France : le vote de confiance du 8 septembre, un pari risqué pour Bayrou ? • FRANCE 24

France : le vote de confiance du 8 septembre, un pari risqué pour Bayrou ? • FRANCE 24

avec notre invité, bonsoir à vous Bris Sool. Merci d’être là. Vous êtes politologue, essayiste et co-auteur avec Frédéric DBI de Parlons-nous tous la même langue et c’est aux éditions de l’eau. Bah avant de revenir hein, sur cet enjeu, ce paris risqué bien sûr de cette session extraordinaire le 8 septembre, d’abord comment l’avez-vous trouvé sur le fond ? Moi, moi je l’ai trouvé assez juste dans le sens où il a il est sur sa logique depuis depuis 6 mois. Vous vous souvenez le 3 mai dernier, il avait annoncé au français un référendum sur toutes les grandes réformes budgétaires qui avaient été refusées par le président de la République. Donc il est toujours dans cette logique là. Il veut prendre à témoin les Français. D’où ce discours, comme le disait justement votre journaliste, de de dramatisation. il il dramatis ton grave sur le fond également un ton grave sur le fond et sur la forme. Il veut prendre vraiment un témoin l’opinion publique contre les parlementaires. C’est une manière de contourner les parlementaires. Il veut c’est la raison pour laquelle pensez qu’il s’adresse directement à l’opinion publique lors de cette conférence de il s’est adressé directement à l’opinion publique. Il leur a dit écoutez voilà c’est c’est très compliqué depuis la situation est dramatique. Les partis politiques ne sont pas à la hauteur de l’enjeu. Je vais faire une chose, c’est que je vais demander la confiance des parlementaires. Quand il dit “Je vais demander la confiance”, qu’est-ce qu’il va demander ? Il va il va demander au parlementaire, “Êtes-vous d’accord pour considérer que la situation actuelle est financièrement dramatique ? Nous sommes surendettés. Êtes-vous d’accord pour que nous engagions des réformes ?” Alors, c’est assez malin parce que ça lui permet de décaler euh le fond des sujets, le fond dont on a débattu un peu tout l’été et puis ça permet aussi de venir percuter euh un peu ce mouvement social du euh du 10 septembre. Donc donc c’est c’est intéressant parce que il prend les Français à témoin, il percute la rentrée sociale et il il repousse à quelques semaines les discussions sur le fond, sur le plan budgétaire. Oui, mais alors en même temps cette session extraordinaire du 8 septembre, on s’y attendait pas d’ailleurs, c’était un peu la surprise et cette annonce c’est un pari risqué. On a déjà vu que Marine Le Pen a annoncé que le RN allait voter contre. On sait que LFI va voter contre. Alors, je n’ai pas encore fait les maths. On attend la la réaction du Parti socialiste qui peut-être pourrait discuter avec le chef du gouvernement. Mais c’est très serré. Ça risque d’être très serré, il risque de tomber simplement. Ser peut tomber. Euh je pense que il a il a deux sujets François, il a le sujet de sa propre majorité où j’avais remarqué depuis 6 mois ce qu’on appelle le le bloc central n’est pas homogène homogène pardon sur les différentes réformes que souhaite engager le président de la République. Certains ne veulent veulent plus d’impôts, d’autres veulent faire payer les riches, d’autres veulent euh que les retraités ne ne soient pas ponctionné. Donc on a une majorité qui est qui est diverse, qui n’est pas forcément unie. Deuxièmement, on a un Parti socialiste euh qui tire un peu à et à DIIA. Enfin, le discours de de monsieur Fort n’est pas le même que celui de François Hollande. Et en fait, tout l’enjeu va se trouver là sur les 66 parlementaires socialistes. Si les 66 parlementaires socialistes s’abstiennent, François Veou peut rester chef du gouvernement. Et donc il va on va donc il reste ce sont les pivots. Enfin, le PS reste le pivot, c’était déjà le cas. Et là, c’est encore confirmé qu’il devient le plus de cette Vous souvenez en échange de l’absension du Parti socialiste la dernière fois qui n’avait pas voté la motion de censure, on ouvrait euh le ce qu’on appelait le conclave sur les retraites. C’était la condition. Euh là, le Parti socialiste pense qu’ va mettre dans le panier d’autres mesures et d’autres réformes. Ils sont en train d’y travailler. Ils vont les proposer à François. Lesquels à votre avis ? Parce que bon, il y a cette question des jours fériers, ils vont pas accepter ce retrait de deux jours fériers comme l’a proposé François