Derrière l’image : comment lutter contre la sédentarité à l’école ? • FRANCE 24

On se retrouve dans ce Paris Direct pour cet ultime rendez-vous derrière l’image. On prend le temps de décrypter l’info à partir de de photos qui font sens et aujourd’hui rentrée des classe oblige. Notre épisode est consacré à l’école avec en arrière-plan un problème très actuel, celui de la sédentarité de nos élèves. On va en parler avec Aurélie Davadi. Bonjour Aurélie, un journaliste dans la rubrique éducation, chef de la rubrique éducation et et jeunesse à Z Conversation France. On va évidemment commencer par décrypter cette photo qui peut susciter quand même quelques quelques questions, une salle de classe avec un un élève et un bureau un peu particulier en arrière-plan. Voilà. Alors, bonjour Ellisabeth. Cette photo c’est une photo qui a été prise par Thieris au Collant qui est photographe à l’AFP. On est en Auvergne dans un collège de l’Allié, alors plus précisément à la Palis. Et ce qui est marquant avec cette photo, c’est qu’elle va à l’encontre de nos représentations habituelles de l’école. C’est-à-dire que pour nous, un élève sérieux, un élève qui travaille, c’est un élève avant tout immobile, qui ne bouge pas, surtout pas, un élève qui voilà qui reste bien en place. Et ce qu’on voit sur cette photo, comme vous le disiez, alors c’est cet engin un peu entre le vélo d’appartement et le pupitre. Alors, un vélo bureau, l’élève est au milieu de ses camarades, eux, assis sur des tables classiques, il pédalent tranquillement et il écoute attentivement son enseignant, son enseignante en l’occurrence. Donc le moment où cette photo a été prise, c’est en 2019. À l’époque le collège vient d’acquérir quatre vélos bureaux qu’il a dispatché dans différentes salles pour que les élèves puissent se relayer, canaliser leur énergie. Alors ce type d’initiative est encore rare en 2025 mais il y a des collèges, des établissements qui continuent à s’équiper en Bretagne dans le Nord. On peut voir différentes initiatives dans la presse locale. Et alors l’idée c’est de lutter contre la sédentarité. C’est vrai que les journées sont longues. Ce sont des vrais tunnels de 9h à 17h où les élèves restent là immobiles. Alors lutter contre la sédentarité, c’est un enjeu de santé mais pas seulement. C’est aussi très important pour la réussite scolaire. Bouger, on a tous fait l’expérience de marcher un petit peu, d’avoir de nouvelles idées qui nous viennent, une séance de sport qui a l’esprit. Euh les la recherche en fait l’a montré les chercheurs Boris Cheval, euh Syv Sylvio Malta Gliati euh et puis Florent Desplan qui sont à l’École normale supérieure de Rennes et puis aussi l’université de Bredagne Sud, ils ont travaillé sur ces liens entre les résultats scolaires et le mouvement et il montrent donc qu’il y a des effets nets sur l’attention, la concentration et très clairement sur les performances académiques des élèves. Voilà, les bienfaits euh du mouvement finalement, ça parle euh à tout le monde encore plus peut-être aux parents qui euh se sont souvent demandés passer 8h par jour comme ça en classe sans sans bouger. Quelle difficulté qu’on qu’on impose aux aux enfants ? bien fait, les élèves les détectent eux-mêmes très vite. C’est ce qu’on entend dans ce reportage, vous allez le voir, tourner à Chalon sur sa dans une classe de CM1 par nos confrère de France 3. Regardez. [Musique] En arrivant, on s’est demandé s’il s’agissait d’une salle de classe ou d’une salle de sport. À côté du tableau et des pupitres, des vélos bureaux sont apparus il y a une quinzaine de jours. Si l’idée peut surprendre, elle a tout de suite séduit l’enseignante de la classe. On s’est rendu compte que on demande aux enfants d’être assis sans bouger toute la journée alors qu’en fait c’est contraire au besoins de des enfants. Un enfant a naturellement besoin de de bouger. Alors on étudie et on Les