Ce couple originaire de l’Orne n’en est pas à son coup d’essai en matière de voyage, mais cette fois, ils partent avec leur petite fille, un bébé âgé d’à peine deux ans. Une aventure familiale en camping-car à travers l’Europe qui pourrait être le prélude pour un futur tour du monde. Récit.

Un couple de voyageurs dans l’âme

Guillaume, 31 ans, ancien menuisier, et Steffi, 28 ans, ex-conseillère en agence immobilière, se connaissent de longue date. Lui est originaire de Bazoches-sur-Hoëne tandis qu’elle vient de Briouze. Ils se sont rencontrés sur les bancs du Lycée des Andaines de La Ferté-Macé. Onze ans plus tard, ils forment un couple inséparable, toujours en quête d’aventure.

« On est connus pour être instables, on a déménagé au moins quatre ou cinq fois », sourit Steffi. Leur première grande échappée remonte à 2019 : quatre mois et 20 000 km en camion aménagé, de la Belgique à la Grèce, en passant par le Danemark, la Pologne, l’Italie ou encore la République tchèque. Six ans plus tard, ils renouvellent l’expérience, à trois cette fois.

Le goût de repartir malgré les épreuves

En 2020, le couple reprend la route vers l’Espagne, une semaine seulement avant la crise de la Covid. « Finalement, on a été expulsés par la police espagnole », racontent-ils. Puis vient la période du confinement, marquée par une perte douloureuse : le père de Guillaume, emporté par la maladie, une sclérose en plaques à l’aube de la retraite.

« Mon père disait toujours qu’il irait aux Canaries pour sa retraite ». Il partira avant d’avoir pu réaliser son rêve. Une période douloureuse donc pour ce couple avide de nouvelles aventures, forcé de rester à quai.

« Pendant le confinement j’ai eu peur, je me suis dit que les CDI, ça n’existerait plus », se souvient-elle. La routine finit alors par les rattraper, mais l’envie de liberté est restée intacte. Ils doivent donc gagner assez d’argent pour pouvoir reprendre la route.

La parenthèse des tiny houses

Leur solution, à l’époque : construire leur propre logement sans crédit. « On voulait notre truc à nous sans avoir de crédit », explique Steffi. En trois mois, Guillaume, amoureux du bois, monte une tiny house de 17 m², puis une seconde, avec mezzanines.

« C’est comme être en vacances dans un mobile home mais en un peu plus petit », sourit-il. « Ce que j’aimais, c’est que tous les mois l’argent qu’on avait, on faisait ce qu’on voulait avec. On payait 50 € d’électricité, 10 € d’eau », explique Steffi.

Mais la naissance de leur fille change la donne. Après neuf mois dans la tiny house à trois, ils choisissent de vendre et, début 2024, achètent une maison de 115 m² près d’Alençon. Finis les petits espaces et bonjour le ménage !

Un vieux Hymer pour reprendre la route

Malgré ce virage vers une vie plus traditionnelle, l’appel du voyage est trop fort. En septembre 2025, la famille repartira à l’aventure dans leur maison roulante, cette fois avec leur petite fille de deux ans et leur chien. Leur véhicule : un camping-car Hymer de 1988, acheté 10 000 € et entièrement rénové. « On a tout refait à l’intérieur. C’étaient des petits vieux qui l’avaient », raconte Guillaume.

La famille au complet dans leur hymer de collection, à Briouze (Orne).

La famille au complet dans leur hymer de collection, à Briouze (Orne). ©Crédits photo – Happy Hymer Family

3 000 à 4 000 € de travaux ont été nécessaires : peintures, cuisine, salle de bains, sièges, batterie. « Le but c’est d’être autonome », insistent-ils. « Avec ce camping-car-là, c’est même pas l’argent qui nous mènera, c’est la mécanique ».

Une route tracée… mais pas trop

Le top départ est prévu pour le 10 septembre. « Direction la Suisse », pour leur première destination. S’ils savent par quels pays ils devraient passer, le couple préfère laisser place à l’improvisation.

On n’aime pas avoir un truc tout tracé.

Steffi

Ils s’imaginent toutefois aller en Slovénie, Autriche, Balkans (Croatie, Monténégro, Albanie) avant de s’échouer en Grèce. Budget du voyage : environ 8 000 à 10 000 €. « C’est un peu trois mois d’essai », explique Steffi. Ils verront ensuite s’ils élargissent leurs ambitions à d’autres contrées.

« On n’a qu’une seule vie »

Leur projet, c’est aussi une manière d’échapper à la routine et de faire des souvenirs. « On avait peur de pas profiter, on est en pleine forme maintenant et c’est maintenant qu’on veut des souvenirs », souligne Guillaume. Comme dirait Taïro, le chanteur reggae de français bien connu des années 2000, le couple « n’a qu’une seule vie ».

Si la famille sait déjà qu’elle reviendra pour les fêtes de Noël, les grands-parents, inquiets, demandent déjà : « Quand est-ce que vous revenez ? »

Mais pour Steffi, le choix est assumé : « Ça fait longtemps que je veux voyager. Quand j’avais mon agenda au collège, je regardais la carte et je me disais toujours que j’allais faire ça, ça, ça. »

Des rêves plus grands encore

Pour l’avenir, les rêves ne manquent pas : road trip en Océanie, tour d’Amérique du Sud, voire l’achat d’un voilier en Martinique. « On est vraiment farfelus », admet Steffi en riant. « On aura peut-être jamais une vie traditionnelle ».

En attendant, le couple partagera son périple sur leurs réseaux sociaux Instagram et TikTok, sous le nom HappyHymerFamily.

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Et si leur Hymer vintage roule lentement, ils ont foi en sa robustesse. « C’est un moteur Peugeot. Ça ne roule pas fort, mais ça roule loin », conclut Guillaume.

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