Baotou dès le début. faire payer un peu les riches. Je pense que la taxe Huxman pourrait être prise en compte par François Berou qui a dit tout le monde doit participer à cet effort collectif. Et donc je pense que une des lignes rouges du Parti socialiste et de manière légitime c’est cette taxe. Voilà payer les plus riches sachant que lorsque Emmanuel Macron est arrivé au pouvoir il a supprimé les SF. Oui mais la mesure symbolique importante. Oui. Taxe Zukman a priori Emmanuel Macron est contre. François Baot aussi à chaque fois qu’ils sont interrogés sur cette fameuse taxe, on peut trouver un module indi qui permettrait au au plus au patrimoine le plus important de ce pays de pouvoir participer à l’efforts collectif avec provisoire éventuellement peut-être peut-être la négociation en tout cas serait la négociation c’est une des négociations possibles sachant que depuis 2007 tout projet gouvernemental qui qui engage des réformes dans le domaine des relations du travail ou de l’emploi doit préalablement être discuté avec les syndicats. Donc si vous voulez là lorsqu’il dit ma en gros voilà ma porte est ouverte, il a raison c’est dire qu’il va falloir négocier et avec les syndicats et avec les partis politiques. Il n’a plus qu’un, c’est le parti plus puisque les deux autres enfin déjà les filles même les écologistes manifestement ne votent pas la confiance. Le RN vote contre demande d’ailleurs une dissolution parce que quels seraient les scénarios possibles finalement ? Il peut y avoir un si le gouvernement tombe derrière ça veut dire remanement, ça veut dire éventuellement dissolution de l’assemblée. Vous avez deux en effet les deux scénarios c’est un le remanement mais remanier pour mettre un nouveau premier ministre dans la qui sera à mon avis contraint et dans la même situation je suis pas persuadé que ce soit une solution pérenne. Là non plus. Mais l’assemblée ne change pas. L’assemblée ne change pas. Et vous avez la dissolution avec le risque soit de se retrouver là aussi dans un espèce de tripartisme sans majorité, soit avec une prime au Rassemblement national qui pourrait cette fois avoir une majorité relative. Donc on est dans une situation politique extrêmement complexe. Nous sommes dans une situation budgétaire extrêmement difficile. Donc là le budget pourrait être renouvelé enfin calqué sur le budget précédent comme exactement ce qui s’est passé l’année dernière. Absolument. Mais il faut pas oublier, François Verou doit s’adresser à la fois à l’opinion publique, doit s’adresser aux partis politiques euh et soit et doit s’adresser au milieu financier. En fait, face à lui, il a il a trois entités différentes qui n’ont pas tous les mêmes objectifs. Donc c’est c’est un peu la quadrature du cercle. C’est extrêmement difficile avec une majorité depuis la dissolution qui qui est une majorité plus que relative et avec comme je le disais tout à l’heure dans son dans sa propre majorité des gens qui ne l’aident pas toujours. Donc ça aussi c’est un élément à prendre en compte. Et c’est justement cette majorité si fragile dont vous parlez. Est-ce qu’elle votera ? Elle ne votera pas contre. Est-ce qu’on en est sûr ? Il va falloir qu’il prenne à vous pourz s’abstenir. On a aussi des parlementaires qui sont dans un groupe un groupe qui s’appelle le groupe Liot qui est un peu un groupe charnière. Euh monsieur dont t membres centriste pardon dont tu es membres monsieur de Courson. Euh monsieur Decourson a dit en l’état je ne voterai pas le budget. Donc donc c’est une situation extrêmement difficile. Moi ça me ça me rappelle un peu alors une de vos collègues journalistes en a fait référence tout à l’heure Mondes France céit en 1955 euh le 5 février 1955 euh voilà et il y avait un petit il y avait un désaccord sur la politique française en Algérie euh et Pierre Mandz France est tombé en 1955. Voilà, il il a eu le courage parce qu’il faut du courage du panache de faire voter une motion de confiance qu’il a qu’il a perdu. Euh François Beou depuis le début, même depuis depuis le son entrée en politique, sa première campagne présidentielle, il fait de la dette. Une de ces une des questions prioritaires de notre pays. Mais alors, pourquoi avancer tout de même cet examen de l’Assemblée nationale au 8 septembre ? Il aurait pu attendre la rentrée politique du Parlement. Pourquoi cette accélération ? Moi je pense c’est une manière encore une