Violences physiques et sexuelles à l’école : les victimes de Bétharram témoignent • FRANCE 24

[Musique] [Musique] [Musique] l’ordonnance du 17 novembre 1958 impose aux personnes auditionnées de prêter serment de dire la vérité toute la vérité vérité rien que la vérité
je le jure je le jure
je le jure je le jure je le jure betaram avait une image de boîte à claque de de de lieux de torture
des générations d’enfants d’adolescents ont été ravagés betaram pour moi c’est un camp de redressement soutenu par les institutions
tous ils sont agresseurs tous ces prêtres directeurs c’est une institution qui s’est longtemps cru sacrée intouchable au cœur du Béarne un lieu de pèlerinage et une école catholique à deux pas de lourde betaram l’édifice est imposant il domine le gave de peau 200 ans d’histoire mais combien de décennies de sévic caché niés refoulé les fantômes de Betaram ont décidé de parler sans imaginer les conséquences wilfried avait 14 ans quand il a intégré ce pensionnat là on a au plein milieu de ce beau paysage un calvaire à 30 km ils font des miracles et là ils ont fait un enfer cet ancien collégien est l’un des derniers à avoir porté plainte comme des centaines d’autres son enfance est morte ici moi quand je suis arrivé ici j’étais un enfant normal je suis ressorti j’étais un enfant violent parce que la violence était devenue pour moi un mode de communication on se dit qu’est-ce que je fous dans cette dans cet enfer quoi c’est pas 2 ans d’internat c’est 2 ans de prison wilfried se souvient des coups de la peur et des punitions arbitraires mais il y a un autre traumatisme dont il n’avait jamais parlé il a fallu 33 ans à ce père de famille pour comprendre qu’il a été victime d’attouchement c’est cette page Facebook qui a tout fait remonter de cette époque-là j’ai tout jeté j’ai tout mis à la poubelle j’ai tout brûlé et il y a 2 mois quand j’ai discuté avec un camarade il me dit “Ouais j’ai la nuire il y a des photos de classe dedans est-ce que ça t’intéresse ?” J’ai dis “Oui oui ça m’intéresse j’ai pas de j’arrive pas à avoir de souvenirs de mémoire à ce moment-là.” En voyant en voyant les photos je me dis “Oui j’y suis bien aller.” Et là petit à petit beaucoup de choses remontent et l’agression du père Caricar elle me revient avec des photos qu’on qu’on partage du bâtiment à l’intérieur de l’escalier et du et de son bureau et c’est là où où tout remonte j’ai j’ai la chance d’avoir une mauvaise réaction quand ça s’est passé d’avoir su d’avoir pu le repousser assez violemment ce qui fait que ça a mis fin au ça a mis ça a mis fin on va dire au fait qu’il pensait que j’étais la victime idale les premières plaintes parviennent à la justice au milieu des années 90 à l’époque le ministre de l’éducation est un enfant du pays
va rapidement aussi se poser la question de la responsabilité institutionnelle avec un silence qui est pour nous incompréhensible qu’on narrive pas à interpréter qui est celui de l’éluissant du Béarne à savoir François Bairou lequel est intriqué avec l’histoire de Notre Dame de Betaram il y a scolarisé ses enfants sa femme y a enseigné le catéchisme il était proche de cette institution et en 2024 alors que un collectif secret que il y a énormément d’articles qui sont publiés dans la presse régionale notamment et bien François Bairou est totalement silencieux sur cette affaire un silence qui va voler en éclat en février dernier devant l’Assemblée nationale
la parole est à monsieur Paul Vanier pour le groupe La France insoumise
monsieur le Premier ministre pourquoi n’avez-vous pas protégé les élèves de l’école Notre-Dame de Baram victime de violence pédocriminelle alors j’affirme que j’ai évidemment je n’ai jamais été informé de quoi que ce soit de violence ou de violence à force sexuelle jamais lorsque la première plainte est déposée j’ai quitté déjà le ministère de l’éducation nationale depuis des mois quand on se plonge dans les archives des années 90 qu’on réinterroge un certain nombre de protagonistes de l’époque il est absolument certain que François Bairou était informé à la fois d’un climat de violence physique et a été informé dès l’époque de l’existence de violence sexuelle au sein de l’établissement sous pression François Baou réagit il se rend dans son fief de peau il a donné rendez-vous aux victimes à huit clos à la sortie l’émotion est palpable monsieur le premier ministre entendez comment ça fait mal à chacun de nous de nous retrouver ici pour dénoncer l’omerta entendez ces crises indélébiles qui resteront à jamais gravé au fond de nos tripes
pour la première fois François Bairou semble prendre la mesure de l’affaire c’était bouleversant purement et simplement l’expression de la vérité de la vérité de vie et certaines sans doute ont été brisées
mais dans ces mots ni remord ni regrets
tout ce que je devais faire quand j’étais ministre et j’ai fait tout ce que je pensais devoir faire quand je n’étais plus mais à coule pas ça veut dire c’est ma faute et je vous assure que ce n’est pas de ma faute