enfants se relaisent sur les vélos de manière totalement autonome toutes les 20 minutes. C’est la norme dans cette classe flexible. On y trouve différentes assises selon les besoins des enfants. On peut s’asseoir partout partout. On peut s’asseoir sur les ballons, on peut s’asseoir sur les vélos bureaux, on peut s’asseoir aussi il y a des les galettes et puis ça on peut s’assoir sur les galettes parce que ça fait du bien. C’est agréable. Pourquoi ? Parce que on aime bien les vélos quand on travaille en Les enfants sont séduits et les premiers effets positifs se font déjà sentir. C’est bien, au moins, tu arrives à te concentrer un peu et quand tu stresses, bah tu pédales un peu et c’est bon. Alors là, on prend l’exemple des des vélos bureaux mais on aura compris la classe flexible, c’est c’est c’est bien plus que ça. Aujourd’hui, il y a d’autres alternatives aux chaises classiques, il a les ballons, on les a vu, ça permet au aux élèves d’être en posture plus dynamique. Mettre les élèves en en mouvement, c’est avant tout remodeler aussi l’espace scolaire. C’est peut-être ça qui bloque d’ailleurs auprès des profs souvent. Alors euh pour les chercheurs euh qui ont écrit sur The Conversation, l’idée c’est de faire du mouvement l’option par défaut parce qu’effectivement si le dictionnaire, le cahier, tout est apporté de main, euh l’être humain a une tendance naturelle au moindre effort et donc voilà euh la sédentarité est un état de fait. Donc cette ce travail sur les espaces, il est mené comme vous le dites avec la classe flexible avec tout un ensemble de mobiliers dit actifs pour inciter les élèves à se déplacer pendant le pendant leurs apprentissages. Alors c’est une question d’espace, c’est aussi une question d’emploi du temps. Euh on a beaucoup entendu parler des 30 minutes d’activité par jour avec l’héritage des Jeux Olympiques 2024. Euh donc l’idée c’est de couper un petit peu la journée scolaire mais pas seulement d’introduire ses respirations, aussi peut-être de repenser la manière dont on fait les cours, dont on conçoit euh l’utilité du mouvement et puis euh il y a voilà, il y a donc il y a des idées de leçons activites par les enseignants. H qu’est-ce que ça veut dire leçon leçon active ? Ça existe déjà ? Alors, les leçons actives, c’est de faire euh du mouvement un moyen d’apprentissage. Euh alors ces leçons actives, ça existe euh la chercheuse Jo Salmand en Australie, elle a lancé un programme qui s’appelle Learnings for Moving et sur une grande plateforme, elle propose tout un ensemble de modules pour les enseignants aussi pour les parents pour aider à mettre les enfants en mouvement. Alors, l’idée c’est que euh par exemple pour du vocabulaire euh plutôt que d’utiliser le stylo, l’écriture, d’écrire des mots et cetera, on peut mettre les élèves debout, leur faire mimer euh les lettres pour épeler, voilà les différents mots. Ça peut aussi être en chimie. Elle donne des exemples de modules où les élèves vont modéliser les comportements euh voilà de de différentes particules. Et euh ça peut être aussi des activités assez simples hein de débat. En fait pour débattre, on n’est pas forcément obligé de de rester assis. On voit des vidéos sur son site où les élèves voilà se lèvent, se mettent en groupe pour discuter, doivent aller poser des questions à leurs voisins. C’est une façon de représenter de de repenser les apprentissages, de replacer le mouvement en fait au centre en fait. un outil. Alors, c’est intéressant parce qu’on parlait de la France, on est passé en Australie parce que c’est vrai que la lutte contre la céd d’entarité à l’heure du fléo, la lutte contre les écrans, ça concerne absolument tout le monde. C’est un problème mondial. Est-ce qu’il y a des des pays qui arrivent aujourd’hui à inverser cette tendance dans les écoles ? Alors euh la la chercheuse Sarah Pochon, elle prenait l’exemple de la Finlande euh lors