Le Conseil fédéral veut étudier les possibilités de rejoindre le vaste programme de réarmement de l’UE sans forcément toucher à la neutralité.
L’Union européenne prévoit la mobilisation de 800 milliards dans le réarmement, dont 150 milliards fournis par Bruxelles aux Etats membres sous forme de prêts. Le Conseil fédéral se dit de son côté intéressé par un possible partenariat.
La secrétaire d’Etat adjointe à la politique de sécurité Pälvi Pulli le confirme: “Si on conclut un partenariat, on a en principe accès à ce programme de réarmement, on peut alors demander ces crédits pour des achats communs”, explique l’ambassadrice dans le 19h30.
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Des parlementaires divisés
La nouvelle a fait bondir dans les rangs de l’UDC, parti qui milite en faveur d’une neutralité stricte. “Je mets en garde contre un tel accord”, déclare le conseiller national Mauro Tuena. “Il y a une dépendance avec l’UE. Il serait maintenant bien plus important d’explorer les marchés et de voir si nous pouvons obtenir du matériel par nous-mêmes”, argumente le Zurichois.
A gauche, en revanche, on voit d’un bon œil une coopération accrue avec nos voisins. “Je pense que nous n’obtiendrons davantage de sécurité que si nous travaillons vraiment avec l’Europe, si nous coopérons et surtout si nous faisons des achats d’armement en commun, ce qui limiterait les coûts”, fait valoir Priska Seiler-Graf, conseillère nationale socialiste zurichoise.
L’industrie de l’armement suisse pourrait bénéficier d’un partenariat qui amènerait des commandes. En outre, l’Union européenne serait prête à collaborer même avec des pays non-membres. Des accords ont ainsi déjà été passés ou sont en passe de l’être avec le Royaume-Uni et le Canada.
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Information originale: SRF
Sujet TV: Thierry Clémence
Adaptation en texte: Antoine Michel