La sécurité et la défense sont les nouvelles priorités des Luxembourgeois pour l’UE

Dans un monde imprévisible au sein duquel les tensions géopolitiques sont toujours plus fortes, sur fond d’invasion russe de l’Ukraine et de repli sur soi des États-Unis, les priorités des Européens et des Luxembourgeois évoluent fortement.

Les questions de défense et de sécurité représentent désormais les sujets qui doivent être prioritaires pour l’UE, selon une enquête Eurobaromètre réalisée au printemps dernier pour le Parlement européen.

Les Luxembourgeois sont désormais 44% (+4 points de pourcentage (pp) par rapport à janvier 2025) à considérer la défense et la sécurité comme une priorité de l’UE pour consolider sa position dans le monde. Encore davantage que la moyenne des Européens (37%, +1pp).

Le climat relégué loin des top priorités

Le sujet est de loin le premier choix des Luxembourgeois, loin devant la compétitivité, l’économie et l’industrie (27%, +2 pp), ou les valeurs de l’UE, notamment la démocratie et la protection des droits humains (25%, +4 pp).

Un sujet comme l’action pour le climat et la réduction des émissions de gaz à effet de serre est désormais relégué loin derrière, en dixième position (14%).

L’UE doit protéger davantage ses citoyens

Dans la même perspective, l’UE doit s’impliquer davantage dans la protection des citoyens de l’UE, selon l’enquête.

Les Luxembourgeois, à une très large majorité de 82% (+1 pp), et les Européens dans une moindre mesure (68%, +2 pp), réclament que le rôle de l’UE devienne plus important en matière de protection des citoyens européens contre les crises mondiales et les risques de sécurité.

Davantage de solidarité au sein de l’UE est également réclamée: à 95% (90% à l’échelle de l’UE), les Luxembourgeois veulent que les États membres de l’UE soient plus unis pour faire face aux défis mondiaux actuels.

Les citoyens veulent plus de moyens pour l’UE

Pour parvenir à remplir ces objectifs prioritaires, l’UE doit aussi disposer de davantage de moyens. Les Luxembourgeois sont ainsi 78% (77% dans l’UE) à réclamer plus de moyens pour l’UE afin de faire face à ces défis.

Une nette majorité de personnes interrogées (86% au Luxembourg, 78% dans l’UE) souhaitent qu’à l’avenir un nombre croissant de projets soient financés collectivement, par l’UE dans son ensemble, plutôt que par les États membres seuls.

Les Luxembourgeois sont d’ailleurs majoritairement favorables, à 77% (73% dans l’UE), à ce que l’UE ait de nouveaux types de sources de revenus (par exemple fondés sur les émissions de gaz à effet de serre ou les bénéfices des entreprises), afin que le budget de l’UE devienne moins dépendant des contributions des États membres.

À une époque où certains gouvernements, comme celui de la Hongrie, remettent en cause les valeurs de l’UE et mettent en scène leur proximité avec la Russie, les personnes interrogées veulent aussi très majoritairement (91% au Luxembourg, 85% dans l’UE) que l’octroi de fonds aux États membres par l’UE soit conditionné au respect, par leur gouvernement, de l’Etat de droit et des principes démocratiques.

L’image de l’UE plus positive

Dans ce contexte de crise, l’image de l’UE est désormais majoritairement positive: c’est l’opinion de 52% des citoyens de l’UE (67% des Luxembourgeois), un score au plus haut, qui n’avait été atteint que deux fois lors des deux dernières décennies, à l’automne 2021 et au printemps 2022.

Les citoyens de l’UE sont 42% à penser que l’UE va désormais dans la bonne direction, pour 37% au Luxembourg. Cela représente moins que ceux qui pensent que l’UE va dans la mauvaise direction (respectivement 43% et 40%), mais bien plus que lors de la précédente enquête de janvier 2025, avec +7 pp au niveau de l’UE et au niveau du Luxembourg.

En outre, les Européens croient davantage dans la direction prise par l’UE (42%) que celle prise par leur propre pays (37%). Ce qui est l’inverse au Luxembourg: 66% des personnes interrogées estiment que leur pays va dans la bonne direction.

Les Européens comme les Luxembourgeois restent toutefois dans l’ensemble très majoritairement optimistes, à 66% pour les deux, concernant le futur de l’UE.