Que ce soit une question de contrat ou de choix personnel, il est quasiment acté que chaque année les pilotes doublant le WEC et la Formule E doivent choisir l’un ou l’autre événement à un moment de l’année. Si le clash se produisait traditionnellement entre la manche de Berlin et les 6 Heures de Spa début mai, c’est une nouvelle fois la course allemande qui tombait en même temps que le championnat du monde d’Endurance, mais cette fois face aux 6 Heures de São Paulo.
En 2024, Norman Nato avait donné la priorité à son engagement en Formule E. Déjà pilote en Hypercar pour l’écurie Jota, mais au volant d’une Porsche 963 cette fois, Le Français avait par conséquent raté les 6 Heures de Spa… remportées par son équipage, composé uniquement de Callum Ilott et Will Stevens pour l’occasion. À l’aube d’un nouveau défi avec Cadillac cette saison, celui qui porte les couleurs de Nissan dans le championnat électrique était clair, la priorité serait donnée au WEC.
« C’était décidé depuis un moment, dans le sens où j’ai signé avec Cadillac à la mi-2023, et qu’à ce moment-là, je n’avais rien signé en Formule E, nous expliquait-il plus tôt dans le week-end. Le fait que je ne sois pas en lutte pour le championnat et que j’aie d’abord signé avec Cadillac a donné la priorité au WEC. C’est du long terme. C’est aussi pour cela que je donne la priorité au WEC aujourd’hui. Mais c’est super d’avoir l’opportunité d’être dans les deux catégories, et j’essaie de montrer ma reconnaissance en donnant le maximum dans la voiture », ajoutait-il alors, sans savoir qu’il aurait le privilège de franchir la ligne d’arrivée en vainqueur.
Savourer la victoire
Car c’est effectivement Nato qui a pu terminer le travail et offrir à Cadillac une première victoire en Championnat du monde d’Endurance. Un privilège qu’il a savouré comme il se doit, et qu’il ne prend pas pour acquis. La V-Series.R est seulement la deuxième voiture différente à s’imposer cette saison, après une razzia Ferrari sur les quatre premières manches de l’année, y compris aux 24 Heures du Mans. Rien ne garantit donc que le Cheval Cabré ne retrouvera pas les sommets de la hiérarchie dès la prochaine manche, à Austin…
« Ce n’est jamais facile, déclarait le Cannois après l’épreuve. Mais honnêtement, le package que l’on avait était très solide. Je me suis senti très à l’aise dans la voiture. La communication était bonne. Depuis le début de la saison, on apprend, on fait des erreurs, on progresse. Aujourd’hui, malgré le Drive-through (pour pression de pneus trop basses en début de course. Ndlr), on n’a rien lâché. L’an dernier, j’étais à Berlin et j’avais raté la victoire. Aujourd’hui, je suis ici, on gagne. Merci à tous les gens impliqués. Ce sont des années de travail pour Alex (Lynn. Ndlr), pour moi, pour tout le monde dans ce programme. On va continuer à pousser. Il faut savourer cette victoire, car on ne sait jamais ce que réserve la prochaine course. »
Propos recueillis par Valentin Glo, à Interlagos (Brésil)
À LIRE AUSSI > Victorieuse au Brésil, la Cadillac deviendra-t-elle la nouvelle référence ?