Après des mois de rumeurs et de signaux forts, Xiaomi confirme l’arrivée de ses voitures électriques en Europe à partir de 2027. Une annonce qui sonne comme un véritable avertissement pour les constructeurs historiques et les nouveaux venus comme Tesla ou BYD.
Il y a moins de deux ans, le projet automobile de Xiaomi n’était qu’une ambition sur le papier. Aujourd’hui, c’est un raz-de-marée. Avec sa berline sportive SU7 et son SUV familial YU7, la marque a su créer un engouement spectaculaire sur son marché domestique. Les carnets de commandes explosent, à tel point que les délais d’attente dépassent parfois un an.
Ce n’est pas qu’une impression, les chiffres parlent d’eux-mêmes. Au deuxième trimestre 2025, Xiaomi a livré pas moins de 81 302 voitures électriques, portant son total à plus de 157 000 unités sur le premier semestre. Une dynamique qui donne au constructeur la confiance nécessaire pour partir à la conquête du monde. La première étape de ce grand projet, c’est l’Europe.
2027 : L’Europe dans le viseur, mais à quelles conditions ?
Lu Weibing l’a martelé : « Le modèle commercial que nous avons développé en Chine peut également s’appliquer au marché étranger lorsque nous nous implantons en Europe ». Pourtant, le défi est de taille. Le principal obstacle pour le constructeur automobile chinois sera les taxes douanières européennes. Pour se protéger de ce que l’UE considère comme des subventions étatiques déloyales, des mesures punitives ont été mises en place.
Concrètement, une voiture Xiaomi importée pourrait se voir infliger une surtaxe allant jusqu’à 38 %, en plus des 10 % de droits de douane de base. Une addition salée qui pourrait faire grimper la note de près de 48 %. Oubliez donc le SUV YU7 au prix plancher de 30 000 euros qu’on voit en Chine. La question reste entière : comment Xiaomi compte-t-il rester compétitif face à cette barrière tarifaire ?
Une stratégie bien huilée pour séduire le Vieux Continent
Xiaomi ne débarque pas les mains dans les poches. La marque prépare son offensive européenne depuis des mois avec une stratégie méthodique, qui commence par le recrutement de talents locaux. Un centre de recherche et développement a déjà été implanté en Europe et pour le piloter, Xiaomi n’a pas hésité à débaucher des pointures de l’industrie automobile allemande, notamment des anciens de chez BMW comme Rudolf Dittrich, un vétéran passé par la Formule 1.
Le YU7, le SUV de Xiaomi. © Xiaomi
De plus, il faut s’attendre à ce que Xiaomi cherche à s’adapter aux attentes des consommateurs européens. Si aucun modèle n’est officiellement confirmé, on s’attend à retrouver la berline SU7 et le SUV YU7. Ce dernier, plus en phase avec les goûts européens, semble être le candidat idéal pour un lancement en force. Enfin, le constructeur travaille déjà sa réputation et son image de marque. Le record de la SU7 Ultra sur le mythique circuit du Nürburgring, battant des références comme la Porsche Taycan, n’est pas un hasard. C’est une démonstration de force technologique destinée à marquer les esprits.
La rentabilité en ligne de mire avant même la conquête mondiale
Faire des voitures coûte cher, bien plus que des smartphones. Pourtant, Xiaomi impressionne par sa maîtrise des coûts et si la division automobile perd encore de l’argent, les pertes se sont considérablement réduites. D’après les estimations, elles sont passées de plus de 1 200 euros par voiture fin 2024 à environ 440 euros au deuxième trimestre 2025.
Le cofondateur Lei Jun est confiant et estime que la branche automobile pourrait atteindre la rentabilité dès la seconde moitié de cette année. Une performance remarquable qui, si elle se confirme, donnerait à Xiaomi une puissance de feu considérable pour financer son expansion internationale. Pendant que son activité historique de smartphones stagne, le pari de la voiture électrique prend forme et la marque doit désormais confirmer. Comme le rappelle Les Echos, Xiaomi reste très loin de BYD ou Leapmotor en termes de vente et le jeune constructeur a dû faire face à quelques polémiques.
🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.
Source :
Bloomberg