En attendant l’Edinburgh Festival Fringe du 1er au 25 août, les projecteurs seront braqués sur le Vaucluse à partir de ce samedi pour la version off du festival qui épouse les mêmes dates que son grand frère.

Quatorze propositions artistiques ont été disséquées par le comité de sélection Spectacle vivant de Kultur lx. Sept ont été retenues. Trois pour la France, quatre pour l’Ecosse.

Intersection de cultures

Fabio Godinho défendra «En Quête», une introspection à travers le voyage avec le Luxembourg comme croisement. «Cette pièce a connu plusieurs phases. La troisième est centrée autour de la réalité du Grand-Duché, intersection de cultures qui lui donne son côté riche avec parfois la lourdeur administrative qui va avec», raconte le metteur en scène, qui revient notamment à Avignon 16 ans après un coup d’essai. «C’est toujours émouvant, mais les choses ont bien changé.

En 2009, c’était encore le règne de la débrouille, la galère pour décrocher un petit budget à gauche ou à droite. Aujourd’hui, tout est plus structuré avec une équipe aux petits soins qui transforme le spectacle en plateforme prête à l’exportation avec le soutien du Trifolion d’Echternach.»

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L’objectif n’est pas nécessairement le but, mais bien le cheminement. Ce sont ces déplacements que Fabio Godinho a voulu montrer.

Ces gens en quête d’un meilleur endroit. «J’ai pris l’exemple d’un Syrien qui fuit la guerre dans son pays, celui d’un Afghan venu se réfugier ici ou encore celui d’une personne qui laisse son Venezuela corrompu pour trouver un point de chute plus rassurant. Il y a la dureté du départ et la sensibilisation à ce qui les attend ici. J’ai davantage voulu faire ressortir les bons côtés d’un tel voyage que les points noirs.»

Après deux ans de travail, le projet abouti sera présenté six soirs par semaine au Théâtre Transversal de la Cité des Papes avec sur scène quatre comédiens dont un musicien qui incarnent des histoires fragmentées qui finissent par se rejoindre.

Reflet d’une société fracturée

Sophie Langevin, elle, a mis en scène le texte très poignant de Laurent Mauvignier «Ce que j’appelle oubli». Cette fiction est librement inspirée d’un fait divers qui a eu lieu à Lyon en 2009. Un homme entre dans un supermarché. Dans le rayon des boissons, il ouvre une canette de bière et la boit. Quatre vigiles surgissent, l’encerclent et l’emmènent dans la réserve. Là, ils vont lui tomber dessus et au milieu des conserves, ils vont le battre à mort. Pour une canette, pour rien.

Sur scène, Luc Schiltz, propulsé par la série «Capitani», campe le rôle du narrateur. © PHOTO: Bohumil Kostohryz

«Ce texte est malheureusement plus que jamais d’actualité. Dans cette société fracturée, la violence ne fait que grandir. Les gens ne se voient plus, ne s’entendent plus et bien souvent, on ne sait pas pourquoi ce déchaînement s’abat comme ça», confesse la metteuse en scène qui loue le rendez-vous vauclusien. «C’est un lieu d’échange exceptionnel. Notre travail va grandir au fil des représentations, trouver sa forme et son rythme et séduire les professionnels du métier.»

Sur scène, Luc Schiltz, propulsé par la série «Capitani», campe le rôle du narrateur. Il donne en quelque sorte la réplique à Jorge De Moura, qui a créé la musique. «Cette forme m’est venue assez vite. Comme si le musicien allait pouvoir donner en écho les coups reçus et participer à cette tension du récit.»

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Les influences musicales sont multiples. Jazz, électro, metal.  L’espace, lui, est minimaliste. Ce sont deux rideaux de bandes de plastique comme ceux qui séparent les remises dans les magasins. Ces rideaux qu’il aura franchis avant de se faire battre à mort. Il offre à l’acteur de le traverser, de s’isoler, de se mettre à distance des spectateurs comme s’il retenait les pensées avant de les dévoiler.  

«Ce que j’appelle oubli» est une fiction librement inspirée d’un fait divers qui a eu lieu à Lyon en 2009. © PHOTO: Bohumil Kostohryz

La pièce, soutenue par la Ville de Luxembourg, trouvera place au 11, lieu dédié à la création théâtrale contemporaine.

La troisième production luxembourgeoise présente sera «The Great Chevalier» de M. Chevalier et Simone Mousset. Une rencontre dansée avec le jeune et flamboyant directeur artistique du Ballet National Folklorique du Luxembourg au Théâtre du Train Bleu.

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