Nous sommes le vendredi 8 août. Il est 16 heures en temps universel.
Vous écoutez RFI. 19 heures à Gaza et Jérusalem.
Le Journal en français facile.
Diane Berger.
Le gouvernement Netanyahu veut prendre le contrôle de la ville de Gaza ; la capitale, en quelque sorte, de l’enclave palestinienne, ravagée par 22 mois de bombardements israéliens. Elle va servir, ensuite, de base arrière pour l’armée israélienne pour la suite des opérations. Une perspective qui inquiète une partie de la communauté internationale.
Les agriculteurs français ne vont pas pouvoir réutiliser de l’acétamipride. Le Conseil constitutionnel bloque le retour de ce pesticide controversé, mais il reste autorisé dans le reste de l’Europe.
Et puis, avec le réchauffement climatique, les températures sont de plus en plus élevées. Exemple à Hanoï, au Vietnam, à la fin de ce journal.
Israël l’a annoncé tôt, ce vendredi matin. Le cabinet de sécurité israélien valide le plan du Premier ministre, Benyamin Netanyahu, pour vaincre le Hamas et prendre le contrôle de la ville de Gaza. La ville de Gaza qui va servir, ensuite, à l’armée israélienne pour se déployer totalement dans le reste du territoire palestinien. Bonsoir, Pierre Olivier.
Bonsoir.
Cette ville de Gaza est, en quelque sorte, la capitale de l’enclave palestinienne.
Oui, absolument. Elle représente, d’ailleurs, un peu plus de 10 % du territoire de l’enclave, avec ses 45 km². Alors, située au nord de la bande, cette ville possédait un port de pêche, car elle est côtière, le long de la mer Méditerranée. Elle possédait, aussi, des universités, des marchés. Mais tout cela a été détruit. C’était, aussi, un important foyer de population – beaucoup de monde y vivait. Lors du dernier recensement – le comptage de la population –, en 2023, il y avait près de 750 000 personnes qui y résidaient, mais 90 % auraient été contraintes de quitter leur domicile pour fuir les bombardements. Avant cet exode, c’est-à-dire ce départ massif de la population, eh bien, la ville de Gaza était l’une des plus densément peuplées au monde, avec plus de 16 000 habitants au km². Conséquence, eh bien, son tissu urbain – les immeubles qui la composent – étaient très dense et serré, et eux aussi ; ce qui rend les bombardements israéliens particulièrement destructeurs sur cette ville et fait ressembler, aujourd’hui, la ville de Gaza à un gigantesque tas de gravats.
Que des gravats, Pierre. Mais, malgré tout, le plan de Benyamin Netanyahu prévoit, donc, de prendre le contrôle de ce qui reste.
Oui. Il prévoit de contraindre ses derniers habitants à rejoindre des camps de réfugiés, puis à encercler la ville avant que l’armée n’occupe l’intérieur, pour s’en servir, un petit peu, comme d’une sorte de base arrière pour terminer l’occupation totale de la bande de Gaza, avec un objectif affiché : prendre le contrôle de l’ensemble de l’enclave, pour y développer, je cite, une « administration civile alternative, mais qui ne sera ni le Hamas ni l’Autorité palestinienne ».
Merci, Pierre Olivier.
Le Hamas répond que les plans israéliens signifient, je cite, le « sacrifice » des derniers otages. Le mouvement islamiste palestinien retient toujours 49 personnes, capturées lors de l’attaque du 7 octobre 2023. Selon l’armée israélienne, plus de la moitié d’entre elles sont mortes, aujourd’hui.
Voilà pour la réaction du Hamas, mais les projets israéliens inquiètent aussi une large partie de la communauté internationale. Pour le président du Conseil européen, « Une telle décision doit avoir des conséquences sur les relations » entre Israël et l’Union européenne. Selon les Nations unies, ce projet de prendre le contrôle de la ville de Gaza « doit immédiatement être stoppé ». C’est une « erreur », ajoute le Premier ministre britannique, Keir Starmer. La Chine ajoute, aussi, que « Gaza appartient au peuple palestinien. » L’Arabie Saoudite accuse, quant à elle, Israël de – je cite – « nettoyage ethnique ». Et le chancelier allemand, Friedrich Merz, suspend les exportations d’armes vers Israël. Berlin est, pourtant, un allié de longue date de l’État hébreu, et c’est la première fois que l’Allemagne prend ce genre de sanction contre le pays.
C’est un moment historique pour l’Arménie et l’Azerbaïdjan. À 20 h 15 temps universel, dans quelques heures, donc – dans quatre heures, plus précisément –, les dirigeants des deux pays du Caucase vont se retrouver, à Washington, pour signer un accord de paix, obtenu sous l’influence des États-Unis. Selon Donald Trump, le président américain, c’est la fin du conflit qui les oppose depuis des années sur des questions de territoire. L’Arménie et l’Azerbaïdjan se disputaient concernant le tracé de la frontière.
