La Commission européenne a validé ce mercredi le Mercosur, accord commercial controversé entre l’Europe et des pays d’Amérique du Sud auquel se sont opposés fermement les agriculteurs français en 2024. La France dit que l’UE a entendu ses “réserves”.
La France va-t-elle donner son feu vert ? La Commission européenne a validé ce mercredi le texte de l’accord commercial avec les pays latino-américains du Mercosur, en promettant des garanties “robustes” aux agriculteurs, et appelle désormais les États membres et aux eurodéputés à l’approuver dans les mois qui viennent.
Jusqu’ici, la France menait la fronde au sein des 27, les agriculteurs s’y étaient notamment fortement opposés lors de manifestations en 2024. Pour la convaincre et rassurer les agriculteurs européens, Bruxelles promet désormais de compléter l’accord par un “acte juridique” renforçant les mesures de sauvegarde pour “les produits européens sensibles”.
L’exécutif européen s’engage à intervenir en cas d’impacts négatifs des importations sur certaines filières, comme le bœuf, la volaille, le sucre et l’éthanol.
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Des mesures immédiatement saluées à Paris. La porte-parole du gouvernement Sophie Primas s’est réjouie que l’Union européenne “ait entendu les réserves” françaises. Le gouvernement a encore “besoin d’analyser cette clause de sauvegarde”, a-t-elle nuancé.
Après ce geste, la Commission plaide pour que les 27 donnent “rapidement” leur aval à cet accord, par nécessité de diversifier les partenariats avec des “alliés fiables”, alors que la concurrence est féroce avec la Chine et que les taxes douanières sur les produits européens augmentent dans les États-Unis de Donald Trump.
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Cet accord doit notamment permettre à l’Union européenne d’exporter davantage de voitures, de machines, de vins et de spiritueux en Argentine, au Brésil, en Uruguay et au Paraguay. En retour, il faciliterait l’entrée de viande, sucre, riz, miel ou soja sud-américains, au risque de fragiliser certaines filières agricoles européennes. “Nous continuons à diversifier nos échanges, à renforcer de nouveaux partenariats et à créer de nouvelles opportunités commerciales”, revendique la présidente de la Commission, Ursula von der Leyen.
Inquiétudes sur les normes sanitaires et environnementales
En France, le RN dénonce déjà une “trahison” d’Emmanuel Macron si Paris change de camp sur le Mercosur, tandis que LFI réclame une “mobilisation générale” contre le traité. Au Parlement européen, le centriste Pascal Canfin promet de son côté une initiative transpartisane pour tenter de “suspendre l’adoption” de l’accord, “en l’absence de transparence et de garanties claires”.
L’un des sujets sensibles concerne les normes sanitaires et environnementales. Les agriculteurs européens accusent leurs concurrents latino-américains de ne pas respecter les normes de l’UE, faute de contrôles suffisants.