Reconnaissance de l’État palestinien : ce que dit Macron “ne changera rien”, balaie Trump

Emmanuel Macron a annoncé jeudi que la France allait reconnaître l’État palestinien en septembre prochain. Dans le monde et en incluant la France, au moins 142 pays ont déjà franchi le pas selon l’AFP. Cette reconnaissance est portée par les pays du Sud tandis que les puissances occidentales, notamment au sein de l’Union européenne et du G7, sont divisées.

“Le jeune Mohammed Khaled Hassan Mabrouk (14 ans) est mort en martyr, succombant à ses graves blessures après avoir été touché par des tirs de l’occupation (Israël, NDLR) dans le camp d’al-Aïn, dans la région de Naplouse, avant-hier mercredi”, a indiqué le ministère de la Santé de l’Autorité palestinienne, dans un communiqué.

Des médias palestiniens affirment que l’armée israélienne a effectué un raid dans ce camp pour y arrêter un homme recherché. Tsahal n’a, elle, pas réagi.

La Défense civile à Gaza a fait état de 28 morts vendredi dans de nouvelles opérations militaires israéliennes dans le territoire palestinien dévasté et assiégé, l’armée israélienne indiquant que 5 de ces personnes ont été tuées dans une frappe survenue jeudi. Interrogée par l’AFP sur cette frappe, l’armée israélienne a répondu qu’elle avait mené une opération jeudi dans la nuit dans cette zone où elle visait “un terroriste important de l’organisation terroriste Jihad islamique” un groupe allié du Hamas.

L’armée israélienne a annoncé vendredi avoir intercepté un missile tiré depuis le Yémen en direction d’Israël, où les sirènes d’alerte ont retenti dans plusieurs régions. “Un missile lancé depuis le Yémen a été intercepté par l’armée de l’air israélienne”, a indiqué un communiqué militaire. 

Mardi déjà, l’armée israélienne a annoncé avoir intercepté un missile tiré par les rebelles houthis du du Yémen vers Israël. 

La droite et l’extrême droite assurent que les quatre conditions pour reconnaitre l’État de Palestine ne sont pas remplies. Au printemps, Emmanuel Macron avait exigé la libération des otages, la démilitarisation du Hamas ou encore des réformes palestiniennes.

Le Qatar et l’Égypte déclarent vendredi “poursuivre leurs efforts intenses dans le dossier de la médiation à Gaza”, faisant état de “négociations complexes”.

Quelques heures plus tôt, Washington a acté l’échec des pourparlers indirects entre Israël et le Hamas palestinien.

“La catastrophe humanitaire à laquelle nous assistons à Gaza doit cesser immédiatement”, exhortent la France, le Royaume-Uni et l’Allemagne, dans un communiqué commun. “Nous appelons le gouvernement israélien à lever immédiatement les restrictions sur l’acheminement de l’aide et à permettre de toute urgence à l’ONU et aux ONG humanitaires de mener à bien leur travail afin de lutter contre la famine”, martèlent les trois pays, rappelant à Israël qu’il “doit respecter ses obligations en vertu du droit international humanitaire”

Invité de LCI, l’ambassadeur d’Israël en France réagit à la future reconnaissance, par Paris, d’un État palestinien, comme l’a annoncé jeudi Emmanuel Macron. “C’est une erreur historique, tout simplement une erreur colossale”, martèle Joshua Zarka. Le diplomate évoque même une “déclaration (qui) dit au Hamas : ‘Vous avez raison'”.

“Nous condamnons évidemment ce qui se passe en ce moment” dans la bande de Gaza, martèle la présidente mexicaine, Claudia Sheinbaum.

Emmanuel Macron a annoncé que la France allait reconnaître l’État de Palestine en septembre prochain. Une décision qui ouvre la voie, selon Paris, à une “solution à deux États”. De quoi s’agit-il ?

