“Et je n’oublie pas que j’avais pris le maillot de meilleur grimpeur sur le Tour de France, en 2019, sur une étape qui avait démarré de cette ville (NdlR : en direction d’Epernay)”, ajoute, en souriant, le coureur de la formation UAE Emirates.

Sa victoire sur les pavés surchauffés par la chaleur et l’ambiance binchoise, il a eu le temps de la savourer dans les derniers kilomètres. Avec ce succès conquis au bout d’un solo d’une quarantaine de kilomètres. “J’en suis fier, ajoute-t-il. Obtenir ce maillot de champion de Belgique, chaque coureur de notre pays en rêve. J’aurais aimé l’obtenir plus vite dans ma carrière, cela m’aurait permis de rouler ensuite tout le temps avec les liserés de champion au niveau des manchettes.”

guillement

Mes nouvelles couleurs vont bien aller avec, je l’espère, le maillot jaune de mon coéquipier Pogacar.

Dans la zone d’interviews, on sentait le Trudonnaire particulièrement ému. “C’est une des plus belles victoires de ma carrière. Et je vais pouvoir en profiter, avec ce maillot. Directement sur le Tour de France. Ce sera quelque chose de disputer le Tour dans cette tunique ! Et je pense que mes nouvelles couleurs vont bien aller avec, je l’espère aussi, le maillot jaune de mon coéquipier Tadej Pogacar.”

Le Slovène, qui apprécie beaucoup le calme et la solidité du Belge, a sans doute été heureux d’apprendre la nouvelle de la victoire de son coéquipier (tout comme elle de Rafal Majka en Pologne). Tim Wellens, qui avait décidé de ne pas s’aligner, vendredi, à Brasschaat pour défendre son titre de champion de Belgique du contre-la-montre, donnait l’impression d’être particulièrement affûté, à la fois fluide et puissant dans son coup de pédales. Et confiant, à tel point qu’il s’était permis le luxe de faire un sourire à la caméra à 18 kilomètres de l’arrivée. Alors que Remco Evenepoel et Jasper Philipsen étaient en poursuite derrière lui, à 48 secondes… “J’étais bien, vraiment bien. Je le savais, mais cela s’est confirmé en course. Sur ce championnat, toujours particulier, je me suis longtemps économisé. Et j’ai attendu le bon moment pour produire mon effort.”

Avec un timing parfait, quand il avait vu, dans la bonne échappée, que Remco Evenepoel avait perdu quelques mètres, quand Tim Wellens s’est retrouvé avec un peu d’avance en compagnie de Victor Campenaerts, Arjen Livins et Dries De Bondt.

“Je savais que c’était encore loin, mais j’ai voulu saisir cette occasion et partir seul. Remco était clairement le plus fort de la course. Mais il était assez nerveux. Il attaquait aussi beaucoup et mettait alors à chaque fois tout le monde à bloc. Cela se regardait quand même un peu ensuite. J’ai senti que c’était le moment. Je n’ai pas attaqué de manière super forte quand je suis parti. Il faut avoir un peu de réussite dans ces moments-là, espérer que cela se regarde derrière. Quand j’ai pris un peu d’avance, j’ai fait attention à ne pas aller au-delà de ma limite. Car quarante kilomètres seul, par cette chaleur, il faut bien gérer son effort. Je savais que cela allait faire mal. Et ça l’a fait, surtout dans les vingt derniers kilomètres. Mais j’ai tenu. Un championnat, c’est toujours très tactique. Sur ce parcours, si cela avait été une course du niveau World Tour, cela se serait sans doute terminé au sprint. Mais sur le national, cela se bagarre souvent du début à la fin. Comme ce dimanche.”

Avec la prouesse, dans une équipe de deux coureurs, seulement, d’avoir senti le coup, tout comme son coéquipier Florian Vermeersch.

Le sourire tricolore de Justine Ghekiere