

L’évolution du nombre d’abonnés qui ont supprimé la télévision digitale en Belgique ©IPM Graphics
L’an dernier, le nombre de raccordements auprès des opérateurs a donc chuté de 3,5 %, marquant un nouveau record à la baisse. Il s’agit de la perte annuelle la plus sèche pour ce pilier, historique, du marché des telcos belges. Sur les six dernières années, la baisse globale cumulée flirte avec la barre des 10 %. Miser sur un redressement en 2025 est un pari insensé : sur les deux premiers trimestres de l’année en cours, Proximus Pickx (et Scarlet, qui utilise le même service), à lui seul, enregistre 29.000 nouveaux départs de son offre télé. L’opérateur historique est donc bien parti pour battre son record, enregistré sur l’ensemble de l’année 2024 : 45.000 clients télé avaient alors rendu leur décodeur…


Plateformes de streaming + essor de l’IP TV illégale = cord-cutting ? C’est un peu simplifié, mais l’opération, n’est pas fausse… ©IA (image générée par l’intelligence artificielle)
Pas de catastrophisme : avec, à fin 2024, toujours 3.981.000 souscriptions à la télé digitale actives, c’est loin d’être un marché au bord de la tombe. Puis, ça n’aura pas échappé aux clients avertis, les opérateurs (Telenet/Base, Proximus/Scarlet, Orange/Voo,…) ont trouvé la parade pour amortir les conséquences de cet exode : les opérateurs ont augmenté, par à-coups, le prix de l’abonnement télé. Ce qui a permis, malgré la baisse du nombre de raccordements et la popularité croissante des services de streaming, au chiffre d’affaires lié à la télévision des opérateurs de… croître en 2024. Peu (+ 0,1 %, 0,67 million €), mais croître tout de même.
Résultat : la télé coûte plus cher à l’instant où sa popularité fléchit. Une moyenne de 1,30 € de plus par formule d’abonnement a ainsi été dépensée par mois en 2024, ce qui porte le total à 25 € mensuels en moyenne. Plus que pour Netflix, même en formule Ultra HD…
52 % des lecteurs de DH. be veulent résilier leur abonnement télé
Ce n’est donc pas un marché qui meurt. Mais c’est un marché qui souffre. Pour un paquet de raisons, mais résumables en une grande tendance : l’essor d’une concurrence digitale, légale ou illégale, qui n’existait pas il y a dix ans.
Et vous, envisagez-vous de couper le cordon télévisuel ? Ou l’avez vous déjà fait ? Posée à notre communauté de lecteurs dans un sondage (qui n’a rien de scientifique) sur DH. be, la question divise : 52 % ont répondu oui, 48 % non. Bien qu’en délicatesse, la télé de papa fait de la résistance !
Packs : le dual-play, avec seulement Internet et l’abonnement GSM, sans la télé, explose
En Belgique, le pack triple-play reste le roi du marché des télécoms : avec 950.000 souscriptions actives, cette formule, qui cumule Internet haut-débit à la maison, abonnement(s) mobile(s) et télévision, est la plus plébiscitée, de loin. Mais une autre formule commence à faire de l’ombre à l’hégémonie du triple-play. Les consommateurs belges optent, en effet, de plus en plus pour des offres double play. Et sans télévision. La masse de clients qui se contentent du combo Internet haut débit fixe + abonnement(s) mobile(s) enregistre, en 2024, une augmentation de 156.451 souscriptions, pour culminer désormais à 479.556 abos de ce type.
Ce duo-pack va donc dépasser, en 2025, la formule triple-play qui contient encore de la téléphonie fixe, en très logique perte de vitesse (-85.000 clients en 2024), pour s’installer comme la deuxième formule préférée des Belges.
Il cosigne la tendance : sur le marché résidentiel, la télé devient de plus en plus accessoire, la connexion Internet de plus en plus indispensable.