Il y a des moments où l’histoire bascule en quelques jours. En 2008, le Grand-Duché de Luxembourg traverse une crise politique inédite : le Grand-Duc refuse de signer une loi. Une crise éclair qui pousse le pays à modifier sa Constitution. Retour sur cet épisode marquant dans “Saga au Grand-Duché”.

Un Grand-Duc peut-il dire non à une loi ? C’est la question qui a secoué le Luxembourg en décembre 2008, lorsqu’Henri, fervent catholique, refuse de signer la loi autorisant l’euthanasie. À l’époque, l’article 34 de la Constitution lui donne le pouvoir de sanctionner les lois — c’est-à-dire de les approuver pour qu’elles entrent en vigueur.

Coup de tonnerre politique : le Grand-Duc fait savoir à la Chambre des députés qu’il ne signera pas. Un refus sans précédent qui plonge le pays dans une crise constitutionnelle. Rapidement, le Premier ministre de l’époque, Jean-Claude Juncker, entre en discussion avec le souverain. L’objectif : préserver à la fois le fonctionnement de l’État et la liberté de conscience du chef de l’État.

La solution ? Modifier la Constitution. Et vite. En dix jours, le texte est adapté : désormais, le Grand-Duc ne « sanctionne » plus les lois, il se contente de les promulguer. Un changement symbolique mais fondamental, adopté par 56 voix contre une seule abstention.

Quant à la loi sur l’euthanasie, elle est votée une semaine plus tard, le 18 décembre 2008.

🎙️ Comment une monarchie parlementaire gère-t-elle un tel choc ? Quelle a été la réaction des Luxembourgeois ? Pourquoi cet épisode reste-t-il encore aujourd’hui une référence ? Réponses dans “Saga au Grand-Duché”.