Ce n’est pas un appel à la grève qui a été lancé par Sud Aérien et la CGT Roissy, lundi 7 juillet 2025, mais une demande de respect du « droit de conscience » des salariés qui « peuvent refuser de manipuler » des cargaisons « contraire aux principes du droit international ». Le type de cargaison en question : du matériel livré à Israël qui pourrait avoir une visée militaire.
« Notre métier ne consiste pas à acheminer la guerre »
Dans leur viseur : le vol AF966 d’Air France qui, d’après Flight radar, a décollé de l’aéroport de Roissy-Charles-de-Gaulle aux alentours de 10 heures ce mardi 8 juillet 2025 pour atterrir à Tel Aviv à 14h45. Selon les informations transmises par une syndicaliste de la CGT Roissy à actu Paris, le Boeing transportait dans sa soute du blindage. « Beaucoup de marchandises transitent dans des vols commerciaux, pas seulement dans du fret », a-t-elle précisé.
« Charger du matériel militaire à destination d’Israël, c’est contribuer à ses crimes », estime Sud Aérien. « Nous appelons tous les travailleurs et travailleuses, syndiqué.es ou non, à refuser de charger ce fret […]. Notre métier ne consiste pas à acheminer la guerre. » Même analyse du côté de la CGT qui demande à la compagnie aérienne « d’assumer ses responsabilités » et de faire « preuve de transparence totale sur la nature de ses cargaisons ».
Contacté par actu Paris, Air France affirme de son côté ne transporter « ni armes ni munitions sur ses vols à destination de Tel Aviv » et respecter « toute la réglementation en vigueur imposée par les autorités compétentes concernant le transport de marchandises. » Le vol AF966 fait partie des vols réguliers du programme de la compagnie aérienne.
L’ONU et la CPI dénoncent des crimes de guerre
La question de la livraison de matériel militaire à l’État hébreu est au cœur de l’actualité. En juin 2025, la Ligue des droits de l’Homme a déposé plainte contre la société française Eurolinks, pour complicité de crimes de guerre, de génocide et crimes contre l’humanité, révélaient franceinfo et Le Monde. Dans le même temps, le réseau militant Progressive International dévoilait une étude selon laquelle la France livrait de manière « régulière et continue » des armes à Israël, sans toutefois pouvoir déterminer si elles étaient utilisées par le pays, notamment à Gaza. Des accusations démenties par le gouvernement français.
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Depuis l’attaque terroriste qui a causé la mort de 1 188 Israéliens, le 7 octobre 2023, le ministère palestinien de la Santé fait état de 57 000 morts à Gaza. Régulièrement, les observateurs dénoncent les exactions commises par le gouvernement israélien.
Le 5 novembre 2024, les juges de la Cour pénale internationale (CPI) ont émis des mandats d’arrêts contre Benyamin Nétanyahou, et son ex-ministre de la défense, Yoav Gallant pour crime de guerre et crime contre l’humanité.
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