Publié24. juillet 2025, 22:25
Suisse: Le 145 menacé de disparaître: les conséquences seraient «graves»
Plus de 100’000 personnes ont signé une pétition demandant à la Confédération de garantir le financement du 145, le numéro d’urgence en cas d’empoisonnement.

Les férus de champignons connaissent le numéro du centre antipoison par cœur.
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Le message est clair: le centre antipoison suisse, connu sous le numéro d’appel 145, ne doit pas disparaître. Depuis début juillet, plus de 100’000 personnes ont signé une pétition adressée à la conseillère fédérale Elisabeth Baume-Schneider pour réclamer un financement fédéral durable. L’organisation à but non lucratif Tox Info Suisse réclame d’urgence 1,1 million de francs d’ici fin août 2025 pour éviter la faillite. «Ces 100’000 signatures sont un signal fort de la population, qui ne peut être ignoré», déclare Josef Widler, président de Tox Info Suisse. Il a invité la cheffe du Département fédéral de l’intérieur à un «entretien de sauvetage» pour discuter de solutions concrètes.
40% des cas concernent des enfants en bas âge
Le centre, qui traite chaque année plus de 40’000 demandes, joue un rôle crucial dans la prévention et la gestion des intoxications. Selon l’organisation, 40% des appels concernent des enfants de moins de 5 ans. Une éventuelle fermeture, même temporaire, aurait «des conséquences graves»: les parents inquiets ne sauraient plus vers qui se tourner, et les professionnels de santé perdraient un interlocuteur essentiel. Actuellement, la Confédération ne couvre qu’environ 10% du budget de Tox Info Suisse, alors même que l’organisme assume un mandat fédéral inscrit dans la loi, notamment dans les domaines de la prévention, du conseil et de la documentation en matière d’intoxication.
Sans cette aide fédérale, le centre pourrait cesser ses activités, ce qui entraînerait un recours accru aux services d’urgence hospitaliers déjà saturés. Le coût pour le système de santé serait alors démultiplié, avertit l’organisation. Sur les réseaux sociaux, médecins, pédiatres et soignants relaient massivement la pétition.