trop peu et trop tard pour convaincre la commission d’enquête est lancée et cette fois ce ne sont plus quelques journalistes qui vont entendre les récits glaçants des victimes mais la France entière comme prise à témoin de ces voix sous serment surgit du passé [Musique] j’avais des enfants qui étaient écrasés de fatigue qui de temps en temps il y en avait un ou l’autre dont la tête tomber sur le pupitre la première fois où ça vous arrive ça surprend quand même donc j’ai voulu savoir j’ai interrogé on m’a dit “C’est pas grave il y a eu des parce que les enfants essayaient de pas trop parler c’est pas grave il y a eu des problèmes à l’internet cette nuit on n’a pas pu dormir.” N’empêche que ce genre de problème ça se répétait avec une fréquence folle c’est que les enfants étaient mis au garde à vous au pied de leur lit et que ça pouvait durer 2h 3h françoise Gulung affirme aussi avoir été témoin d’une scène de violence en présence d’Élisabeth Bairot lui est ministre de l’éducation nationale elle enseigne le catéchisme
j’entends sur ma gauche dans une salle euh un adulte qui hurlait sur un enfant qui le cognait j’entendais les cou et venait en face de moi madame Berou donc je bêtement hein je lui dis mais qu’est-ce qu’on peut faire et elle n’a pas compris ce que j’attendais ça c’est clair elle n’a pas compris donc bon ben
l’enseignante est formelle elle a tenté de prévenir directement le ministre au tout début 95 j’ai commencé à signaler j’ai écrit à monsieur Berou l’infirmière l’avait déjà fait quelques temps avant sans réponse j’ai écrit moi aussi sans réponse j’ai fait un courrier que j’ai envoyé au tribunal sans réponse j’ai je suis allée à la gendarmerie et on m’a dit “Oh oui on sait on sait.”
Ces signalements François Baï les a toujours contesté vous voyez bien la mécanique du scandale qu’on cherche ces protagonistes je ne les connais pas ma femme les connaît pas non plus
la professeur affirme aussi qu’à l’époque le diocèse l’a invité à se taire la seule personne qui m’a contactée c’est un représentant de la direction diocésenne qui m’a convoqué dans un bureau d’une école maternelle de peau où où il m’a expliqué avec beaucoup de courtoisies beaucoup de d’entre gens que d’abord que je déshonorerai ma famille si je et surtout que si je voulais rester dans l’enseignement catholique il fallait que j’oublie tout ça l’institution semble intouchable au cimetière de Betaram une tombe symbolise cette chape qui a tenu des années durant sur les pires sévices celle du père Caricar de 1987 à 1993 il a dirigé l’établissement en 1998 un jeune homme révèle ce qu’il a subi à l’âge de 10 ans un viol dont le juge d’instruction de l’époque a gardé un souvenir très précis auditionné en visioconférence il a tenu à le décrire en détail devant la commission le jour du décès du père de l’enfant et Caricard donc s’est occupé de l’enfant est venu le réveiller l’a amené dans la sa salle de douche privée où il l’a déshabillé et là il a essayé de le pénétrer n’y arrivant pas car l’enfant réagissait instinctivement il a introduit son sexe dans la bouche de l’enfant et a éjaculé dans la bouche et sur le visage de l’enfant
mais le père Caricard ne répondra jamais de ce crime dès la fin de sa garde à vue selon le gendarme qui enquêtait le juge Mirand lui aurait parlé d’une anomalie dans le déroulement de l’affaire monsieur Mirand m’attendait à la porte de son bureau et il m’a dit “Monsieur Ontant la présentation est retardé le procureur général demande le dossier il y a eu une intervention de monsieur Baïou
des propos dont le juge affirme ne pas se souvenir il se souvient très bien en revanche de la visite à son domicile de François Bairou en 1998 il n’est plus ministre mais député et président du conseil général il avait une grave inquiétude au regard de son fils Calixte qui était élève à Betaram en tout cas le sujet principal était bien Betaram et les faits commis par Carik qui pour moi était déjà bien établi révoltant et même voire ignoble que je n’avais pas caché à monsieur Baï voilà et qui n’arrivait pas à le croire en 1998 après 15 jours de prison le père Caricar a obtenu l’autorisation de rejoindre le Vatican à Rome il s’y suicide 2 ans plus tard les poursuites pénales sont abandonnées parmi tous les agresseurs présumés de Betaram un seul a été incarcéré
la prescription voilà c’est c’est une des choses qu’aujourd’hui on demande à changer parce que nous la douleur c’est toute notre vie hein faut qu’il paye celui qu’on se renomme cheval qui est le pire des torsionnaires lui c’est celui qui est visé par le plus de plaintes il y en a 70 qui le concernent et il est sauvé par la prescription ce qui est totalement injuste inacceptable pour les victimes je pense notamment à Olivier qui a gardé en tête le nombre de semaines où il a été violé par cet homme 71 semaines consécutives pour chasser les fantômes il faudra plus que des mots 203 plaintes ont été déposées à ce jour par des anciens de Betaram seuls deux d’entre elles concernent des faits non prescrits

