Le fragile cessez-le-feu entre l’Iran et Israël tient toujours, jeudi 26 juin, deux jours après avoir été initié par Donald Trump, qui a annoncé la reprise prochaine des discussions avec Téhéran sur son programme nucléaire, retardé selon lui de «plusieurs décennies» par les frappes américaines.

«Nous avons l’espoir de parvenir à un accord de paix global» après 12 jours de guerre, a assuré sur CNBC l’envoyé spécial de la Maison Blanche pour le Moyen-Orient, Steve Witkoff. «Nous avons des discussions avec les Iraniens, de multiples interlocuteurs nous contactent et je pense qu’ils sont prêts», a-t-il expliqué.

L’édito de Dov Alfon et Hamdam Mostafavi

Le cessez-le-feu se passe «très bien», a également affirmé depuis le sommet de l’Otan à La Haye le président américain, estimant que l’Iran et Israël étaient «fatigués, épuisés» par le conflit. Selon le dernier bilan officiel iranien qui ne recense que les victimes civiles – le général Salami, chef des Gardiens de la Révolution, fait partie des victimes militaires –, la campagne militaire israélienne a fait au moins 627 morts et plus de 4 870 blessés. Côté israélien, la riposte iranienne a fait 28 morts, selon les autorités.

Téhéran, qui a réaffirmé ses «droits légitimes» à développer un programme nucléaire civil, s’est dit prêt à reprendre les discussions avec Washington sur un accord encadrant son programme nucléaire en échange de la levée des sanctions sévères frappant son économie.

«Nous allons parler la semaine prochaine avec l’Iran, nous pourrions signer un accord, je ne sais pas», a déclaré de son côté Donald Trump à l’issue du sommet de l’Otan à La Haye. La session de négociations prévue le 15 juin avait été empêchée par les frappes israéliennes.

Selon Trump, les frappes menées par Israël entre le 13 et le 24 juin ont permis de détruire «complètement» ses trois principaux sites nucléaires, situés à Fordo, Natanz et Ispahan. Si Téhéran a reconnu que ses installations ont été «considérablement endommagées» par les bombardements israéliens et américains, CNN a dévoilé un rapport secret-défense estimant au contraire que les frappes n’ont pas détruit les bâtiments souterrains et n’ont fait que retarder le programme iranien. Une évaluation démentie par la Maison Blanche, qui conteste par ailleurs les expertises selon lesquelles l’Iran aurait eu le temps d’évacuer environ 400 kilogrammes d’uranium enrichi à 60%.

La guerre a porté un «coup dur» au programme nucléaire de Téhéran mais il est «encore tôt pour évaluer les résultats de l’opération», a affirmé de son côté le porte-parole de l’armée israélienne, le général de brigade Effie Defrin.

Une évaluation rendue délicate par l’Iran, dont le Parlement vient de voter la suspension de la coopération avec l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) a jugé impossible à ce stade d’évaluer les dégâts et réclamé un accès aux sites. L’agence onusienne «a perdu de la visibilité à partir du moment où les hostilités ont commencé», a expliqué mercredi son directeur général, Rafael Grossi, qui a rappelé à ses interlocuteurs iraniens que la coopération avec l’agence n’était pas une option.

Les autorités iraniennes, qui ont procédé à la pendaison de trois personnes suspectées d’espionnage pour Israël, ont par ailleurs annoncé la levée progressive des restrictions sur internet qui avaient été durcies pendant la guerre et la réouverture de l’espace aérien sur la moitié orientale du pays.