fois de faire prendre conscience aux français que la situation est extrêmement difficile, que nous sommes en surendêement pas une sorte de calcul politique. Et deuxièmement, je pense qu’il y a un calcul politique qui est d’enjamember le 10 le qui est enjambé le 10 septembre et d’enjamber la contestation sociale et il prend le risque, il prend vraiment en votant faisant voter cette motion de de confiance, il prend le risque de ne plus être demain premier ministre. C’est c’est un paris risqué comme vous le disiez justement en début d’émission. Coup de poker. Vous diriez coup le 10 septembre cette ce mouvement bloquons-nous. C’est vrai que vous qui êtes politologue, comment vous le sentez-vous ce mouvement ? Il y a simplement le syndicat sud qui le soutient. Maintenant Jean-Luc Mélenchon et les filles aussi le soutient. Finalement, quelles sont ces revendications ? Est-ce que le 10 septembre la France sera effectivement bloquée ? Le 10 septembre a été euh a été initié par euh voilà sur les réseaux, vous l’avez vu comme moi et repris en main par LI. Et les fill, j’ai écouté le le discours euh de Jean-Luc Mélenchon, j’ai dis le discours deux ou trois parlementaires des LFI. Ils sont dans une double logique qui est la logique d’opposition au parlement et qui est également la logique de voilà, nous mettons, nous voulons que la rue euh s’agite. Nous sommes pour l’agitation de rue. Mais quelle revendication ? Parce que agitation, blocage, qu’est-ce qu’il y a derrière derrière ? Je pense qu’ils veulent ils veulent absolument euh que le président de la République puisse dissou. Ils veulent aller jusqu’au la démission du président de la République. Je pense qu’ils sont dans une logique jusqu’au bouthiste. Enfin, c’est un peu classique. Il pris ce mouvement bloquons-nous un peu disparate. Vous pensez que c’est ça l’objectif ? Moi, en tout cas, c’est un outil. Ce mouvement est un outil, est un moyen. Voilà, c’est un moyen comme d’autres pour cette formation politique. Mais ça ne risque pas de discréditer justement ce mouvement, le fait qu’il y ait les fill derrière. Alors, c’est lui retirer sa spontanéité. À partir du moment où c’est récupéré par les filles, forcément le mouvement va perdre de va perdre en consistance. Vous souvenez le mouvement des gilets jaunes, ça a été spontané. Euh c’est monté progressivement. Les partis politiques n’ont pas tout de suite pris conscience de de l’enjeu et de l’ampleur du mouvement des gilets jaunes. Là franchement ça fait un peu téléphoner. Tous les syndicats ne vont pas non plus manifester le 10 septembre. il y aura pas forcément toute une convergence des luttes. Donc je c’est pas quelque chose qui qui qui inquiète. C’est une étape, il y aura d’autres mouvements sociaux mais j’allais dire comme à chaque rentrée politique, une étape peut-être après un gouvernement renversé, donc qui sera franchement un peu anachronique, mais si vous voulez en fait les les Français descendent dans la rue à partir du moment où ils ressentent souvent un sentiment d’injustice. C’est l’injustice qui fait descendre les Français dans la rue. Et dans l’histoire, dans l’histoire politique, on s’aperçoit que quand tout va bien, c’est là où les mouvements naissent. quand tout le monde se sent euh dans une situation de précarité, dans une situation difficile, les situation économique compliquée aussi aujourd’hui le chômage qui remonte, le chômage qui remonte, je la croissance qui s’affaiblit. C’est c’est pas dans ces moments-là où les mouvements sociaux sont les plus durs, c’est dans les mouvements de croissance non partagés. Voilà, c’est quand une majorité de gens considèrent qu’il ne bénéficient pas des fruits de la croissance, ce qui n’est pas le cas là. Merci beaucoup d’avoir été avec nous, politologue essayée, co-auteur. Je cite une nouvelle fois votre ouvrage avec Frédéric Dabi. Parlons-nous tous la même langue et ça vient de paraître aux éditions de l’aube. Merci beaucoup d’avoir commenté cette conférence de presse de François Baou. M.

François Bayrou entame mardi devant la CFDT une opération de la dernière chance pour tenter d’arracher la survie de son gouvernement, plus que jamais menacé d’être renversé par les oppositions lors du vote de confiance du 8 septembre qui inaugure une nouvelle période d’incertitudes. Les précisions de Brice Soccol, politologue et essayiste.
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