Le président américain Donald Trump a déclaré jeudi que les États-Unis allaient fournir des armes à l’Ukraine par l’intermédiaire de l’OTAN, annonçant par ailleurs qu’il ferait une « déclaration majeure » sur la Russie lundi.

Ces derniers jours, Donald Trump a exprimé sa frustration envers le président russe Vladimir Poutine, déplorant l’absence de progrès vers la fin du conflit déclenché par l’invasion à grande échelle de l’Ukraine par la Russie en février 2022.

« Je pense que j’aurai une déclaration majeure à faire sur la Russie lundi », a-t-il confié à NBC News, sans donner davantage de précisions.

Trump a également évoqué auprès de NBC News ce qu’il qualifie de nouvel accord entre les États-Unis, leurs alliés de l’OTAN et l’Ukraine concernant la livraison d’armes américaines.

« Nous envoyons des armes à l’OTAN, et l’OTAN paie ces armes à 100 %. Ce que nous faisons, c’est que les armes partent vers l’OTAN, puis l’OTAN les remet à l’Ukraine, et l’OTAN paie pour ces armes », a expliqué Trump.

« Nous envoyons des armes à l’OTAN, et l’OTAN va rembourser la totalité du coût de ces armes », a-t-il ajouté.

Pour la première fois depuis son retour à la Maison Blanche, Trump va envoyer des armes à Kiev sous une prérogative présidentielle fréquemment utilisée par son prédécesseur, ont indiqué jeudi deux sources proches du dossier.

L’équipe de Trump identifiera des équipements issus des stocks américains à destination de l’Ukraine, au titre de la Presidential Drawdown Authority, qui permet au président de puiser dans les stocks d’armes pour aider des alliés en situation d’urgence, selon ces sources. L’une d’elles a précisé que la valeur de cette aide pourrait avoisiner les 300 millions de dollars.

Mardi, Trump avait annoncé que les États-Unis enverraient davantage d’armes à l’Ukraine pour aider le pays à se défendre face à l’intensification des offensives russes.

Le paquet d’aide pourrait inclure des missiles Patriot à vocation défensive, ainsi que des roquettes offensives de moyenne portée, mais aucune décision définitive n’a encore été prise quant à la composition exacte de l’envoi, ont précisé les sources. L’une d’elles a indiqué que la décision serait prise lors d’une réunion jeudi.

Jusqu’à présent, l’administration Trump n’a envoyé que des armes autorisées par l’ancien président Joe Biden, fervent soutien de Kiev. Le Pentagone et la Maison Blanche n’ont pas immédiatement répondu aux sollicitations pour commenter ces informations.

Trump avait promis de mettre fin rapidement à la guerre, mais plusieurs mois après le début de son mandat, peu de progrès ont été réalisés. Le président républicain a parfois critiqué les dépenses américaines consacrées à la défense de l’Ukraine, s’est exprimé favorablement à l’égard de la Russie et a publiquement affiché ses désaccords avec le dirigeant ukrainien. Il lui est toutefois aussi arrivé d’afficher son soutien à Kiev et de faire part de sa déception à l’égard de la direction russe.

12 MILLIARDS DE DOLLARS PROMIS À L’UKRAINE

La Russie a lancé de lourdes frappes aériennes sur l’Ukraine jeudi, à la veille d’une conférence à Rome au cours de laquelle Kiev a obtenu des promesses d’aide de plusieurs milliards de dollars, alors que des pourparlers américano-russes se tenaient parallèlement, Washington exprimant sa frustration face à Moscou concernant la guerre.

Deux personnes ont été tuées et 26 blessées, selon les chiffres des services nationaux d’urgence, et des dégâts ont été constatés dans presque tous les quartiers de Kiev, ainsi que dans d’autres régions du pays, à la suite d’attaques aux missiles et aux drones.

S’adressant à la conférence de Rome sur la reconstruction de l’Ukraine, plus de trois ans après le début de la guerre, le président Zelensky a appelé les alliés à utiliser « plus activement » les actifs russes pour la reconstruction, et a réclamé des armes, une production de défense conjointe et des investissements.

Les participants se sont engagés à verser plus de 10 milliards d’euros (12 milliards de dollars) pour aider à la reconstruction de l’Ukraine, a déclaré la Première ministre italienne Giorgia Meloni. La Commission européenne, organe exécutif de l’UE, a annoncé une aide de 2,3 milliards d’euros (2,7 milliards de dollars).

Lors de discussions avec le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov en Malaisie, le secrétaire d’État américain Marco Rubio a réaffirmé que Moscou devait faire preuve de plus de souplesse.

« Nous avons besoin d’une feuille de route claire pour sortir de ce conflit », a déclaré Rubio, ajoutant que l’administration Trump avait engagé des discussions avec le Sénat américain sur la forme que pourraient prendre de nouvelles sanctions contre la Russie.

« Ce fut une conversation franche et importante », a déclaré Rubio après 50 minutes d’échanges à Kuala Lumpur. Le ministère russe des Affaires étrangères a évoqué de son côté « un échange de vues substantiel et franc ».

« UNE TERREUR NOCTURNE »

Zelensky a indiqué que l’assaut russe de jeudi avait mobilisé environ 400 drones et 18 missiles, visant principalement la capitale.

Des explosions et des tirs de défense antiaérienne ont secoué la ville. Des vitres ont volé en éclats, des façades ont été endommagées et des voitures réduites à l’état de carcasses calcinées. Au centre-ville, un appartement d’un immeuble de huit étages a été ravagé par les flammes.

« C’est de la terreur, car cela se produit chaque nuit, quand les gens dorment », a témoigné Karyna Volf, une habitante de Kiev de 25 ans, qui a fui son appartement quelques instants avant qu’il ne soit criblé d’éclats de verre.

Les autorités ont indiqué que les défenses aériennes avaient intercepté la quasi-totalité des drones, sauf quelques dizaines, au lendemain d’un record de 728 drones lancés par la Russie contre l’Ukraine.