nouée entre JOTA et Cadillac. Si le constructeur américain affiche de grandes ambitions avec quatre voitures engagées, Norman Nato, aligné sur la Cadillac n°12 du Hertz Team JOTA aux côtés d’Alex Lynn et Will Stevens, reste mesuré… mais confiant.
Norman, les essais libres vont débuter. Que retenez-vous de la Journée Test ?
La Journée Test permet avant tout de vérifier que tout fonctionne correctement. Nous en avons profité pour valider nos pièces en configuration course et ajuster la hauteur de caisse. Tout ce que nous avions prévu s’est déroulé comme attendu. Mais il est difficile de se situer par rapport aux autres : on ne sait pas sur quoi ils travaillent exactement.
Comment se passe cette collaboration entre JOTA et Cadillac ?
Même si JOTA fête ses 20 ans cette année et que Cadillac a aussi beaucoup d’expérience, notre partenariat est encore tout récent. Nous n’avons disputé que trois courses ensemble, donc il est logique de ne pas être encore à 100 %. Les constructeurs présents depuis des années disposent d’un recul et de détails qui nous manqueront peut-être encore cette année. Cela dit, la course est longue, et nous allons jouer notre carte à fond.
Vous bénéficiez toutefois de l’expérience d’Action Express et de Sébastien Bourdais…
C’est vrai, mais cela reste une nouvelle équipe. Il y a des automatismes qui prennent du temps : la communication, la façon de débriefer ou d’analyser les données, tout ça ne s’acquiert pas en deux ou trois courses. Les essais sont très limités, donc on progresse course après course. L’important, c’est de construire dans la durée. Même si les structures sont différentes, on représente tous Cadillac. Avec quatre voitures engagées, l’objectif est d’en avoir au moins une sur le podium — voire mieux.

© FIA WEC / DPPI
Certains concurrents ont réussi à pousser leurs relais à 12 ou 13 tours lors de la Journée Test. Est-ce aussi votre cas ?
Notre priorité, c’est de viser la fiabilité sur 24 heures. Tu peux viser 13 ou même 15 tours, mais si tu casses quelque chose, ça ne sert à rien. Il faut aussi gérer la température des pneus, notamment à l’avant, surtout avec plus de phases de lift and coast. Pour le moment, on se concentre sur les fondamentaux.
Et sur la gestion des pneumatiques, justement ?
Avec l’expérience, on commence à bien gérer les différentes phases de course, que ce soit la nuit ou l’augmentation des températures de piste, qui devraient être assez élevées cette année. Il faudra être opportuniste sur le plan stratégique. Et si on ne réussit pas cette année, ce ne sera pas dramatique : c’est un projet à long terme. J’espère simplement qu’il y aura moins de Safety Car que l’an dernier… Avec Callum (Ilott), on avait passé toute la nuit derrière la voiture de sécurité.