Après le veto américain ayant empêché le Conseil de sécurité de réclamer un cessez-le-feu à Gaza, l’Assemblée générale de l’ONU va tenter ce jeudi 12 juin d’augmenter la pression sur Israël en appelant à “toutes les mesures nécessaires” pour lui faire respecter le droit international.

Comme le texte bloqué au Conseil la semaine dernière par les Etats-Unis déterminés à protéger leur allié israélien, le projet de résolution non contraignante “exige un cessez-le-feu immédiat, inconditionnel et permanent” à Gaza ainsi que la libération des otages. Mais le texte, qui sera soumis au vote d’une Assemblée traditionnellement acquise à la cause palestinienne, va plus loin, mettant directement en cause Israël. Il “exige qu’Israël, puissance occupante, mette immédiatement fin au blocus, ouvre tous les points de passage” et permette la distribution de l’aide humanitaire “en quantité suffisante” dans tout le territoire palestinien où la situation est désastreuse après plus de 20 mois de guerre. Il condamne également “fermement toute utilisation de la famine contre des civils comme méthode de guerre et le refus illicite de l’accès humanitaire”.

Les infos à retenir

⇒ Israël annonce le retour des dépouilles de deux otages de Gaza

⇒ Israël presse l’Egypte de bloquer des militants pro-palestiniens en route vers Gaza

⇒ La Fondation humanitaire de Gaza dit que cinq de ses membres ont été tués par le Hamas

Israël annonce le retour des dépouilles de deux otages de Gaza

Les forces israéliennes ont récupéré les dépouilles de deux otages dans la bande de Gaza, ont annoncé mercredi l’armée et le Premier ministre, Benyamin Netanyahou, alors qu’Israël poursuit son offensive dans le territoire palestinien. Un communiqué de l’armée indique que la dépouille de Yaïr Yaakov, enlevé lors de l’attaque du mouvement islamiste Hamas le 7 octobre 2023 en Israël et tué le même jour, et celle d’un autre otage, ont été retrouvées au cours d’une opération dans le sud de la bande de Gaza.

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“Lors d’une opération conjointe de l’armée et du Shin Bet (agence de sécurité intérieure), la dépouille de l’otage Yaïr Yaakov et celle d’un autre otage dont le nom n’a pas encore été autorisé à la publication, ont été récupérées dans la région de Khan Younès”, précise l’armée. De son côté, Benyamin Netanyahou a confirmé que les dépouilles de deux otages, dont celle de Yaïr Yaakov, avaient été ramenées en Israël. “Nous n’aurons de cesse que tous nos otages – les vivants comme les morts – soient ramenés à la maison”, a déclaré le Premier ministre dans un communiqué de son bureau.

Israël presse l’Egypte de bloquer des militants pro-palestiniens en route vers Gaza

Pressées par Israël de bloquer une caravane et une marche pro-palestiniennes en route vers Gaza, les autorités égyptiennes ont interpellé mercredi plusieurs étrangers à l’aéroport du Caire et ont rappelé que ce type de manifestation était soumis à une “autorisation préalable” de leur part. Israël exige de l’Egypte qu’elle bloque la caravane Soumoud (“résistance” en arabe), un convoi composé de militants tunisiens, algériens, marocains et mauritaniens, en route vers la bande de Gaza, ainsi qu’une marche internationale prévue le 19 juin par des militants de 44 pays à la frontière.

“J’attends des autorités égyptiennes qu’elles empêchent l’arrivée de manifestants djihadistes à la frontière israélo-égyptienne et qu’elles ne les autorisent pas à se livrer à des provocations ou à tenter d’entrer dans la bande de Gaza”, a indiqué le ministre israélien de la Défense, Israël Katz dans un communiqué. L’Egypte “souligne qu’il importe de faire pression sur Israël pour lever le siège de la bande de Gaza et permettre l’accès humanitaire”, a répondu le ministère égyptien des Affaires étrangères dans un communiqué. Mais ce dernier a aussi souligné la nécessité de respecter les procédures pour les “visites de délégations étrangères voulant exprimer leur soutien au droit des Palestiniens dans la zone frontalière adjacente à Gaza”, qui doivent obtenir une “autorisation préalable”.

Rima Hassan et les autres Français retenus en Israël vont être expulsés

Les quatre militants français pro-palestiniens encore retenus en Israël, dont la députée européenne La France insoumise (LFI) Rima Hassan – qui a été brièvement placée à l’isolement selon une ONG – seront expulsés ce jeudi et vendredi, a annoncé la diplomatie française. “Merci à nos agents pour leur mobilisation admirable qui a permis cette issue rapide, en dépit du harcèlement et de la diffamation dont ils ont été l’objet”, a écrit sur le réseau social X le ministre des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot, alors que LFI accuse les autorités françaises “d’inaction insupportable” depuis l’arraisonnement “illégal” lundi par Israël d’un voilier vers Gaza, le Madleen, avec 12 militants pro-palestiniens à bord.

Le retour en France de Rima Hassan et d’un autre ressortissant français est prévu ce jeudi soir à Roissy-Charles-De-Gaulle, aéroport où arriveront vendredi soir deux autres militants qui naviguaient sur le bateau, a appris l’AFP de source aéroportuaire.

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Mais la nouvelle a été accueillie avec prudence et méfiance par le mouvement de gauche radicale La France insoumise. “Il se dit que Rima Hassan et ses coéquipiers prisonniers seraient expulsés demain. […] Pour l’instant Rima Hassan est à l’isolement pour avoir écrit ‘Free Palestine’ sur le mur de sa cellule. On l’a croira libérée quand on la verra à Paris. D’ici-là on se mobilise et on méprise ses geôliers et leurs complices ici”, a écrit sur X le leader de LFI Jean-Luc Mélenchon. Au total, 12 militants français, allemand, brésilien, turc, suédois, espagnol et néerlandais, dont la Suédoise Greta Thunberg, étaient partis d’Italie le 1er juin à bord d’un voilier pour “briser le blocus israélien” de Gaza.

La Fondation humanitaire de Gaza dit que cinq de ses membres ont été tués par le Hamas

La Fondation humanitaire de Gaza (GHF), soutenue par Washington et Israël, a affirmé qu’au moins cinq de ses employés palestiniens avaient été tués dans la nuit de mercredi à jeudi dans une attaque du Hamas, après un nouvel épisode meurtrier en marge de ses opérations.

Alors que le territoire palestinien traverse une grave crise humanitaire après 20 mois d’une guerre dévastatrice, la Défense civile de Gaza a annoncé que les forces israéliennes avaient ouvert le feu mercredi matin sur des personnes allant chercher de l’aide humanitaire, faisant 31 morts et environ 200 blessés. Quelques heures plus tard, la GHF a dénoncé une “attaque odieuse et délibérée” visant ses activités. “Cette nuit, vers 22h, heure de Gaz, (21h heure française), un bus transportant plus d’une vingtaine de membres de l’équipe de la Fondation humanitaire de Gaza […] a été violemment attaqué par le Hamas“, a déclaré l’organisation dans un communiqué, précisant que les employés présents dans le véhicule étaient tous palestiniens.

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“Nous sommes encore en train de faire le point, mais ce que nous savons est terrible : il y a au moins cinq morts, plusieurs blessés, et nous craignons que certains membres de notre équipe aient été pris en otage”, a-t-elle déploré. La GHF est déployée depuis fin mai dans le territoire palestinien, où elle affirme avoir distribué plus d’un million de repas.