La Belgique est en contact avec la Jordanie pour d’éventuels largages d’aide humanitaire sur Gaza, tout en privilégiant l’accès terrestre. Cette initiative, si elle se confirme, s’inscrit dans un contexte de blocages persistants et de précédents largages belges en mars 2024.


La Belgique est en contact avec les autorités jordaniennes pour mettre en œuvre la possibilité d’un largage de l’aide humanitaire sur la bande de Gaza, a indiqué vendredi le ministre des Affaires étrangères, Maxime Prévot, sur X. Un responsable israélien a affirmé à l’AFP vendredi, sous couvert de l’anonymat, que les largages d’aide humanitaire allaient reprendre rapidement dans la bande de Gaza sous la coordination des Émirats arabes unis et de la Jordanie. La Belgique se montre prudente à cet égard, attendant confirmation de l’information. Elle estime que la voie normale et privilégiée d’acheminement de l’aide humanitaire demeure l’accès terrestre à ce territoire.

« Malgré nos demandes formelles à Israël pour un accès humanitaire sans entrave à Gaza, avant tout terrestre mais aussi aérien et maritime, les blocages persistent. Il semblerait que la Jordanie ait été autorisée à reprendre les largages humanitaires. Nous sommes en contact avec les autorités jordaniennes pour concrétiser notre proposition, si cette ouverture par Israël se confirmait. Mais nous ne pouvons désormais cacher notre scepticisme sur cette option aérienne au vu des risques sécuritaires (risque de provoquer des émeutes ou que les colis largués s’écrasent sur des enfants…) depuis qu’Israël a forcé le déplacement des populations vers des zones limitées. La voie aérienne ne saurait donc être un paravent à l’urgence de favoriser l’accès terrestre qui reste la priorité absolue pour que l’aide belge parvienne à Gaza », a souligné M. Prévot.



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En mars 2024, des Airbus A400M de la Force aérienne avaient déjà participé à des opérations de largage de l’aide humanitaire. Plus de 80 tonnes de nourriture et de matériel humanitaire avaient été parachutés par les appareils belges. Le 20 mai dernier, le gouvernement fédéral a rouvert cette piste dans le cadre d’une position plus large sur le conflit, fruit d’un compromis politique. Il avait notamment chargé les départements compétents d’explorer « les différentes possibilités d’aides humanitaires supplémentaires, en ce compris la possibilité d’une opération d’évacuation de Gaza d’enfants malades ou blessés (…) et celle d’une nouvelle opération de largage aérien d’aide humanitaire à Gaza ».