Japon: 15%
Selon l’accord «énorme» annoncé mardi 22 juillet par le président américain Donald Trump, les produits japonais importés aux Etats-Unis seront surtaxés à 15%, bien en deçà de la surtaxe «réciproque» de 25% dont l’archipel était menacé.
Tokyo a obtenu des droits de douane totaux de 15% pour son crucial secteur automobile, qui représentait l’an dernier presque 30% des exportations du Japon vers les Etats-Unis et qui est actuellement soumis à une surtaxe de 25%.
Les surtaxes de 50% sur les exportations japonaises d’acier et d’aluminium continuent par ailleurs de s’appliquer.
L’accord a comme contrepartie des investissements japonais à hauteur de «550 milliards de dollars» sur le sol américain, et «90% des bénéfices générés resteront aux Etats-Unis», selon un mémo diffusé par la Maison-Blanche.
Le Japon achètera également pour 8 milliards de dollars de produits américains (maïs, soja, engrais, bioéthanol, du carburant…), ajoute ce document sans livrer de calendrier. Et les deux pays «étudient un nouvel accord d’achat de gaz naturel liquéfié (GNL) d’Alaska», souligne-t-il.
Tokyo s’est engagé à «acheter des avions commerciaux de fabrication américaine, notamment 100 Boeing», à muscler ses achats à l’industrie de défense américaine, et «à lever des restrictions de longue date» qui entraveraient selon Washington l’accès des automobiles américaines au marché japonais, indique ce mémo.
La Maison-Blanche assure également que l’archipel «augmentera immédiatement de 75% ses importations de riz américain».
Le sujet est sensible pour Tokyo. «Rien n’impose des sacrifices à nos agriculteurs», a affirmé le 23 juillet le premier ministre japonais Shigeru Ishiba. Alors que le Japon importe actuellement jusqu’à 770’000 tonnes de riz exemptées de droits de douane (de tous pays confondus), ce plafond sera maintenu mais l’archipel importera davantage de céréales américaines au détriment d’autres origines, a-t-il expliqué.
Philippines: 19%
Selon l’accord également annoncé mardi 22 juillet, les Philippines ont obtenu une petite réduction des droits de douane qui s’appliqueront sur leurs produits à l’entrée aux États-Unis. Ils ont été fixés à 19%, contre 20% annoncés début juillet.
Royaume-Uni: 10% en moyenne
En mai, Londres et Washington ont conclu un accord prévoyant la réduction de 27,5% à 10% des droits de douane sur les voitures (dans la limite de 100 000 véhicules par an) ainsi qu’une exemption des droits pour le secteur aérospatial, comme par exemple les moteurs d’avion du fleuron britannique Rolls Royce.
Londres négocie toujours des exemptions de droits pour l’acier et l’aluminium, prévues dans l’accord annoncé en mai, contre 25% actuellement.
En contrepartie, le Royaume-Uni a accepté d’ouvrir davantage son marché à l’éthanol ou au bœuf américains, suscitant des inquiétudes dans le pays. Le reste des importations de produits manufacturiers britanniques restent soumises aux droits de douane plancher de 10%.
Vietnam: 20%
Le Vietnam s’est entendu début juillet avec les États-Unis, son principal marché d’exportation pour notamment du textile et des chaussures, sur une surtaxe de 20%, et non 46% comme initialement programmé par l’administration Trump.
L’accord prévoit cependant de doubler le taux à 40% pour les produits conçus ailleurs et qui ne font que transiter par le Vietnam, par des méthodes dites de transbordement. Mais aucun détail n’a été donné sur ce qui définirait de tels produits (proportion de composants étrangers, par exemple), attisant les spéculations. L’accord prévoit par ailleurs une taxation nulle pour les produits américains exportés vers le Vietnam.
Indonésie: 19%
L’accord-cadre signé il y a deux semaines avec l’Indonésie prévoit des droits de douane de 19% sur les produits indonésiens, loin de la menace de 32% un temps évoquée.
D’après Washington, Jakarta a accepté en échange de dispenser la quasi-totalité des produits américains de droits de douane et de reconnaître les normes américaines pour un certain nombre d’entre eux, tels que l’automobile ou les produits pharmaceutiques.
L’Indonésie devrait également reculer sur la mise en place d’une taxation de l’économie numérique, jusqu’ici prévue et s’est engagée à lever les restrictions existantes concernant les exportations des minerais critiques. L’archipel avait déjà fait un premier pas vers Washington le 8 juillet, en s’engageant à importer davantage de produits agricoles et de pétrole américains.