Les Jeux olympiques et paralympiques de Paris, c’était il y a tout juste un an. Visionner du sport chaque jour, se passionner pour des disciplines jusque-là méconnues… Une période intense où le sport a occupé le devant de la scène. Mais cet événement planétaire a aussi permis de faire naître des vocations: des enfants ont rêvé d’enfiler des gants de boxe, de tester le tir à l’arc ou encore de faire le grand écart.
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Cet engouement, on l’appelle «effet JO», et il s’est installé pendant toute la compétition, mais aussi dans les semaines qui ont suivi. Un an après, les clubs luxembourgeois en ressentent-ils encore les effets? Ont-ils vu leur discipline gagner en popularité, ou bien le soufflé est-il retombé depuis?
Des nouveaux sont arrivés, d’autres sont partis
À la fin des Jeux olympiques, le président du Cercle grand-ducal d’escrime Luxembourg, Joel Bierlaire nous confiait avoir ressenti cet «effet JO», avec de nombreux appels de parents dont les enfants voulaient imiter les sportifs vus à la télévision. Un an plus tard, il dresse un constat plus nuancé: «Nous avons bien eu beaucoup d’appels, mais finalement, notre nombre d’adhérents reste stable. Il n’y a pas eu de croissance.»
Le club compte environ 230 licenciés. Des nouveaux sont arrivés, d’autres sont partis. «Certains enfants ont déjà 3 ou 4 activités par semaine, donc forcément, l’un des sports finit par être abandonné. Et inversement, on récupère parfois des jeunes venus du karaté ou d’autres disciplines», explique Joël Bierlaire. «Ce qui reste difficile, c’est de motiver les jeunes dans la durée.»
Les Jeux olympiques nous offrent une belle visibilité, mais avoir un ou une escrimeuse luxembourgeoise en compétition changerait tout. Cela permettrait d’inspirer davantage les plus jeunes.
Joel Bierlaire
Président du Cercle Grand-Ducal d’Escrime Luxembourg
L’escrime reste une petite fédération au Luxembourg, avec environ 500 membres. «C’est une discipline exigeante, peu connue et qui demande de l’investissement. Les Jeux olympiques nous offrent une belle visibilité, mais avoir un ou une escrimeuse luxembourgeoise en compétition changerait tout. Cela permettrait d’inspirer davantage les plus jeunes.»
Un sport de l’ombre
Les rubans, les cerceaux, les ballons… La gymnastique rythmique est un sport encore méconnu, souvent dans l’ombre d’autres disciplines. Mais elle était bien présente aux Jeux olympiques, et donne souvent envie aux enfants de danser avec des massues, de manipuler un ballon sur une musique ou de créer des chorégraphies. Oksana Vichniakova, présidente de l’École de GRS du Luxembourg, était dans les gradins à Paris pour la finale. «C’est certain, les JO offrent de la visibilité. Mais cela reste un sport de l’ombre, même dans d’autres pays. Il faut du temps pour se faire connaître.»
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La présidente de l’école ne saurait pas quantifier le nombre de nouvelles adhérentes venues grâce aux JO, mais elle note que cela a permis de rebooster les jeunes gymnastes qui pratiquent déjà. Même sans athlète luxembourgeoise à Paris, l’école essaye de s’imposer: elle a participé aux Jeux des Petits États d’Europe à Andorre et l’une de ses athlètes, Elena Meysembourg, a été sélectionnée pour représenter le Luxembourg aux Championnats du monde à Rio de Janeiro.
Le judo, en plein essor au Luxembourg
Les épreuves de judo aux Jeux olympiques sont toujours impressionnantes. À Paris, les judokas français ont particulièrement brillé sur les tatamis. Et même au Luxembourg, ces bons résultats ont motivé les plus jeunes judokas.
«Ça a permis de rebooster nos pratiquants. De voir ce sport mis en lumière, ils ont suivi ça pendant l’été et sont revenus motivés. Certains sont même allés voir des épreuves», explique Luca Marchiori, président du club de judo de Dudelange.
«Il y avait des épreuves chaque jour. Des parents se sont intéressés. Et Joan-Benjamin Gaba, qui a performé notamment en finale par équipe, a donné un stage en septembre dans un club français pas loin de la frontière, et une quinzaine d’enfants de notre club y ont participé. Il y a eu un réel engouement.»
En quelques années, on est passés de 1.200 à presque 1.600 licenciés, et on s’attend à frôler la barre des 2.000 peut-être même cette année. On est en progression constante.
Luca Marchiori
Président du club de judo de Dudelange
Cette médiatisation a aussi donné envie à de nouvelles personnes de s’inscrire. Le judo est d’ailleurs en pleine expansion dans le pays. «En quelques années, on est passés de 1.200 à presque 1.600 licenciés, et on s’attend à frôler la barre des 2.000, peut-être même cette année. On est en progression constante», précise Luca Marchiori. Selon lui, ce sport plaît autant car il est possible de faire des compétitions dès le plus jeune âge. C’est un sport mixte, inclusif et adapté à toutes les morphologies et tous les âges.
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Le badminton, de plus en plus populaire
Le badminton est aussi un sport de plus en plus populaire, et a surfé sur cet «effet JO» pendant plusieurs mois. Au club de badminton d’Hesperange, les places sont chères, et les inscriptions sont régulièrement stoppées face à la demande. C’est l’effet JO? «Je ne sais pas si c’est grâce aux Jeux olympiques, car bien sûr ça a permis à de nouvelles personnes de découvrir ce sport, mais en tout cas, c’est un sport qui se développe très bien dans le pays», explique Xavier, président du club.
Ce qui est bien avec ce genre de compétitions, c’est qu’on peut découvrir de nouveaux sports. Sinon, ce sont souvent les mêmes qu’on voit à la télé: football, volley, handball…
Xavier
Président du club de badminton d’Hesperange
«Ce qui est bien avec ce genre de compétitions, c’est qu’on peut découvrir de nouveaux sports. Sinon, ce sont souvent les mêmes qu’on voit à la télé: football, volley, handball…» C’est l’été, et c’est aussi le moment, pour les petits comme les grands, de réfléchir à leurs activités pour la rentrée… Et pourquoi pas tester un nouveau sport?