de d’une des éditions de la fête de la science qui était consacrée au sport et elle nous explique que c’est un des pays qui a réussi à vraiment augmenter très largement grâce à des politiques publiques le niveau d’activité physique des jeunes. Donc chez les jeunes garçons, euh ça a quasiment doublé. chez les filles aussi ça donc on est sur des niveaux qui passent à pour pas dire des bêtises 39 % chez les jeunes garçons et puis on est plus autour de euh 29 % chez les filles et donc ça a quasiment doublé grâce alors des à une initiative qui est de d’introduire le mouvement mais très très jeune. Ces programmes ne concernent pas seulement les adolescents en fait ils sont mis en place dès la crèche. Il y a eu des enquêtes qui ont montré les liens entre euh l’importance euh du mouvement pour poser les bases des premiers apprentissage. On on réfléchit bien que voilà, travailler la motricité forcément c’est se donner plus de compétences pour écrire après. Et donc euh ces mouvements ces ces programmes euh ont eu des effets assez nets et ils sont prolongés au collège aussi. Alors avec des incitations qu’on connaît un petit peu plus ici en France à utiliser des transports actifs, donc se déplacer en vélo, venir au collège ou au lycée à pied et aussi proposer une palette de sport un peu plus large aux élèves en lien avec leur environnement. Donc eux, ils ont un environnement naturel assez riche. Donc il peut y avoir du ski, la marche nordique, du patinage. Voilà aussi de la natation. On n pas tous la montagne ou le soleil. Parisien c’est raté pour pour nous mais pourquoi pas finalement si on a de bonnes conditions météo mais il y a aussi d’autres méthodes. On a le sport qu’on qu’on fait à l’école tout simplement. Diversifier les sports qui sont proposés aux élèves. Ça peut être aussi une source de motivation j’imagine. Alors c’est une source de motivation de découvrir un nouveau sport parce que voilà ça attise la curiosité donc ça va donner envie de bouger. C’est aussi découvrir un nouvel univers avec des règles, des valeurs qui sont différentes. Et là dans ce cadre là on a l’exemple du skateboard. Il y a un anthropologue Sander Holgens qui s’est penché sur une expérimentation menée en Suède à Malmeux. Et euh dans ce lycée, c’est-à-dire qu’il y a des modules autour du skateboard, il y a aussi euh l’introduction de de certaines de certains entraînements dans les cours. Il s’est demandé qu’est-ce que ça apporte finalement aux élèves. Alors ce qu’il a vu, c’est que les élèves avaient ensuite une tendance à affronter les problèmes de manière plus collective. quand on doit apprendre un un nouveau une nouvelle figure au skateboard, voilà, les élèves se conseillent, s’entraident et il y a aussi un nouveau rapport à l’échec qui s’instaure, c’est surtout avec le skate he ils sont quand même ambitieux les Suédois. Voilà, parce que on ne peut pas apprendre une nouvelle figure sans chuter. Il faut passer par un grand nombre d’échecs. Et donc ce qu’il a observé, c’est que les élèves avaient ensuite beaucoup plus de recul. ils prennent conscience que ça c’est une des étapes nécessaires euh à l’apprentissage et donc ils prennent du recul aussi par rapport à leurs notes, par rapport au mauvais résultat. Et dans une école effectivement où la peur de l’échec est assez importante, c’est vrai que ça permet de d’adopter une autre attitude et donc ces nouveaux sports sont utilisés pour développer voilà un autre rapport aux apprentissages et ça se fait pendant le cours le cours et puis après ça va se diffuser dans le reste de notre dedans. proposer ça à l’école de de mes enfants.

En France, entre le CP et la terminale, si l’on additionne toutes les heures de cours passées assis, nos enfants resteraient l’équivalent d’une année entière vissés sur une chaise, nuitées comprises.
#Sédentarité #École #Élèves

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