Et si vous partiez en train de nuit pour vos vacances ? Plus respectueux de l’environnement, ce mode de transport est de plus en plus plébiscité. Selon une étude de Réseau Action Climat, plus d’1 million de voyageurs ont pris un train de nuit en France en 2024, un record. L’ONG appelle les pouvoirs publics à investir pour être à la hauteur de cette demande et ne pas la freiner. En Europe, l’Autriche fait figure de modèle : la compagnie ferroviaire ÖBB investit depuis près de dix ans dans le train de nuit et opère aujourd’hui 20 lignes à elle seule. Des trains modernes de plus en plus empruntés, notamment par les jeunes.
De notre correspondante à Vienne,
Le train de nuit Vienne-Rome est rempli ce jeudi soir, avec de nombreux jeunes à bord qui, à l’instar d’Alexis, jeune Français installé à Vienne, ont choisi ce mode de transport par conviction écologique. « Malgré des retards et un prix souvent plus élevé que l’avion, les avantages dépassent les inconvénients », expliquent Erik et Tina, jeunes Suédois en vacances, installés sur leurs lits couchette. « C’est une façon de voyager respectueuse de l’environnement et aussi très agréable, car on voit où on va, on voit le paysage changer tout au long du trajet. En fait, le voyage fait partie intégrante des vacances », poursuit Erik. « Le train de nuit, c’est un long trajet durant lequel on est assez proches les uns des autres pendant un certain temps, donc cela semble aussi plus naturel de parler aux gens, d’apprendre à les connaître un peu », raconte Tina.
Et justement, dans le compartiment places assises, Gaïa et Clélia, deux jeunes Italiennes, font connaissance en discutant des raisons pour lesquelles elles préfèrent le train de nuit. « J’ai l’impression que de nos jours, la culture est plutôt axée sur la rapidité et s’envoler n’importe où. Mais moi, j’aime bien la lenteur dans la vie. Nous sous-estimons, je crois, l’effet que le vol a sur notre corps et notre esprit, car en réalité, nous avons besoin de temps pour nous adapter », estime Gaïa. « Je partage ce que dit Gaïa. Et je crois qu’ici, je me sens plus solidaire des gens. D’une certaine manière, ça paraît naturel de partager cet espace en mouvement », abonde Clélia.
Pour Bernhard Rieder, de la compagnie ferroviaire autrichienne ÖBB, si on veut donner au train de nuit une vraie chance, il faut investir. « C’est bien qu’il y ait cette passion, mais pour être vraiment compétitif à l’avenir, il faut investir dans du nouveau matériel roulant. Chez ÖBB, nous avons investi 700 millions d’euros. Et je pense qu’au niveau européen, il est important, dans un avenir proche, de mettre le train et l’avion sur un même pied d’égalité, notamment en ce qui concerne les taxes. L’Union européenne peut donner des impulsions dans ce domaine. » L’an passé fut une année record pour les trains de nuit en Autriche, avec plus d’1,5 million de passagers.
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