Cette semaine, “C’est en France” s’intéresse à l’affaire Bétharram, du nom de l’école catholique au sein de laquelle des centaines d’élèves ont été pendant des décennies victimes de violences physiques, psychologiques et sexuelles. Les auteurs de ces crimes n’ont jamais été poursuivis en justice malgré des plaintes déposées dès les années 1990. Aujourd’hui la grande majorité des faits sont prescrits mais les victimes demandent des comptes, notamment au Premier ministre actuel François Bayrou, qui était ministre de l’Éducation à l’époque et une personnalité locale de haut rang. Alors que la commission d’enquête parlementaire lancée début mars s’apprête à rendre son rapport, nos confrères de franceinfo ont enquêté et recueilli la parole des victimes. 
#Bétharram #François Bayrou #pédocriminalité

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7 comments
  1. J'ai 60 ans, je ne suis pas allé à Betharram mais dans une pension catholique encore plus dure, compter des lentilles au pieds de mon lit pendant que mes camarades dormaient je connais, être agenouillé les bras en croix pendant des heures je connais, agenouillé sur une règle en fer carrée je connais, sortir le vendredi soir et dans le métro ne pas laisser ma place à une personne âgée et retourner passer mon week end à la pension et pas chez mes parents, je connais aussi. Et ? Non seulement je n'en suis pas mort mais j'ai appris la résilience, le respect et la discipline, à la dure certes mais je suis reconnaissant aux frères d'avoir fait de moi un homme, un homme fort, indépendant, polis, instruit et que rien ne peut briser. Soyez des hommes crénom et pas ces espèces de lavettes qui pleurent pour un oui ou pour un non.

  2. en toute impunite des choses repugnantes se produisait dans les institutions religieuses a travers l euripe et pas seulement a betarram, a croire que les religieux etait comme la noblesse de l ancien regime au dessues des lois, recamment decision a ete prise d exhumer d une fosse commune les restes d enfants illegitimes de bebe a 9 ans au nombre de 397, qui etait pris en charge par une institution religieuse, comment sont ils morts, et pourquoi on les a enterre ensemble, ce qui ternit d avantage l eglise catholique apoele par certeins nids de pedophiles er de fanatiques intolerants

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