Publié16. juin 2025, 10:00

Luxembourg: «Il est temps de responsabiliser ce métier d’influenceur»

AD Laurent, Julien et Manon Tanti… ont été auditionnés par une commission d’enquête sur leurs contenus controversés, qui soulèvent aussi des inquiétudes au Luxembourg.

Marine Gobbi
«L'influence est une arme, tant positive que négative», alerte Micas Carvalho (à gauche).

«L’influence est une arme, tant positive que négative», alerte Micas Carvalho (à gauche).

AFP/Instagram

Mercredi, AD Laurent, Nasdas ou encore Julien Tanti et Manon Tanti ont été interrogés par une commission d’enquête parlementaire, en France, sur les effets psychologiques de leurs contenus TikTok sur les mineurs. Au total, cinq influenceurs ont été entendus, donnant lieu à des échanges tantôt lunaires, tantôt houleux.

Leurs contenus controversés — des propos masculinistes pour certains et crus pour d’autres — sont vus d’un mauvais œil par la commission. Au Luxembourg aussi, des dérives existent, comme le fait remarquer Micas Carvalho, qui se définit à la fois comme influenceur et humoriste. «Au Grand-Duché, il existe deux types de créateurs de contenu, ceux qui arrivent à vivre de contenus positifs, et d’autres, qui veulent vivre de ça, qui n’y arrivent pas et donc vont se diriger dans une direction peu flatteuse, comme l’a fait AD Laurent, avec son compte OnlyFans, où il livre du contenu pornographique. Certains en veulent toujours plus».

«On peut facilement basculer dans le buzz vide de sens»

Inès Lee

Selon le dernier rapport de BeeSecure de 2023, l’influence exercée par des modèles en ligne compte parmi les cinq risques les plus cités par les parents d’enfants et de jeunes âgés de 3 à 16 ans, et par les jeunes âgés de 17 à 30 ans eux-mêmes. «On ne peut pas nier l’impact qu’un créateur de contenu peut avoir sur les jeunes», réagit Inès Lee, résidente luxembourgeoise et ancienne star de téléréalité. La Française partage aussi son quotidien sur les réseaux sociaux, dont TikTok.

Pour elle, passer un vrai message est primordial, «je ne me contente pas de divertir, j’essaie surtout d’apporter de la valeur, de l’inspiration, et des prises de conscience à travers mes contenus», intervient l’influenceuse.

«Remettre du sens et de l’éthique au cœur de notre contenu»

Souvent pris pour modèles des plus jeunes, les influenceurs ont une réelle responsabilité dans leur type de contenu. «On peut facilement basculer dans le buzz vide de sens», selon l’influenceuse, et certains contenus ou messages peuvent laisser des traces chez les jeunes. «Il est temps de responsabiliser ce métier, de remettre du sens et de l’éthique au cœur de notre contenu», approuve Inès Lee.

«L’influence est une arme, tant positive que négative, alerte Micas Carvalho. Parfois les jeunes n’ont pas encore assez d’esprit critique pour comprendre que l’un ou l’autre contenu n’est pas positif pour lui, ça, c’est inquiétant». Pour aider les enfants et les parents, le Luxembourgeois propose des formations liées à l’utilisation des réseaux sociaux, dont un atelier sur ce qui se cache derrière l’influence et les bons comportements des jeunes. L’idée étant de mieux comprendre pour s’armer davantage.

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