De staff à la scène –

La Valaiso-Veveysanne Moictani électrise le Montreux Jazz Festival

Moictani assise dans un fauteuil au Montreux Palace, lors du 59ème Montreux Jazz Festival, avant sa prestation sur la scène Super Bock.

Tania Praz a grandi à Nendaz et habite depuis plus de cinq ans à Vevey, où sa musique est née entre les quatre murs de sa chambre.

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En bref:Ancienne bénévole, Moictani passe des coulisses au devant de la scène.La musicienne valaisanne mélange pop-rock et influences espagnoles dans ses compositions personnelles.Son style énergique et théâtral captive le public sur la Super Bock Stage malgré la pluie battante.Tania Praz poursuivra son ascension au Paléo Festival le 22 juillet.

Son art est à l’image de sa personnalité. Sensible, mais aussi libre, décalé et avec une bonne dose de révolte. C’est ce qui décrit Tania Praz ou Moictani sur scène («Moi c’est Tani»), un pseudo Instagram qu’avec son sens de l’autodérision, elle a gardé comme nom de groupe.

«C’est clairement une scène que je m’attendais à faire un jour, en tout cas je l’espérais, mais… pas si vite», confie-t-elle quelques heures avant de livrer sa prestation dans le cadre de cette 59e édition du Montreux Jazz Festival. Pour la première fois, son nom fait partie de la programmation, celle qu’elle attendait chaque année avec impatience, alors qu’elle y était bénévole. Cette année, l’Hispano-Suisse est passée de l’autre côté et a joué sur la Super Bock Stage, une des scènes gratuites phare du festival.

Originaire de Nendaz, installée à Vevey, Moictani décrit sa musique comme de la «bedroom pop-rock from Nendaz et España in Vevey city». Pour autant, elle n’aime pas se cantonner à un style musical. «J’aime explorer toutes les possibilités. Je me plais à faire des trucs un peu too much, comme des cris sur scène. Moictani, c’est un peu une boule d’énergie.» Et ce n’est pas peu dire.

«La clown de la famille»

Malgré le ciel qui pleure ce lundi, le public se laisse happer par la voix puissante de Tania et s’extasie sur les sons de guitare saturés et les sub-bass grondantes du synthé (fréquences très graves).

À l’abri, ses proches sont là. Ses parents, Régis et Olga, ne rechignent jamais à descendre des hauteurs de Nendaz pour assister à un concert de leur fille. «Tout le travail qu’elle a fourni pour en être là! Aujourd’hui, c’est une belle reconnaissance», lance son père. À quelques minutes du concert, ils se laissent aller à des anecdotes sur «la clown de la famille», celle qui faisait son show aux repas et qui chantait à tue-tête dans la voiture. «Tania n’arrêtait pas», rigole sa mère avant d’accourir au-devant de la scène dès les premières notes.

Moictani, chanteuse veveysanne, se produit sur la scène Super Bock lors du Montreux Jazz Festival 2025.

Dans son titre «No me gusta» (Ça ne me plaît pas), Moictani énumère en espagnol tout ce qui l’énerve: «Je me réveille et ça sent le cramé / Je t’appelle et tu ne me réponds pas, no me gusta.»

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Bête de scène

21 h 30. Tania Praz et son groupe donnent le ton, reverb et delay à fond. Vêtue d’une robe déstructurée blanche par-dessus son pantalon et de sa guitare Fender rose, assortie à ses cheveux et à son rouge à lèvres, la chanteuse sort la bête de scène qui est en elle.

Avec une touche singulière… des cris ponctuent ses paroles et injectent une énergie viscérale aux titres de son dernier EP «Mi coche azul» (Ma voiture bleue). Et dans le public, les pieds tapent, claquent, glissent sur le sol détrempé. Le 22 juillet prochain, elle sera à Paléo.

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