“La crise alimentaire à Gaza a atteint des niveaux de désespoir sans précédent. Près d’une personne sur trois ne mange pas depuis plusieurs jours. La malnutrition est en forte augmentation, avec 90.000 femmes et enfants ayant besoin d’un traitement urgent”, indique le Programme alimentaire mondiale (PAM), l’agence de l’ONU s’occupant de l’aide alimentaire.

“Je ne peux pas expliquer le niveau d’indifférence et d’inaction que nous constatons chez trop de personnes dans la communauté internationale. Le manque de compassion. Le manque de vérité. Le manque d’humanité”, déclare le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres, à l’assemblée d’Amnesty International.

Au lendemain des annonces d’Emmanuel Macron sur un futur État palestinien, Donald Trump minimise les déclarations du chef d’État français. “Ce qu’il dit importe peu. C’est quelqu’un de très bien, je l’apprécie, mais cette déclaration n’a pas beaucoup de poids. Cela ne changera rien”, affirme le chef d’État. 

“Le Hamas ne voulait pas vraiment conclure un accord. Je pense qu’ils veulent mourir. Et c’est très, très grave”, affirme Donald Trump à des journalistes, peu avant son départ pour l’Écosse.

De son côté, le mouvement islamiste, on renvoie la balle sur Washington. “Les déclarations négatives de l’émissaire américain Witkoff vont complètement à l’encontre du contexte dans lequel s’est déroulé le dernier cycle de négociations – et il le sait parfaitement. Elles s’inscrivent dans une logique de soutien à la position israélienne”, déclare Bassem Naïm, important membre du bureau politique du Hamas, lors d’un entretien avec l’AFP.

“On ne peut plus accepter massacres et famine” dans la bande de Gaza, martèle vendredi à Rome le ministre italien des Affaires étrangère, Antonio Tajani. “La reconnaissance d’un nouvel État palestinien doit avoir lieu en même temps que leur reconnaissance de l’État d’Israël”, estime-t-il, en revanche. 

“L’envoyé spécial au Moyen-Orient, Steve Witkoff, a vu juste. Le Hamas est l’obstacle à un accord de libération des otages. Avec nos alliés américains, nous étudions actuellement d’autres options pour ramener nos otages à la maison, mettre fin au régime de terreur du Hamas et garantir une paix durable pour Israël et notre région”, affirme Benyamin Netanyahou.

Un responsable israélien affirme à l’AFP que les largages d’aide humanitaire vont reprendre rapidement dans la bande de Gaza. “Les largages d’aide humanitaire sur la bande de Gaza reprendront dans les prochains jours, sous la coordination des Emirats arabes unis et de la Jordanie”, déclare à l’AFP ce responsable sous couvert d’anonymat.

Les Républicains ont exprimé leur mécontentement après l’annonce d’Emmanuel Macron concernant la reconnaissance, à venir, de la Palestine par la France. Selon eux, une “reconnaissance d’un État de Palestine donnerait une victoire au Hamas, organisation terroriste alors même que les otages ne sont pas libérés”. “Si la sécurité d’Israël n’est pas négociable, la reconnaissance d’un État palestinien ne peut se faire à n’importe quel prix”, martèle le parti, dans un communiqué. 

Jeudi, le Consul général de France à Jérusalem a apporté la lettre du président français à celui de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas. Une décision historique immédiatement condamné par Israël qui y voit un encouragement à la terreur. Concrètement, qu’est-ce que cela va changer ?

Tsahal indique à la chaîne britannique Skynews (nouvelle fenêtre)qu’elle autorisera dès ce vendredi “les pays étrangers à acheminer de l’aide humanitaire par parachute à Gaza”. À l’arrêt depuis novembre, l’ONG Word Central Kitchen doit aussi pouvoir reprendre ses activités ce jour.

L’annonce française a suscité une levée de boucliers dans l’ensemble de la classe politique israélienne, explique David Benaym, correspondant TF1/LCI en Israël.

