Droits de douane –
Les droits de douane américains font baisser les taux hypothécaires en Suisse
Les taux hypothécaires fixes chutent à des niveaux rarement vus, atteignant 1,4% sur dix ans. Les experts y voient une opportunité en or pour les propriétaires.
Les propriétaires peuvent actuellement contracter une hypothèque sur dix ans à un taux d’intérêt moyen de 1,75%.
URS JAUDA/TAMEDIA
Les taux hypothécaires à long terme sont affectés par les droits de douane américains élevés. Selon une évaluation du journal «Finanz und Wirtschaft», les taux hypothécaires fixes à dix ans ont reculé en moyenne de 0,05 point de pourcentage au cours des deux dernières semaines, pour s’établir à 1,75%. Le courtier en hypothèques hypotheke.ch constate une baisse de 0,09 point de pourcentage. «C’est beaucoup pour une période aussi courte», déclare Florian Schubiger, son directeur. Il est même possible d’obtenir un financement externe sur dix ans à 1,4%, explique-t-il.
Quel est le lien avec les droits de douane?
Les droits de douane élevés de 39% pèsent sur l’économie d’exportation suisse. Le ralentissement économique devrait pousser la Banque nationale suisse (BNS) à prendre des contre-mesures tôt ou tard. Un franc plus faible y contribuerait. L’un des moyens d’atteindre cet objectif serait d’acheter des devises. Mais ces mécanismes sont délicats, car les États-Unis pourraient y voir une «manipulation des cours». La Suisse a donc été placée sous surveillance. C’est pourquoi la BNS abaissera probablement son taux directeur en cas de ralentissement économique. Cette tendance se traduit par une baisse des taux d’intérêt pour les hypothèques à long terme.
Le Saron inchangé malgré les droits de douane?
Le taux directeur de la BNS n’influence directement que le Saron, soit le taux d’intérêt de référence du marché monétaire suisse. Pour les hypothèques à plus long terme, les taux d’intérêt fluctuent uniquement en fonction des anticipations rationnelles, qui peuvent évoluer à tout moment. Selon les prévisions actuelles, les taux d’intérêt des crédits immobiliers à long terme continuent de s’orienter à la baisse.
Cette évolution des taux d’intérêt swap se dessine depuis quelques semaines déjà. Les swaps de taux sont principalement négociés sur le marché de gré à gré. Ils indiquent les coûts de refinancement à long terme des banques. Quand les swaps sont bas, les banques peuvent proposer des hypothèques à des taux avantageux. Ils servent de référence aux banques, qui y ajoutent leurs marges pour fixer le taux d’intérêt final d’une hypothèque à taux fixe.
Que doivent faire les propriétaires?
Selon Florian Schubiger, le contexte actuel des taux d’intérêt offre une opportunité idéale pour négocier des conditions avantageuses sur le long terme. Ces derniers jours, les transactions se sont multipliées.
Avec un prêt sur dix ans à 1,4%, on se rapproche des hypothèques Saron, qui s’établissent en moyenne à 1,16%, selon les taux publiés par les banques. Pour un coût supplémentaire relativement faible, les propriétaires bénéficient ainsi d’une sécurité en termes de planification pendant plusieurs années. La limite inférieure du Saron devrait être atteinte. En effet, ces 1,16% correspondent à la marge habituelle que facturent les banques. Même si le taux directeur devient négatif, les établissements financiers continuent d’appliquer un taux plancher zéro pour calculer leur marge, selon l’expert.
Comment envisager la suite des taux hypothécaires?
L’analyste n’exclut pas que les taux d’intérêt des hypothèques à long terme continuent de baisser. Il juge toutefois peu probable qu’une hypothèque à dix ans repasse sous la barre de 1%. «Il faudrait pour cela qu’il se passe beaucoup de choses.» Cette situation serait envisageable si le taux directeur restait durablement négatif et si les caisses de pension ainsi que les fondations de prévoyance proposaient leurs liquidités à des conditions de plus en plus attractives.
Mais Florian Schubiger estime qu’il existe une «assez grande probabilité» que les taux hypothécaires remontent, leur évolution dépendant de nombreux facteurs difficilement prévisibles. Malgré divers impondérables, il reste donc possible de souscrire actuellement des hypothèques à long terme à des conditions relativement avantageuses.
Traduit de l’allemand par Emmanuelle Stevan
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