Les pays de l’OTAN s’engagent à consacrer au moins 5 pour cent de leur PIB à la défense d’ici 2035.
L’organisation vise à quintupler ses systèmes de défense aérienne pour renforcer le bouclier européen.
Cet investissement comblera les lacunes actuelles en systèmes et stocks de munitions.
L’OTAN augmente massivement ses dépenses de défense
D’ici 2035, les États membres de l’OTAN prévoient d’allouer collectivement 5 pour cent de leur produit intérieur brut (PIB) à la défense et à la sécurité. Sur la base des chiffres actuels, cela représente un investissement de plus de 1 100 milliards d’euros. L’accent est mis sur la reconstitution d’une capacité longtemps négligée en Europe : la défense aérienne. C’est ce que rapporte Business Insider.
Selon le secrétaire général de l’OTAN, Mark Rutte, un quintuplement des capacités de défense aérienne est nécessaire. La guerre en Ukraine démontre cruellement, selon lui, la vulnérabilité de l’Europe face aux attaques aériennes.
Le bouclier oublié
Après la fin de la Guerre froide, les pays occidentaux ont drastiquement réduit leurs défenses aériennes terrestres. Pendant longtemps, la conviction prévalait que la supériorité aérienne pouvait être facilement obtenue avec des avions de combat, surtout contre des adversaires moins avancés comme en Irak ou en Afghanistan.
Cette approche s’est révélée erronée. Les attaques aériennes russes impitoyables en Ukraine montrent à quel point l’Occident est devenu vulnérable. Le champ de bataille moderne exige bien plus que des avions de chasse.
Pourquoi une approche multicouche est cruciale
L’utilisation russe de drones, de missiles de croisière et de missiles balistiques a mis à rude épreuve les défenses aériennes ukrainiennes et occidentales. Cela a renforcé la prise de conscience qu’une ligne de défense unique est insuffisante. Seul un système multicouche, combinant des intercepteurs coûteux et des alternatives moins chères, peut faire face à la diversité et à l’intensité des menaces actuelles.
Une reconstruction massive
L’OTAN reconnaît l’urgence. L’organisation veut quintupler ses défenses aériennes, tant en systèmes qu’en munitions. Cependant, ces plans nécessitent plus que de l’argent. Les capacités de production pour des systèmes avancés comme le Patriot ou le THAAD doivent être considérablement augmentées.
Les experts avertissent que cela prendra des années. Non seulement l’industrie doit redémarrer, mais la formation du personnel représente également un défi. Sans engagement structurel tout au long de la chaîne d’approvisionnement, les budgets ambitieux resteront lettre morte.
Un mélange intelligent de défenses coûteuses et abordables
Un système de défense aérienne efficace ne repose pas uniquement sur des intercepteurs ultra-coûteux. Des moyens simples et économiques jouent aussi un rôle contre des essaims de drones ou des missiles de petite taille. L’Ukraine utilise par exemple des systèmes guidés par IA avec mitrailleuses contre les drones. Les États-Unis testent quant à eux des missiles air-air lancés depuis des avions.
Au-delà de la défense aérienne
Les investissements de l’OTAN vont plus loin que les missiles et les drones. Des milliers de chars supplémentaires, des véhicules blindés et des millions d’obus d’artillerie figurent également sur la liste. L’objectif est clair : renforcer structurellement la position défensive collective de l’Alliance.
Mais les dépenses ne suffisent pas. Sans une industrie capable de produire ces moyens efficacement, les menaces persisteront.