C’est déjà aux Pennes-Mirabeau qu’était parti un important sinistre le 8 juillet, après qu’une voiture avait pris feu sur l’A55, plus à l’est. Le feu avait alors parcouru 750 hectares de broussailles et de pinèdes et atteint Marseille, ravageant une soixantaine de bâtiments au total dans le quartier de L’Estaque.
Face à ce nouveau sinistre qui a parcouru 11 hectares lundi, 400 pompiers ont été mobilisés, aidés de 100 engins au sol et d’importants moyens aériens, avec quatre Canadair, deux avions Dash et deux hélicoptères bombardiers d’eau, selon la préfecture.
L’objectif était d’éviter la propagation du feu “vers le massif de l’étoile”, qui borde la ville de Marseille au nord, et de “protéger des habitations éventuelles”, avaient expliqué les pompiers.
Lundi en fin de soirée, les soldats du feu continuaient de “parfaire l’extinction des foyers résiduels à proximité” de l’entreprise touchée.
Dans les premiers kilomètres à proximité du feu, l’organisme de mesure de la qualité de l’air AtmoSud a relevé des “niveaux élevés de particules fines et ultrafines” et des “concentrations élevés de multiples polluants gazeux”.
“On est sur les nerfs”
Au-delà des importantes perturbations au trafic routier, l’aéroport Marseille-Provence à Marignane a également été impacté avec notamment l’interruption des atterrissages pendant un peu plus d’une heure, mais “le trafic a repris depuis”, a indiqué la préfecture.
Contacté par l’AFP, le personnel de la maison d’accueil spécialisée pour adultes en situation de handicap des Tourelles, située dans un grand domaine arboré, à Septèmes-les-Vallons, avait confirmé à l’AFP que les pompiers étaient sur place et que les consignes étaient de rester confinés.
Entre le personnel et les résidents, une cinquantaine de personnes étaient sur les lieux lundi en fin d’après-midi.
De l’autre côté de l’échangeur entre les deux autoroutes, au nord, l’hôtel Lemon lui aussi était aux premières loges face au sinistre: “On voit de gros panaches de fumées depuis les fenêtres, et pour l’instant on est tout seuls donc on est sur les nerfs”, avait témoigné auprès de l’AFP au téléphone Bahija Kermoun, 51 ans, responsable de l’établissement.
“Par moment, selon l’orientation du vent, on a l’impression qu’il n’y a plus de soleil tellement il fait sombre. On n’a encore reçu aucune consigne d’évacuation, donc on est dans l’attente, mais nous avons heureusement peu de clients en journée”, poursuivait-elle.
La préfecture des Bouches-du-Rhône avait donné des consignes de sécurité aux habitants des deux communes sur leurs téléphones portables, via un message FR-Alert, avant d’annoncer la fin de l’alerte à 21H30.
En vigilance rouge aux feux de forêts pour la troisième journée consécutive, le département des Bouches-du-Rhône était frappé par un important mistral lundi, avec des rafales atteignant parfois les 90 km/h.
Aux alentours de Marseille, deux autre feux ont mobilisé des centaines de pompiers lundi, à Martigues et Port-de-Bouc. Mais tous les deux étaient “fixés” lundi en fin d’après-midi et des opérations de noyage étaient en cours durant la soirée.
Dix jours après l’incendie parti des Pennes-Mirabeau le 8 juillet, un autre sinistre avait dévoré près de 250 hectares de pinède à Martigues, au nord-ouest de Marseille.