Défaite face à Zurich –
Le Lausanne-Sport et Peter Zeidler ont quatre casse-têtes à résoudre
Comme une semaine plus tôt à Thoune, le LS a été privé de points en Super League par Zurich dimanche (2-1). Ses limites et ses défis sont identifiés.

Peter Zeidler est un entraîneur du Lausanne-Sport bousculé dans ses idées et ses réflexions.
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Peter Zeidler peinait à cacher sa déception dimanche après la défaite concédée à domicile contre Zurich (1-2). «On aurait mérité un point, a pesté le coach du Lausanne-Sport. C’est dommage parce que ça nous aurait fait du bien dans cet enchaînement.» Son LS devra vite passer à autre chose, mais le coach a quatre casse-têtes à résoudre.
Le Lausanne-Sport se cherche encore en Super League
Peter Zeidler a pris son défenseur Kévin Mouanga par l’épaule à la mi-temps. Les fans du FC Zurich faisaient bien trop de bruit dans la Tuilière pour comprendre ce que l’entraîneur du Lausanne-Sport a dit à son poulain. Mais il a lui mimé un geste de touche très évocateur. Une référence à la pire scène de ce dimanche. Et d’assez loin.
Tout est donc parti d’une touche de Kévin Mouanga, qui n’a visiblement pas plu à son coach. Ensuite? Une transmission ratée par Brandon Soppy, une collision fatale entre les deux centraux Noë Dussenne et Bryan Okoh et une parade (certes pas si évidente) manquée par Karlo Letica. La succession d’horreurs a coûté l’ouverture du score au LS. Avant de participer à la deuxième défaite de rang en Super League.
Faut-il y voir une simple coïncidence malheureuse? Des limites techniques plus problématiques? Ou une fatigue cognitive et psychologique liée au diabolique enchaînement de matches? Choix multiple possible.
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À l’heure de digérer ce revers, le même sentiment que sept jours plus tôt à Thoune habite les Lausannois. Il y avait mieux à faire. Le problème étant que Lausanne ne parvient pas à pratiquer son meilleur football en championnat. Une constante tout à la fois compréhensible et préoccupante.
Le LS peut pourtant s’appuyer sur le meilleur Kaly Sène qu’il connaisse depuis son arrivée au club il y a deux ans. Le buteur a encore réussi un geste subtil pour égaliser. Cela fait six buts en six matches pour le Sénégalais, dont le total sur l’ensemble de la saison dernière s’était arrêté à sept.
Après trois journées, il n’est pas encore l’heure de parler de classement ou autres places européennes. Le constat brut dit simplement que Lausanne prend du retard. Et que ces folles soirées européennes qu’il semble tant apprécier ne peuvent exister uniquement par la grâce de saisons réussies en Super League.
Un tournus qui se fait toujours attendre
Avant de prendre ses fonctions sur le banc du Lausanne-Sport, Peter Zeidler avait accordé un long entretien à «24 heures». L’entraîneur allemand y évoquait notamment ce début de saison intense qui attendait son équipe en lice dans les qualifications pour la Ligue Conférence. «L’Europe va nous forcer à une rotation fréquente», s’était projeté le coach.
Depuis, le successeur de Ludovic Magnin s’est pourtant montré très conservateur. Peter Zeidler effectue très peu de changements d’un match à l’autre. Ce dimanche, pour la venue du FC Zurich, l’équipe qui a commencé la partie était identique à celle alignée d’entrée contre Astana jeudi, à une exception près (Soppy remplaçait Lekoueiry). Dans la foulée du 2-1 zurichois tombé à la 66e, Noë Dussenne a dû aider Kévin Mouanga, victime de crampes.

Pas le temps de se reposer pour Noë Dussenne et ses coéquipiers. L’avion pour Astana part mardi après-midi.
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Depuis la reprise dans la canicule de Skopje, le 24 juillet dernier, les cadres du Lausanne-Sport n’ont pas le temps de souffler. Trois hommes – Roche, Dussenne et Letica – ont même joué les six matches en intégralité. Soit neuf heures de football dans les jambes en l’espace de dix-sept jours seulement. Inquiétant au moment du périple vers l’Asie centrale.
L’entraîneur vaudois a loué la capacité de récupération, tant mentale que physique, de ses joueurs. «Mais on ne peut pas continuer comme ça pendant des semaines, a-t-il reconnu. Avec treize ou quatorze joueurs qui jouent la plupart du temps.» Et notamment le capitaine Olivier Custodio utilisé à toutes les sauces (comme le faisait Ludovic Magnin dans un passé récent). La polyvalence du Montreusien est une ressource inestimable dans un contingent serré.