Mahmoud Abbas, le président de l’autorité palestinienne, salue “une victoire pour la cause palestinienne” après la décision d’Emmanuel Macron de reconnaître l’État de Palestine devant l’ONU en septembre. “Cela reflète l’engagement de la France à soutenir le peuple palestinien et ses droits légitimes à sa terre et sa patrie”, ajoute-t-il dans un communique.

Berlin dit “ne pas envisager de reconnaître un Etat palestinien à court terme”. L’Allemagne “continue de considérer la reconnaissance d’un État palestinien comme l’une des dernières étapes vers la solution à deux États”, précise dans un communiqué le gouvernement allemand, rappelant que la sécurité d’Israël “revêt une importance primordiale” pour elle.

“Le Hamas a toujours refusé la solution à deux États. En reconnaissant la Palestine, la France donne tort à ce mouvement terroriste. Elle donne raison au camp de la paix contre celui de la guerre”, déclare le ministre français des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot sur X ce vendredi.

Un quart des enfants âgés de six mois à cinq ans et des femmes enceintes et allaitantes examinés la semaine dernière dans les installations de Médecins sans frontières à Gaza souffrent de malnutrition, a dénoncé l’ONG vendredi. “L’utilisation délibérée de la faim comme arme de guerre par les autorités israéliennes à Gaza a atteint des niveaux sans précédent, les patients et les professionnels de santé souffrant eux-mêmes de la faim”, alerte MSF dans un communiqué.

Le vice-président des LR François-Xavier Bellamy a qualifié vendredi d'”inutile” voire de “contre-productive” la décision d’Emmanuel Macron de reconnaître l’Etat de Palestine en septembre à l’ONU.

Cette initiative “contribuera à mettre en danger (…) les civils israéliens mais aussi les civils palestiniens qui sont victimes de la barbarie du Hamas”, a-t-il déclaré sur RTL.

“Reconnaître aujourd’hui un État palestinien, c’est reconnaître un État Hamas et donc un État terroriste. Il n’y a, dans ce geste, aucune fidélité à l’histoire de la France, bien au contraire, et encore moins un gage de paix pour Israël”, écrit la députée RN Marine Le Pen sur X.

Invité de “Bonjour ! La Matinale TF1”, Laurent Saint-Martin a rappelé que la décision de la France de reconnaître la Palestine était nécessaire “parce qu’il nous faut avancer dans un processus de paix durable avec la solution que la France défend depuis longtemps”. “La solution à deux États est la seule solution”, a insisté le ministre chargé du Commerce extérieur et des Français de l’étranger. “Il nous faut embarquer un mouvement plus large”, a-t-il ajouté, soulignant qu’il ne fallait pas que ce soit une décision “franco-française”.

Le correspondant de TF1 et LCI en Israël revient sur les différentes réactions sur place à la décision de la France de reconnaître l’État de Palestine.

Les Etats-Unis ont “fermement” rejeté jeudi le projet du président français Emmanuel Macron de reconnaître un Etat palestinien, parlant d’une décision “imprudente” qui fait reculer la paix. “Cette décision imprudente ne sert que la propagande du Hamas et fait reculer le processus de paix. C’est un camouflet pour les victimes du 7 octobre”, a déclaré le secrétaire d’Etat américain Marco Rubio sur le réseau X.

La France va reconnaître l’État de Palestine en septembre à l’ONU, a annoncé jeudi le président Emmanuel Macron, espérant créer une dynamique collective en ce sens, une décision aussitôt décriée par Israël comme une “récompense de la terreur” et “fermement” rejetée par les Etats-Unis.

La France va reconnaitre l’État de Palestine : la réaction sur LCI de l’ambassadrice de Palestine en France

Emmanuel Macron a annoncé jeudi soir que la France reconnaîtrait l’État de Palestine lors de l’Assemblée générale des Nations Unies en septembre à New York. Rapidement, les réactions ont afflué en France.

Bienvenue dans ce direct consacré à la situation au Proche-Orient.