La crémation est en plein essort en Belgique

Cela ne veut cependant pas dire qu’un corps brûlé, dans une maison incendiée ou sur une scène de crime, n’est pas identifiable. “Plus l’incendie est fort, plus les chances diminuent. Cela dépend de l’état du corps.”

Concrètement, s’il reste des dents, et des os, il peut être possible d’en extraire l’ADN, “notamment le fémur, où l’ADN est bien protégé” précise Stijn Desmyters, qui ajoute “mais cela dépend quand même de la température dans laquelle le corps a été exposé”. Le médecin légiste, sur la scène du crime, est à même de juger quel type d’échantillon il faut envoyer à l’INCC.

Comment se passe l’analyse forensique de l’ADN ?

La méthode “classique” pour extraire l’ADN, c’est de prélever du sang ou de la salive. “L’ADN se trouve dans les cellules, et pour analyser l’ADN, il faut casser les cellules afin d’en libérer le matériel génétique”, explique M. Desmyters. Pour casser les cellules des fluides corporels – comme le sang et la salive, mais aussi des tissus mous, comme les muscles — cela se fait de manière enzymatique. “Et les cellules vont être cassées. Pour pouvoir récupérer l’ADN à l’intérieur. Ensuite, on va purifier et pouvoir faire les analyses.”

Lorsqu’on doit travailler à partir des dents ou des ossements, il est nécessaire de les décalcifier pour accéder à l’ADN. Cependant, cette étape est délicate, car il faut parvenir à ne pas endommager l’ADN.

“Pour un os, on prélève à l’intérieur afin d’éviter un ADN qui correspondrait à une personne ayant contaminé l’extérieur”, ajoute Vanessa Vanvooren.

Quelle est la taille d’un échantillon d’os ou de muscle? Quelques centaines de milligrammes, seulement. Dans el cadre d’un dossier judiciaire, il sera préservé pendant trente ans, à une température de moins de 20 degrés.

Faut-il légiférer les recherches génétiques en Belgique?Une analyse après combien de temps ?

Il faut quelques jours pour obtenir les résultats d’une analyse ADN. Un délai qui peut s’allonger en fonction de la planification. “L’échantillon n’est pas forcément pris en charge immédiatement : on travaille généralement avec des séries de plusieurs échantillons… sauf si c’est urgent.”

La question du temps se pose aussi pour une analyse a posteriori. Imaginons qu’un suspect est incinéré, qu’on ne peut pas établir son profil ADN, il reste d’autres façons de le faire. “Il y a des objets, comme par exemple une brosse à dents, qui peuvent parfois être analysés par la suite, reconnaît Stijn Desmyters. Mais avec plus ou moins de succès.”

Par exemple l’exemple de la pipe d’une personne décédée ou sa tasse fétiche? “Cela dépend de la conservation. L’idéal, c’est dans le noir, dans le froid et le sec” conclut Stijn Desmyters.