Publié18. juillet 2025, 19:27
Rapport européen: Le taux d’incarcération a baissé de 14,5% au Luxembourg
Au 1er janvier dernier, 636 personnes étaient détenues au Luxembourg. Un taux d’incarcération en baisse de 14,5%, indique le Conseil de l’Europe dans un rapport.

Nouvelle Prison Uerschterhaff, à Sanem.
Editpress/Tania Feller
La Slovénie, Chypre et la France présentent en Europe la plus forte surpopulation carcérale, qui reste un «défi majeur» pour un tiers des pays du continent, indique vendredi le Conseil de l’Europe dans son rapport annuel 2024 sur les statistiques pénales. Globalement, en Europe, le nombre de personnes détenues pour 100 places disponibles a augmenté, passant de 93,5 début 2023 à 94,9 au 31 janvier 2024, date à laquelle sont arrêtés les chiffres de ce rapport. Des différences significatives persistent: dans les pays de plus de 500 000 habitants, quinze administrations pénitentiaires comptent plus de détenus que de places disponibles, relève le Conseil de l’Europe, vigie des droits de l’homme sur le continent.
Sur les 51 administrations pénitentiaires des États membres du Conseil de l’Europe, qui pour la première fois ont tous fourni leurs données, la Slovénie (134 détenus pour 100 places disponibles), Chypre (132) et la France (124) occupent le podium de la surpopulation carcérale. Il y avait 1 021 431 personnes détenues dans les 51 administrations pénitentiaires au 31 janvier 2024, soit un taux médian de 105 détenus pour 100 000 habitants sur le continent. La Slovénie (+25,4%), la Suède (+15,5%) et Malte (+11,1%) ont vu leurs populations carcérales augmenter le plus en un an.
Réduction de la durée des peines
À l’inverse, les taux d’incarcération ont baissé significativement en Bulgarie (-14,5%), au Luxembourg (-14,5%) où 636 personnes étaient en prison au 1er janvier 2025, et en Turquie (-12,9%). Cependant, ce dernier pays est celui où le taux d’incarcération est le plus élevé, avec 356 détenus pour 100 000 habitants. «La surpopulation compromet sérieusement les conditions de vie de la population carcérale et les efforts de réinsertion des administrations pénitentiaires», note le professeur Marcelo Aebi, chef de l’équipe de recherche de l’université de Lausanne, qui a compilé ces données pour le Conseil de l’Europe.
«Outre la promotion de sanctions alternatives à l’emprisonnement, la réduction de la durée des peines, en particulier pour les délinquants non violents et à faible risque, peut être un outil puissant pour réduire les taux d’incarcération», note encore M. Aebi.
Détérioration en France
Les infractions les plus courantes menant à un emprisonnement sont celles liées au trafic de drogue (16,7%) et les vols (12,3%). Les ressortissants étrangers représentent 16% des personnes détenues en Europe. La proportion de femmes dans les prisons européennes est de 4,9%, un chiffre «remarquablement constant dans tous les pays», selon le Conseil de l’Europe. Depuis ces chiffres datant de début 2024, la situation n’a cessé de se détériorer en France, qui comptait le 1er mai 83 681 détenus pour 62 570 places, soit une densité carcérale de 133,7%, selon le ministère de la Justice.
«La surpopulation pénale conduit les établissements pénitentiaires à un point de rupture», a récemment averti le congrès du Syndicat national des directeurs pénitentiaires-CDFT (SNDP-CFDT) dans un communiqué.
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(afp/nc)