Cette gestion de Peter Zeidler peut aussi s’expliquer. À l’heure de reprendre en main un nouveau club, d’y transmettre ses idées tactiques et ses intentions de jeu, le technicien ne peut pas chambouler son onze tous les trois jours. Qui plus est dans un contexte où son nombre d’entraînements à disposition est réduit par la quantité astronomique de matches à jouer. «On aimerait bien travailler un peu plus tactiquement. Même si c’était mieux contre Zurich, il y a encore beaucoup de choses à améliorer.»
Mais en creux, cette absence de tournus trahit aussi le manque de profondeur de l’effectif actuel du Lausanne-Sport. «Il faut encore remplacer quantitativement et qualitativement les joueurs partis cet été», nous avait encore dit Peter Zeidler le 21 juillet. Pour l’instant, l’Allemand reste sur sa faim avec une seule arrivée, celle de l’énigmatique Muhannad Al-Saad. Entré à la 72e, le talent saoudien de 22 ans a joué ses premières minutes en Suisse dimanche.
La Coupe, une chance pour les seconds couteaux du Lausanne-Sport
Les seconds couteaux du Lausanne-Sport ont encore tout à prouver. Nathan Butler-Oyedeji se montre relativement discret. Même si son numéro sur le 1-1 dimanche était excellent. Pareil pour Brandon Soppy, qui porte une partie de l’ouverture du score zurichoise sur la conscience. Ils ne sont pas aidés par leur présence limitée sur le terrain depuis la reprise. Justement, une occasion devrait s’ouvrir à eux.
Le prochain match du LS en Suisse, ce sera dimanche 17 août (15 h 30) au premier tour de la Coupe de Suisse contre Vevey. La rencontre se déroulera à La Tour-de-Peilz, le stade veveysan se trouvant en travaux. À peine quarante-huit heures après le retour d’Astana, on imagine mal Lausanne entamer ce duel vaudois avec son équipe type.
La partie a tout d’une peau de banane. À moins que les viennent-ensuite lausannois marquent des points en écartant Vevey du revers de la main. Cela pourrait être l’occasion de voir à l’œuvre l’un ou l’autre des espoirs issus de l’académie. Diogo Carraco est déjà apparu contre Vardar. Il y a matière à potentiellement faire confiance également à Lorenzo Bittarelli ou Ethan Bruchez.
Entré en fin de match contre Zurich, Konrad de la Fuente n’avait plus joué depuis ses deux très décevantes apparitions au début de l’exercice. À quel point le LS compte-t-il sur l’ancien de l’OM? Sa présence ou non face à Vevey sera un indice.
Le stade de Bel-Air sera peut-être le deuxième que foulera en Suisse le Saoudien Muhannad Al-Saad. Seydou Traoré, qui a inscrit le 5-0 face au Vardar, et Souleymane Ndiaye sont aussi des options sérieuses à prendre en compte. Voire Manuel Polster. En gardant en tête l’évidente nécessité d’un équilibre entre cadres et seconds couteaux.
«Il y a beaucoup de nouveaux joueurs, donc c’est important aussi de garder certains automatismes», a résumé Bryan Okoh, qui retrouve du rythme à Lausanne.
Europe, le compte à rebours final est lancé
Le Lausanne-Sport sera fixé sur son avenir européen d’ici au 28 août au plus tard. La double mission qui attend les Vaudois est simple: ne pas craquer au match retour à Astana jeudi (victoire 3-1 à l’aller), puis passer un dernier tour qualificatif pour la Ligue Conférence.
Un potentiel barrage qui devrait opposer le LS au Besiktas. Les Turcs ayant fait le plus dur en Irlande sur le terrain du St Patrick’s Athletic FC jeudi (1-4).
Même si le troisième club d’Istanbul paraît moins bien armé que ses rivaux historiques Galatasaray et Fenerbahçe, le champion de Turquie 2021 reste une puissance continentale. L’équipe entraînée par un certain Ole Gunnar Solskjær compte dans ses rangs des talents de classe mondiale comme l’Anglais Tammy Abraham ou l’international Orkun Kökçü. Juste pour situer le monde qui sépare le BJK du LS, les Stambouliotes viennent de recruter le milieu Wilfred Ndidi en Angleterre, contre une enveloppe estimée à 8 millions d’euros.
Mais avant d’avoir la tête à la Turquie, le Lausanne-Sport doit valider son billet à Astana. L’équipe fera mardi le voyage de 4660 kilomètres vers le Kazakhstan, avec un retour prévu dans la nuit de jeudi à vendredi, juste après la rencontre. Ce match retour est fixé à 19 h dans la capitale, soit 16 heures en Suisse.
S’il passe l’écueil kazakhstanais, le LS recevrait déjà Besiktas le jeudi 21 août dans une Tuilière certainement pleine (et en partie acquise à la cause du BJK). Avant un éventuel retour le 28 août à Istanbul. À Lausanne, le «compte à rebours final» est lancé pour l’Europe.
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