Les droits de douane aux États-Unis sont arrivés au niveau des années 1910. C’est le résultat d’un calcul fait par l’OMC – l’Organisation mondiale du commerce – et [par le] Fonds monétaire international – le FMI. Selon leurs estimations, les taxes appliquées aux produits qui arrivent, désormais, sur le sol américain sont, en moyenne, de 20,1 %. Un niveau inédit – jamais vu, donc – depuis plus d’un siècle.
Le Journal en français facile.
Nous vous en parlions dans le Journal en français facile d’hier. Le Conseil constitutionnel français s’est prononcé sur la loi Duplomb. La juridiction censure la mesure la plus contestée du texte, c’est-à-dire qu’elle la supprime. Il s’agissait de la réintroduction de l’acétamipride – un pesticide interdit en France depuis 2018, dangereux pour les insectes et la biodiversité en général. C’est donc une victoire pour les défenseurs de la nature. En revanche, beaucoup d’agriculteurs sont déçus, notamment ceux qui produisent des betteraves. Ils soulignent que ce pesticide est toujours utilisé dans le reste de l’Europe. Et, pour eux, c’est donc de la concurrence déloyale, les autres sont trop favorisés. Écoutez ce que leur répond l’eurodéputé écologiste français David Cormand.
« Oui, c’est vrai. L’acétamipride est un produit qui, en principe, est interdit dans l’Union européenne. Il sera complètement interdit en 2033. Mais, d’ici là, il y a des possibilités de dérogation. Et c’est ces possibilités de dérogation qu’ont fait jouer les autres pays européens que souhaite faire jouer la France. Or, il y a une solution qui serait simple pour qu’il y ait pas de concurrence déloyale, c’est que l’ensemble des pays européens et l’ensemble des acteurs économiques, notamment les agriculteurs, exigent un alignement vers le haut de la réglementation européenne. Et puis il faut aussi que les traités de libre-échange internationaux – comme celui du Mercosur, qui est actuellement en voie de validation si le Parlement européen accepte de le valider – empêchent le fait de faire venir dans l’Union européenne des produits alimentaires, des produits agricoles produits avec des molécules problématiques. »
L’eurodéputé écologiste français David Cormand, qui veut, désormais, que l’acétamipride – ce dangereux pesticide – soit interdit dans le reste de l’Europe et que l’interdiction soit appliquée. Il était l’invité de Clotilde Dumay, sur RFI, à la mi-journée. Laurent Duplomb, le député de droite qui a donné son nom à la loi controversée, se dit prêt, lui, à présenter un nouveau texte pour retenter d’autoriser ce produit.
Les pompiers luttent encore contre les flammes dans le département de l’Aude, tout au sud de la France. Ils espèrent réussir à éteindre complètement le grand incendie qui touche le secteur, dans les prochains jours. Mais les températures ne vont pas les aider : elles vont devenir plus intenses, ce week-end. Il pourra faire jusqu’à 41 °C dans le sud de la France.
Les températures très élevées concernent aussi le Vietnam. Dans le nord du Vietnam, les températures sont bien plus hautes qu’en temps normal et la capitale, Hanoï, suffoque, Jean-Pierre Fage.
À Hanoï, on transpire, on recherche l’ombre et on redoute le soleil. Cette semaine, le nord du Vietnam fait face à des températures record pour un mois d’août. Dimanche et lundi, le thermomètre a dépassé les 40,3 °C. Du jamais-vu à cette période de l’année. Dans les grandes artères de la ville, la chaleur ressentie grimpe de 2 à 5 °C supplémentaires. Les milliers de scooters et autres véhicules n’arrangent en rien, contribuant à maintenir une atmosphère étouffante. Dans la capitale, la population s’adapte comme elle peut. Cette étudiante souffre de maux de tête à répétition. Elle est contrainte de rester chez elle, climatisation allumée pour continuer à étudier.
« Avec une telle chaleur, que ce soit à la maison ou au travail, nous devons allumer la climatisation en continu. En plus, nous limitons nos sorties, surtout à midi et en début d’après-midi. Si nous devons sortir, alors, c’est impératif : crème solaire, vêtements anti-UV, chapeau et masque. »
Le nord du pays avait déjà connu trois vagues de chaleur en juillet, avec des températures supérieures de 0,5 à 1,5 °C aux normes saisonnières. La température a commencé à redescendre en milieu de semaine et devrait continuer de diminuer, accompagnée de forts orages dans les zones montagneuses. Jean-Pierre Fage, Hanoï, RFI.
Il est, maintenant, quasiment 16 h 10 en temps universel. 18 h 10, ici, à Paris.
C’est la fin de ce Journal en français facile, mais vous pouvez le réécouter et retrouver son script sur le site dédié : francaisfacile.rfi.fr.