Les négociations se succèdent, sans qu’un accord de cessez-le-feu en Ukraine aboutisse. Mais les Etats européens gardent le cap, et se réunissent jeudi à Paris dans le cadre d’une “coalition des volontaires”, pour échanger sur les garanties de sécurité à apporter à Kiev, une fois le conflit avec son rival russe terminé. “Au niveau politique, le message essentiel qui sera passé jeudi est, compte tenu de l’avancement des travaux aujourd’hui, que nous sommes non seulement volontaires et capables, mais que nous sommes prêts. C’est le message clé”, a souligné un conseiller du président Emmanuel Macron, alors qu’une trentaine de dirigeants européens sont attendus, en présentiel et en visioconférence.

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Au cours de cette réunion, deux sujets seront à l’ordre du jour : un appel à plus de sanctions américaines contre la Russie et les contributions de chacun aux garanties de sécurité futures à apporter à l’Ukraine. La coalition des volontaires s’est dit disposée à contribuer au renforcement de l’armée ukrainienne, voire pour certains pays – dont la France, le Royaume-Uni et la Belgique – à déployer des soldats en Ukraine une fois un cessez-le-feu conclu, pour dissuader la Russie de toute nouvelle agression.

Mais d’autres Etats européens se sont montrés plus hésitants, attendant l’éventuelle contribution américaine dans le processus de paix. Jusqu’à un cessez-le-feu, “il n’y aura certainement pas de déploiement de troupes en Ukraine, et même après, j’ai des réserves considérables à ce sujet concernant l’Allemagne”, a par exemple affirmé le chancelier Friedrich Merz, sur la chaîne Sat1. La Russie, elle, a répété jeudi qu’elle n’accepterait aucune “intervention étrangère quelle qu’en soit la forme”, la porte-parole de sa diplomatie Maria Zakharova qualifiant les protections demandées par Kiev de “garanties de danger pour le continent européen”.

Un filet de sécurité

De son côté, Donald Trump s’était engagé, lors d’une réunion avec six dirigeants européens le 18 août, à ce que son pays apporte des garanties de sécurité, sans préciser lesquelles. Ce “filet de sécurité” américain, ou “backstop” en anglais, pourrait prendre différentes formes – renseignement, soutien logistique, communications -, mais non l’envoi de troupes, cette piste ayant rapidement été écartée par le président américain.

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Deux semaines après sa rencontre avec Vladimir Poutine en Alaska, qui n’a abouti à aucun progrès substantiel sur une issue de la guerre, Donald Trump a affirmé mercredi qu’il “se passerait quelque chose” si son homologue russe ne répondait pas à ses attentes. L’Elysée a indiqué que les Etats-Unis seront représentés à la réunion de jeudi, et cette dernière sera suivie d’un entretien téléphonique avec Donald Trump, à 14 heures.

Des déclarations offensives

En attendant, Vladimir Poutine, présent mercredi à Pékin aux côtés du président chinois Xi Jinping et du dirigeant nord-coréen Kim Jong Un, multiplie les déclarations offensives. Moscou atteindra ses objectifs en Ukraine par la voie militaire si les négociations avec Kiev échouent, a-t-il averti depuis la Chine, assurant que ses troupes demeuraient “à l’offensive” sur l’ensemble du front. Au même moment, la Russie lançait une vaste attaque avec plus de 500 drones et missiles sur l’Ukraine, tuant au moins neuf personnes et privant des milliers de foyers d’électricité.

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“Malheureusement, nous n’avons pas encore vu de signes de la part de la Russie indiquant qu’ils veulent mettre fin à la guerre”, a déploré Volodymyr Zelensky à Paris, se disant toutefois convaincu que l’Europe et les Etats-Unis aideraient Kiev à “accroître la pression sur la Russie pour avancer vers une solution diplomatique”. La question réside désormais dans la “sincérité” de la Russie et “de ses engagements successifs lorsqu’elle a proposé la paix aux Etats-Unis d’Amérique”, a appuyé Emmanuel Macron.