

Le Bronco est le seul modèle Ford importé directement des USA à être commercialisé chez nous. ©www.dennisnoten.com
Reconnaissance mutuelle
Un communiqué de la Maison Blanche nous apprend toutefois que les Etats-Unis et l’Europe se sont mis d’accord pour faire tomber ces barrières d’homologation à l’avenir. “En ce qui concerne les automobiles, les États-Unis et l’Union européenne ont l’intention d’accepter et de se reconnaître mutuellement leurs normes respectives. La coopération en matière de normes joue un rôle crucial dans le renforcement du marché transatlantique”. En clair, une voiture américaine pourrait être commercialisée directement chez nous sans modification majeure. Si pour l’heure on en est toujours à la déclaration d’intention, et que des limites seront probablement posées avant sa mise en application, cela pourrait signifier qu’il ne sera plus nécessaire pour les marques américaines de conformer leurs standards sécuritaires, leurs feux ou même leurs normes environnementales à celles en vigueur en Europe.
Jeep fait renaitre son modèle fétiche, avec une motorisation hybride


Cette reconnaissance réciproque va-t-elle marquer le retour de marques américaines historiques en Europe ? ©2025 Getty Images
Aveu de faiblesse
Les deux entités entendent même aller plus loin à l’avenir et développer des normes communes. “L’Union européenne et les États-Unis s’engagent à accroître les possibilités de coopération technique entre les organismes de normalisation établis dans l’UE et aux États-Unis, dans l’objectif d’identifier et d’élaborer des normes pour le marché transatlantique dans des secteurs clés d’intérêt mutuel”. Si cette annonce sonne comme un renforcement de l’alliance transatlantique, elle résonne aussi comme un aveu de faiblesse de l’Europe face au géant américain, poussé à adoucir ses normes, plus strictes que celles de son partenaire, pour éviter de nouvelles contraintes financières. Car depuis juillet, les voitures neuves qui débarquent aux USA sont frappées d’une surtaxe de 15%. Hors, comme le pointait Donald Trump, le marché américain est incontournable pour bien des constructeurs européens, qui ne peuvent se permettre d’y perdre trop de terrain. Il en va de leur santé financière, voire de leur survie. L’Europe ne semble donc pas vraiment en position de force.


Les nouveaux constructeurs comme Lucid, aux moyens financiers plus limités, auraient la tâche facilitée par ces normes adoucies. ©DOMINIC FRASER
Un bouleversement de marché ?
Faut-il pour autant s’attendre à une déferlante de voitures américaines sur nos routes. Sans doute pas dans l’immédiat. D’abord parce que les voitures américaines sont très différentes des notres en termes de gabarit, de motorisations et de consommation. Et cela ne changera pas de sitôt. Certes cela pourrait permettre d’importer certains modèles avec moins de contraintes, mais les constructeurs américains présents en Europe (Ford et Tesla) produisent déjà la plupart de leurs voitures spécifiquement adaptées pour, et produites en Europe.
Cela pourrait toutefois faciliter la tâche de Jeep par exemple – pour ses plus gros modèles en tous cas – des importateurs de pick-up américains, mais aussi celle des nouveaux constructeurs qui souhaitent s’implanter chez nous, comme Cadillac, qui tente un retour sous le signe de l’électricité, Lucid, Rivian et d’autres…